Pour renforcer sa position stratégique, placée sur l’une  des routes commerciales maritimes les plus fréquentées au monde et confirmer son statut de porte d’entrée naturelle de l’Ethiopie et notamment de celui du COMESA, fort de plus de 400 millions de consommateurs, la république de Djibouti s’est lancée depuis ces dernières années, avec l’aide des pays amis, à la construction, et la modernisation de ses couloirs terrestres, reliant ses différents ports aux pays voisins.

Située au croisement de la mer Rouge et de l’océan Indien, plus exactement aux portes du détroit de Bab El-Mandeb, au carrefour entre l’Afrique de l’Est, la péninsule arabique, le continent asiatique et l’Europe, sur la deuxième route maritime commerciale du monde, la République de Djibouti a installé sur ses façades côtières des infrastructures portuaires conformes aux standards internationaux, pour devenir un pôle commercial maritime régional et international. Pour renforcer cette position, et confirmer ainsi son statut de porte d’entrée naturelle de l’Ethiopie et notamment celles des pays désenclavés de la région de l’Afrique de l’Est dont le COMESA avec ses 400 millions de consommateurs, le pays s’est engagé depuis ces dernières années dans la construction, de plusieurs couloirs terrestres, et la modernisation de certains de ses corridors reliant entre ses différents ports aux pays voisins. 

Au nombre de 8, à savoir la  RN1 (Djibouti-Galafi), la RN2 (Djibouti-Loyada), la RN5 (Grand Bara-Ali Sabieh), la RN9 (PK51 sur la RN1 jusqu’à Tadjourah), la RN11 (Tadjourah-Balho), la RN17 (PK6 de la RN1–PK11 de la RN2) et la RN19 (Ali Sabieh-Galileh), ces routes sont gérées par l’entité «Djibouti Ports Corridor Road» ou DPCR, une entreprise sous la tutelle de l’autorité des ports et des zones franches de Djibouti (APZFD). A noter que cette société, créée en 2017, a pour mission le développement de nouveaux corridors routiers, la modernisation et le renforcement de la qualité du réseau routier national liant la République de Djibouti aux pays limitrophes. Après la construction de la route Tadjourah-Obock, suivi de l’axe Djibouti-Loyada, puis de celle reliant le port de Tadjourah à la ville ‘‘Elidar’’ de l’autre côté de la frontière éthiopienne, la république de Djibouti s’est tournée vers la modernisation du tronçon de route Djibouti-Galafi. En effet, cette vielle route longue de quelques 219 km dont les travaux furent financés par la France et réalisés entre 1975 et 1976 par la Société Routière COLAS, a subit certaines détériorations. L’augmentation du trafic des véhicules lourds qui font la navette entre les ports de Djibouti et les hauts plateaux éthiopiens, l’a fortement endommagé. Les structures de radier existantes entre la localité Yoboki et le village frontalier ‘‘Galafi’’, sont inondées durant les pluies et rendent le passage des camions presque impossible.

Pour moderniser cette artère essentielle de l’économie de notre pays, le gouvernement de Djibouti a lancé, en décembre 2018, les travaux de cette infrastructure névralgique, qui certes est d’une importance capitale en termes de commerce entre Djibouti et son voisin Ethiopien. En effet, les ports de Djibouti traitent environ 90% du commerce d’exportation de l’Éthiopie lorsque celle-ci assure 95% des exportations et fournit 76% des importations régionales de Djibouti.

Grâce à des fonds japonais et saoudiens, la voie a ainsi été redimensionnée pour accueillir des camions de plus de 60 tonnes. Malgré un ralentissement des travaux, causé par la pandémie du COVID-19, le dernier tronçon de la RN 1, sera prochainement opérationnel. A l’instar des autres corridors du pays, cette route sera une aubaine pour la population riveraine qui doit se préparer dès maintenant, pour profiter pleinement des retombées économiques qu’elle engendrera dans le futur proche, tout au long de son axe.

Rachid Bayleh