Dans le cadre de la mise place du processus de l’économie Bleue dans la région de l’IGAD,  le ministère de l’environnement et du développement durable en collaboration avec l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), a réuni hier matin, dans la salle de conférence du complexe hôtelier ‘‘SUNNY Hill Center’’, l’ensemble des acteurs djiboutiens du secteur, lesquels vont à l’issue de deux jours de discussion valider la stratégie nationale de l’Économie Bleue de la république de Djibouti.

‘‘Promouvoir un équilibre entre le développement économique, la préservation d’un cadre de vie de qualité pour les populations et la biodiversité’’ est la vision principale de l’Économie liée aux ressources océaniques, communément appelée ‘‘Economie Bleue’’.

Il est à noter que les Etats Membres de l’Autorité Intergouvernemental pour le Développement (IGAD) ont adopté et validé à l’unanimité la Stratégie Régionale de l’Economie Bleue à la Réunion Ministérielle de validation de la Stratégie Régionale et plan d’action quinquennal pour l’Economie Bleue qui s’est tenu le 1er avril 2022 à Addis-Abeba. Pour mettre en place, ce processus porteur d’opportunités d’emplois de qualité pour les populations locales, qui permet d’une part, d’attirer les investisseurs et de l’autre d’augmenter la contribution économique du secteur au PIB national, l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) a exhorté les pays membres de son organisation à mettre en place une stratégie nationale.

Après l’élaboration puis l’adoption d’une stratégie de l’économie Bleue, propre à chacun des autres pays de l’IGAD, à savoir,  la Somalie, l’Ethiopie, le Sud Soudan, le Soudan, le Kenya et l’Ouganda, hier matin ce fut le tour des djiboutiens de valider la leur.

L’événement est intervenu au cours d’un atelier de deux jours qui a débuté hier matin dans la salle de conférence du centre hôtelier ‘‘SUNNY HILL’’ sis sur les hauteurs de la ville d’Arta, à une trentaine de kilomètre de la capitale djiboutienne.

Pour le département du développement durable du MEDD et la direction de l’agriculture et de l’environnement de l’IGAD, organisateur de cet événement, d’importance capitale pour la nation djiboutienne. En effet, doté d’un littoral long de quelques 372 km, le pays qui possède de nombreuses installations d’infrastructures portuaires et pas moins de 9 câbles sous marins, a d’énorme potentialité en Économie Bleue et la mise en place de ce processus, sous nos cieux permettrait d’améliorer non seulement les conditions de vie de notre population mais préserverait également la biodiversité des écosystèmes de nos côtes.

Après un mot de bienvenue de la directrice par intérim du Développement Durable du MEDD, Barwaqo Houssein Kidar, le président du conseil régional et le sous préfet d’Arta, ont tour à tour souligné l’importance de l’économie bleue pour la population de leur région.

Le directeur du département ‘‘Agriculture et environnement’’ de l’IGAD, Daher Elmi Houssein a indiqué que «le concept de l’économie bleue (BE) incorpore une nouvelle approche dans l’exploitation économique durable des ressources des océans, des lacs, des rivières et autres plans d’eau, et la conservation des écosystèmes aquatiques».

Un concept qui constitue selon ce haut responsable de l’IGAD «une nouvelle base pour l’utilisation et la conservation des ressources naturelles et des habitats».

En vue d’intégrer la stratégie de l’économie bleue, dans les membres de son organisation, «l’IGAD a aidé les États membres à élaborer leur propre stratégie nationale pour l’économie bleue, qui est alignée sur les stratégies de l’IGAD et de l’UA pour l’économie bleue» a déclaré Daher Elmi, directeur de l’agriculture et de l’environnement à l’IGAD avant de remercier le gouvernement suédois pour le financement du programme. 

L’adoption de la stratégie nationale pour l’économie bleue, permettrait selon lui au pays à mobiliser de ressources pour développer l’économie bleue.  Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’environnement et du développement durable, Dini Abdallah Omar a souligné que le concept de l’économie Bleue «vise à améliorer le bien-être humain par la croissance économique, l’inclusion sociale et la promotion des moyens de subsistance tout en garantissant la durabilité environnementale des océans et des zones côtières».

«Djibouti a pris l’engagement de faire de l’économie bleue un moteur de croissance et de développement durable des secteurs productifs, comme la pêche, l’aquaculture, le tourisme, les transports, la construction navale, l’énergie, la bio-prospection, l’exploitation minière sous-marine et les activités connexes» a déclaré le secrétaire général du MEDD, Dini Abdallah Omar.

A travers cette stratégie, le gouvernement entend créer selon lui «les conditions pour l’attractivité des investissements publics et privés, nationaux et/ou internationaux pour sa mise en œuvre. Le développement de l’économie bleue étant une véritable opportunité pour la diversification de l’économie de notre pays».

«Cet atelier, revêt pour nous une grande importance, du fait du rang de priorité élevé que nous accordons à la gestion saine et à la coordination efficace de l’aide dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement du Gouvernement» a précisé le secrétaire général du MEDD, avant de lancer officiellement les travaux de l’atelier de validation de la stratégie nationale de l’Économie Bleue de la République de Djibouti.

Rachid Bayleh

ILS ONT DIT…

Dini Abdallah Omar

Secrétaire général du MEDD

« Ces dernières années, la communauté internationale a pris conscience de l’important relais de croissance offert par l’économie bleue »

«L’économie des océans et des autres masses d’eau du monde, également connue sous le nom d’économie bleue, est devenue une partie très importante du discours mondial sur le progrès économique et la conservation des ressources naturelles. Le concept d’économie bleue a été introduit pour la première fois lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio de Janeiro en 2012. Il vise à améliorer le bien-être humain par la croissance économique, l’inclusion sociale et la promotion des moyens de subsistance tout en garantissant la durabilité environnementale des océans et des zones côtières. C’est pourquoi, ces dernières années, la communauté internationale a pris conscience de l’important relais de croissance offert par l’économie bleue. En effet, nos modes de production et de consommation, jusque-là peu durables, ont conduit à une surexploitation, voire un épuisement des ressources terrestres, ce qui a poussé les Etats côtiers à se tourner vers les ressources marines qui offrent un grand potentiel de richesses pouvant stimuler la croissance économique et la prospérité sociale tout en assurant la protection de l’environnement. L’économie bleue apparaît alors comme une nouvelle opportunité qui s’inscrit parfaitement dans cet esprit de durabilité et de résilience prôné par l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement Durable à travers l’atteinte de l’ODD14 intitulé: « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ». (….) Le document de Stratégie Nationale de l’Économie Bleue qui vous serez présenté est le résultat d’un processus consultatif et participatif qui a mobilisé et impliqué de nombreux acteurs et partenaires à différentes échelles du territoire».

Daher Elmi Houssein

Directeur de l’Agriculture et de l’environnement de l’IGAD

« Djibouti est en train de valider sa stratégie qui contribuera à orienter l’économie bleue du pays vers un développement durable »

«La Stratégie africaine pour l’économie bleue a été approuvée en octobre 2019 par le Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement et adoptée par les chefs d’État au début du mois de février 2020.

– L’économie bleue de l’Afrique peut-être/doit être un contributeur majeur à la transformation continentale, au progrès économique durable et au développement social du continent.

– Les États membres de l’IGAD disposent d’un grand potentiel en matière d’économie bleue qui est globalement sous-exploité

– Les secteurs traditionnels tels que la pêche, le tourisme, l’extraction minière et le transport maritime et fluvial démontrent des capacités de développement significatives tandis que les secteurs émergents tels que l’aquaculture, la biotechnologie marine et la bio prospection, la désalinisation et l’énergie renouvelable manquent actuellement d’attention et devront faire l’objet d’une attention substantielle à l’avenir.

Compte tenu de ce qui précède, l’IGAD a obtenu des ressources et signé un projet régional de BE financé par le gouvernement suédois pour une durée de trois ans Ce projet de trois ans visait à :

– Améliorer/renforcer les structures de gouvernance de l’agenda de l’économie bleue dans la région de l’IGAD,

– Effectuer des analyses de la situation de la biodiversité marine,

– Créer un inventaire des polluants chimiques et plastiques de la source à la mer,

– développer des outils pour surveiller et atténuer les pollutions chimiques et plastiques dans les États membres côtiers.

La première étape franchie est l’adoption à l’unanimité par tous les États membres de l’IGAD, en avril 2022 à Addis-Abeba (Éthiopie), de la stratégie régionale quinquennale de l’économie bleue de l’IGAD.

Afin d’intégrer la stratégie de l’IGAD pour l’économie bleue, l’IGAD a aidé les États membres à élaborer leur propre stratégie nationale pour l’économie bleue, qui est alignée sur les stratégies de l’IGAD et de l’UA pour l’économie bleue.

La grande pierre angulaire du projet est que tous les États membres de l’IGAD ont adopté leur stratégie nationale pour l’économie bleue, ce qui a ouvert la voie à la mobilisation des ressources. Djibouti est en train de valider sa stratégie qui contribuera à orienter l’économie bleue du pays vers un développement durable. Djibouti, en tant que siège de l’IGAD, à bénéficié de ce projet: Démonstration pilote de la pollution plastique.