Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a, dans le cadre d’une interview récemment réalisée avec le service somali de la Voix de l’Amérique (VOA) à New York en marge de sa participation aux travaux de la 74ème Assemblée Générale des Nations Unies, décrit notre pays comme étant « le candidat légitime de l’Afrique de l’est pour le siège non permanent du Conseil de sécurité. » Le chef de l’Etat a volontairement concédé ce profil à notre pays eu égard « au surplus de légitimité et de conformité, notamment procédurale, qui le caractérise par rapport à son principal compétiteur pour ce poste, en l’occurrence le Kenya ».
« Le principe de rotation, celui de priorité récusée au dernier pays à avoir siégé au Conseil…Tout plaide en faveur d’une élection de Djibouti par rapport au Kenya », a fait observer le Président Ismaïl Omar Guelleh.
Le chef de l’Etat djiboutien mit toutefois à profit cette interview pour alerter sur le fait que « la compétition passagère entre notre pays et le Kenya n’est pas de nature à remettre en cause les liens privilégiés entre nos deux nations. »
« Le Kenya est un pays frère et ami. Outre l’appartenance à une même région, nous avons en partage des liens exceptionnels et d’importantes complémentarités, notamment une communauté somali qui vit dans les deux pays », a mis en lumière le chef de l’Etat djiboutien.
« Je déplore la controverse et la passion engagée autour de cette compétition. Notre démarche n’a d’autre visée que celle de faire valoir nos droits à l’élection à ce poste et non la remise en cause de nos liens de confiance, d’amitié et de fraternité avec le Kenya », a clarifié le président de la République.
Au chapitre national de cette interview, le Président Guelleh a été interrogé aussi sur l’évolution des pourparlers entérinés en vue d’un règlement définitif du différend qui nous oppose à l’Erythrée.
A ce sujet, il a fait état d’une « médiation en cours entre les deux pays sous l’égide du Premier ministre éthiopien».
« J’ai foi en l’initiation prochaine de pourparlers qui déboucheront sur un règlement définitif de ce litige», a-t-il indiqué, touchant mot aussi à la participation djiboutienne aux travaux de la 74ème Assemblée générale des Nations unies.
« La participation djiboutienne à cette réunion internationale sera marquée par notre appel à une plus grande prise de conscience de l’emplacement géostratégique de notre région et à l’intérêt lié à une plus grande coordination des efforts dédiés à la sécurisation et à la stabilisation de cette partie névralgique du monde », a déclaré en substance le Président Guelleh qui a ainsi donné la pleine mesure de son attachement et de celui de son gouvernement et de son peuple « aux valeurs du multilatéralisme ».
L’interview du chef de l’Etat djiboutien avec la VOA a également comporté un dernier volet dédié aux problématiques les plus en vue dans la région.
Comme à l’accoutumée, ce volet a intégré la Somalie, notamment la situation actuelle de ce pays et la nature du soutien que lui apporte ces temps-ci la république de Djibouti.
« Nous sommes régis par une solidarité naturelle vis-à-vis de la Somalie et en aucun cas l’appui que nous apportons à nos frères de ce pays ne peut tarir », a d’emblée signalé le Président Ismaïl Omar Guelleh qui n’a pas manqué de saluer « les efforts permanents, teintés d’audace et de persévérance, qu’entreprennent au quotidien les autorités de ce pays frère pour trouver des solutions aux nombreux défis et obstacles qui se posent au retour de la Somalie dans le giron durable de la stabilité et de la croissance économique. »
A noter enfin que le président de la République a dévolu le fin mot de cette interview à la position de notre pays vis-à-vis des récentes attaques menées contre les installations pétrolières en Arabie saoudite.
A ce sujet, le chef de l’Etat djiboutien, qui a dénoncé « le rôle déstabilisateur et contreproductif de l’Iran pour la paix dans la région », a appelé de ses vœux « la mise en place rapide d’un processus multilatéral de désescalade de tensions».