
Lors de son intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies ce lundi23 septembre, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, a exprimé la gratitude de son pays envers l’Allemagne et la Namibie, co-facilitateurs des discussions qui ont abouti à l’adoption du Pacte pour l’Avenir. Il a salué cet accord ambitieux qui, malgré les défis auxquels fait face la communauté internationale, marque un moment d’espoir et d’opportunité.

Le ministre a insisté sur la nécessité urgente d’une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale, soulignant que l’érosion du multilatéralisme comporte des risques considérables pour la paix et la stabilité internationales. Il a également salué la contribution du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour son rapport visionnaire “Notre Agenda commun”, qui a fourni une base solide aux discussions entre les États membres.
Vers une réforme audacieuse de la gouvernance mondiale
Lors de son discours, Mahmoud Ali Youssouf a souligné l’importance de parvenir à un consensus sur des mesures qui permettront à la gouvernance mondiale de s’adapter aux réalités du 21e siècle. Il a notamment mis en avant la nécessité d’une réforme du système financier international, qui devrait mieux refléter les besoins et les aspirations des pays en développement.
Le ministre a dénoncé le fardeau croissant de la dette en Afrique, exacerbée par des régimes commerciaux inéquitables et des conditionnalités politiques restrictives, limitant les marges de manœuvre budgétaire et politique des États africains. Il a souligné que la réponse internationale face aux crises récentes a été insuffisante, appelant les institutions financières internationales à mobiliser des ressources adéquates pour atteindre les objectifs de développement durable et protéger équitablement les pays contre les chocs systémiques.
Réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies
Le ministre djiboutien a également réitéré l’appel de l’Afrique pour une réforme urgente du Conseil de sécurité des Nations Unies. Soulignant l’importance de rendre cet organe plus inclusif et représentatif, il a plaidé pour une rectification de l’injustice historique faite à l’Afrique, qui demeure sous-représentée dans les instances internationales clés.
Mahmoud Ali Youssouf a appelé les États membres à soutenir la Position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité, rappelant que les accusations de doubles standards des grandes puissances ont affaibli l’application systématique du droit international.
Une coopération renforcée pour un avenir meilleur
Enfin, le ministre a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts en faveur de la science, de la technologie et de l’innovation, notamment dans des domaines cruciaux comme l’agriculture, la santé et l’éradication de la pauvreté. Il a insisté sur l’importance d’une gestion responsable de l’intelligence artificielle pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et offrir des perspectives d’avenir aux générations futures.
Le communiqué a conclu sur un appel à l’action immédiate : « Ne succombons pas au passé. Travaillons ensemble pour bâtir un avenir meilleur grâce à une coopération multilatérale renforcée », a affirmé Mahmoud Ali Youssouf, en écho à la citation de la philosophe Hannah Arendt.