STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT COMMERCIAL

Défis et Perspectives

Afin d’aider les PMA (Pays les moins avancés) à affronter les défis typiques du sous-développement, la communauté internationale a mis en place un système d’appui international assurant un traitement de développement favorable dans le domaine du commerce national et international, des finances, de la technologie et de l’assistance technique.

 Malgré les indicateurs économiques positifs, la République de Djibouti fait désormais partie de la liste de 34 pays africains des PMA,  mais jouit selon la Banque Mondiale d’atouts importants pour s’engager sur le chemin du développement économique : positionnement géostratégique, système économique libéral se traduisant par la liberté de commerce, la libre convertibilité de la monnaie à parité fixe avec le dollar US, un système bancaire moderne, libre transfert des capitaux et liberté d’établissement pour tout investisseur sans obligation de parrainage. Le pays est doté également d’infrastructures de transports et de télécommunications relativement performantes lui permettant de faire valoir sa place dans la compétition au niveau régional.

Or, pour relever ces innombrables défis imminents, le Ministère de Commerce et du Tourisme (MDCT) élabore une stratégie de développement tant au niveau du commerce, du e-commerce et du tourisme avec des objectifs financiers et un plan d’action afin de mieux se positionner dans le marché international. Il renforce les capacités de planification et de mise en œuvre de la MDCT concernant à l’élaboration d’un schéma directeur et des projets pilotes. Pour la décentralisation économique, l’étude de la stratégie de transformation du commerce se porte sur trois régions méridionales de Djibouti, à savoir Arta, Ali Sabieh et Dikhil…

Le Cadre Intégré Renforcé (CIR) : Partenaire idéal

Le programme du Cadre Intégré Renforcé (CIR) technique, lié au commerce est un programme d’appui mise en œuvre par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et dédié aux pays les moins avancés comme la République de Djibouti et la plupart des pays africains (Sénégal, Cote d’Ivoire…) pour normaliser le processus de démarches économiques et commerciales déjà entrepris.

Face à cette réalité, ce projet se concrétise à Djibouti avec le partenariat du CIR en 2011 engendrant de façon remarquable un taux de croissance de 7% du PIB, suscitant ainsi l’évolution sectorielle de l’économie.

Par conséquent, avec l’intervention du Cadre Intégré Renforcé en 2011- 2012 :

. Le secteur primaire a fortement bénéficié avec la création du nouveau centre régional d’exportation du bétail. Ce centre a permis l’exportation de 287 325 têtes par jour (bovins, petits ruminants et dromadaires) vers les pays de la péninsule arabique.

. Le programme des financements du CIR a permis au secteur secondaire telles que les principales entreprises autonomes (ONTD, ONEAD, EDD, CNSS,) de connaitre une hausse de leurs activités.

. Quant au secteur tertiaire, et plus particulièrement le secteur commercial, on distingue une forte hausse de son volume d’activité. En effet, les importations ont progressé en 2020 de 1,5% par rapport à leur niveau de 2005, notamment grâce à l’accroissement des importations éthiopiennes de marchandises. Le trafic portuaire en pleine effervescence enregistre dans l’ensemble des résultats relativement valorisants.

L’activité des télécommunications continue de présenter des résultats satisfaisants. Le nombre d’abonnés s’est accru aussi bien en téléphonie fixe (6,4%), en connexion à l’Internet (+10%) que celui de cabines téléphoniques privés (+ 20%), et enfin le secteur du tourisme en forte progression transcrit chaque année un nombre considérable de touristes venant séjourner chez nous (soit environ 40.000).

Cependant, le Cadre Intégré Renforcé a maintenu son programme de soutien à Djibouti avec la création de l’unité de mise en œuvre CIR en 2011, de créer les conditions institutionnelles et formatrices afin d’intégrer le commerce dans la stratégie nationale et ses principaux objectifs demeurent la croissance durable, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.

Et selon Mr HIBA directeur du commerce PME/PMI et de la Formalisation : « le Cadre Intégré Renforcé fut un programme important pour Djibouti, en particulier dans l’appui du commerce, laissant sa marque dans le processus du développement de notre pays ».

Il est important de comprendre que le CIR se conceptualise en deux projets : Projet de catégorie 1 et projet de catégorie 2.

A ce titre, le gouvernement par le biais de son Ministère de Commerce et du Tourisme a bénéficié de trois financement dont un (1) au titre du projet de catégorie 1 et deux (2) au titre de projet de catégorie 2.

Le projet de catégorie 1 : C’est l’Appui institutionnel qui consiste à la perfection du programme de renforcement des capacités des acteurs de l’environnement institutionnel privé et public. Il a été attribué à ce projet entre 2011 à 2017 un montant global de 1 684 590 Dus, qui a permis entre autre la mise en place d’une unité de gestion, avec un renforcement des capacités de tous les cadres de l’unité et l’élaboration et la mise à jour de l’Etude Diagnostique sur l’intégration du Commerce.

Le premier projet de catégorie 2 visait à appuyer « le développement et la promotion du Tourisme en République de Djibouti » de 2017 à mars 2021 pour un montant de 1 500 000 DUS. Il a permis entre autre l’élaboration du Schéma Directeur du Tourisme et le renforcement des opérateurs privés du tourisme, ainsi que l’équipement du Lycée Hôtelier d’Arta du MENFOP.

Quant au second projet de la catégorie 2, il a pour but d’appuyer l’amélioration du « Climat des Affaires et du Développement de l’Entreprenariat » pour un montant de 1 500 000 DUS, de 2018 à septembre 2022. Il permet entre autres de l’élaboration du «Schéma Directeur de la Formalisation » à développer plus d’emplois et le renforcement des capacités de production de plusieurs ateliers artisanaux et plus particulièrement ceux du secteur de la coiffure.

SITUATION DU SECTEUR COMMERCIAL

Le processus de modernisation et de développement de l’économie djiboutienne appelle à la restructuration du commerce. Dans ce cadre, le département ministériel du Commerce sera doté d’une administration moderne et d’un système d’information pertinent, capable de répondre aux exigences d’un environnement économique en perpétuelle mutation.

Conformément à la Loi n°72/AN/09/6ème L du 21 février 2010, la Société Nationale de Développement Commercial (SNDC) explicite à l’Art.2 qu’elle va favoriser :

. Au développement économique et social, un ensemble d’activités de regroupement physique et moral qui gère un projet ayant la particularité d’avoir des finalités sociales et sociétales, plaçant chaque djiboutien au cœur de la dynamique économique, avec une mutualisation des moyens et approche solidaire. Ses principaux composants étant les coopératives agricoles, les associations, des Mutuelles d’assurances et surtout l’entreprenariat….

Ce sont des secteurs commerciaux qui se développent énormément à Djibouti attribué à 5% de la population active, comme par exemple les coopératives qui se situaient en 2015 à 250 font aujourd’hui dans les 3400, il y’a également les tissus associatifs très impliqués dans le développement économique du commerce tels l’artisanat, l’immobilier et habitat et un grand nombre de secteurs qui émergent comme les activités culturelles, éducatives et sociales qui s’intéressent tant au développement durable.  

Ces secteurs pourraient répondre à certains problèmes économiques et sociales que nous vivons depuis l’apparition du COVID 19, d’abord à faire face au secteur informel, un des grands défis de l’Etat à intégrer l’informel dans le secteur organisé, puis à concourir à la réduction des inégalités territoriales dans le cadre de la régionalisation avancée. Un stratège de développement commercial qui contribue considérablement à lutte contre  la pauvreté et les inégalités sociales.

Création d’un hub régional : d’abord au niveau des TIC (Technologie, Information et Communication), le gouvernement a beaucoup investi dans la modernisation des infrastructures de télécommunications, pour répondre aux besoins croissants du pays et de la région. Et avec un nœud de télécommunications hautement sophistiqué (câble sous-marin SEA ME WE 3) entre l’Europe et l’Asie, nous sommes à l’apogée de la télécommunication mondiale, au sommet de notre art.

Aussi, Djibouti est en passe de devenir bientôt un hub régional au niveau portuaire grâce à son emplacement stratégique et son atout géographique qui lui permet de capter pleinement tout le trafic maritime mondial.

. Insertion de l’économie nationale dans le système régional et multilatérales de l’IGAAD, et du COMESA, puisque Djibouti est le port naturel d’entrée de la COMESA, marché de 350 millions d’habitants, et constituerait le hub principal de cette région, rôle renforcé par la présence de son port qui serait relié aux autres ports de la région.

Enjeux et Objectifs du plan pour développer le commerce

Nous constatons indubitablement que le commerce à lui seul représente 50% des PME qui semblent être un secteur marchand non agricole. Génératrices d’emplois, elles sont ainsi au cœur de l’économie djiboutienne en tant qu’indicateurs de la bonne santé économique de notre pays et de sa stabilité sociale.

L’Objectif global des mesures d’accompagnement du projet est de promouvoir un accroissement qualitatif et quantitatif des biens et services nationaux, et pour cela il faut appuyer le Ministère du Commerce dans l’organisation et la planification du développement du commerce. Il faut élaborer une stratégie commerciale, faire un état des lieux, s’adapter davantage sur le terrain, se positionner sur le marché, identifier le groupe de population à cibler, segmenter et définir les axes de la stratégie en fonction des besoins et des caractéristiques (âge, profession, sexe).

La stratégie d’élaboration du commerce, c’est aussi comment évaluer les couts de l’action, et localiser les principaux bailleurs de fonds pour le financement du projet

La réussite de la transformation structurelle du commerce passe inéluctablement par un réel partenariat entre les secteurs publics et privés, fondé sur un forum constant de dialogue, de réflexions et de propositions dans le cadre d’une approche participative. L’objectif majeur de ce programme consiste en la création d’un organe de suivi, d’évaluation, de proposition et d’orientation, composé des responsables du secteur public et des représentants du secteur privé et de la société civile, instituant un forum de dialogue, de réflexions et de propositions.

La stratégie du développement commerciale est entièrement piloté par le gouvernement par le biais de son Ministère de Commerce et du Tourisme.

Saleh Ibrahim Rayaleh