Le Directeur Général de Djibouti Port Community Systems (DPCS), M. Warsama Mouhoumed Bouh, a participé les 18 et 19 janvier 2023 en tant que conférencier principal à un symposium qui a eu lieu au siège de l’Organisation maritime internationale (OMI). Ce symposium a été organisé conjointement par l’OMI, l’Association internationale des ports (IAPH) et BIMCO (la plus grande organisation mondiale d’adhésion directe pour les armateurs, les affréteurs, les courtiers maritimes et les agents).
Cet événement a réuni des experts des gouvernements, des ports, de l’industrie maritime et des organismes de normalisation du monde afin de capitaliser sur les enseignements tirés des déploiements réussis du guichet unique maritime dans le monde entier. DPCS a été honoré de partager son expérience en la matière avec les États membres de l’OMI lors de cet événement prestigieux.
Suite aux amendements mettant à jour les dispositions de la convention FAL de l’OMI sur la session du comité de facilitation (FAL 46), il sera obligatoire pour les autorités publiques d’établir, de maintenir et d’utiliser des systèmes de guichet unique d’ici janvier 2024. Un guichet unique maritime est défini par l’Organisation maritime internationale (OMI) comme “un environnement de service à guichet unique qui couvre les procédures administratives maritimes et portuaires, telles que la déclaration d’entrée et de départ du port, la notification des rapports de sûreté, et d’autres informations connexes entre les secteurs privés et les autorités publiques à l’échelle nationale”.
En tant que tel, il couvre la soumission réglementaire d’information aux autorités traitant la déclaration d’arrivée, de séjour et de départ des navires, des cargaisons et des équipages/passagers.
Le Directeur Général de DPCS a évoqué l’importance de la digitalisation dans le secteur maritime et le rôle que joue un guichet unique maritime dans ce processus. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération et d’une coordination internationale pour assurer la réussite de la mise en œuvre du système et a souligné les avantages qu’il peut apporter.
Il a ajouté que la logistique maritime, par exemple, couvre les déclarations des navires, les opérations d’arrivée, d’accostage et de départ, les manifestes, la libération des ordres de livraison, le stockage, les opérations de manutention des cargaisons/conteneurs, les opérations d’entrée et de sortie des marchandises et diverses autres formes d’inspection effectuées par les autorités portuaires, les services de quarantaine et de santé, les douanes, etc. En outre, d’autres modes de transport tels que les camions routiers et les chemins de fer sont nécessaires pour acheminer la cargaison vers sa destination finale (liaisons avec l’arrière-pays). Ce type d’opérations et de processus complexes et multipartites est le plus souvent opaque pour les négociants qui comptent sur les prestataires de services logistiques pour s’y retrouver. L’impact des problèmes liés au transport et de la logistique a été ressenti par la perturbation des chaînes d’approvisionnement à travers le monde pendant et après la pandémie du COVID-19. Les gouvernements considèrent encore largement que ces questions relèvent du secteur privé et continuent de réglementer les infrastructures de transport, la logistique internationale et les accords de transport. Cependant, il devient de plus en plus évident pour les gouvernements que le transport et la logistique sont des éléments critiques et stratégiquement importants et inextricables des autres aspects majeurs de la facilitation du commerce.
C’est ainsi que les systèmes communautaires portuaires apparaissent comme les champions de l’intégration entre les processus administratifs et opérationnels du commerce, du transport et de la logistique.
M. WARSAMA Mouhoumed Bouh a poursuivi son intervention en donnant comme exemple le cas réussi du système de communauté portuaire de Djibouti qui vise à couvrir tous les processus d’importation et d’exportation, qu’ils soient B2B ou B2G. Il combine le composant de guichet unique maritime qui facilite la soumission des informations requises par les autorités publiques et les opérateurs privés concernant l’arrivée, le séjour et le départ des navires, de l’équipage, des passagers et du fret, ainsi que les caractéristiques du système communautaire portuaire traitant des opérations de manutention du fret, de la libération des ordres de livraison, du dédouanement du fret, des entrées et sorties liées au transport vers l’arrière-pays.
Cette plateforme digitalisée de DPCS se concentre sur les envois de marchandises et le transport associé, tout en offrant des capacités de suivi et de localisation à différents stades du processus de dédouanement et d’opérations logistiques.
De plus, la combinaison Guichet unique maritime et Systèmes communautaires portuaires, l’intégration doit aussi porter sur les licences, des permis, des certificats et autres formalités liés au dédouanement de la cargaison. Leurs connexions garantiraient que chaque marchandise dispose des formalités nécessaires à son dédouanement tout en sécurisant les revenues des Etats. Les guichets uniques devraient également être dotés de capacités de gestion des risques pour permettre aux autorités d’inspection de partager des informations afin de prendre les mesures nécessaires en matière de détection et de prévention des fraudes.
En conclusion, le symposium organisé par l’OMI a fourni un plateau précieux aux experts du monde entier pour discuter de la mise en œuvre et de la numérisation d’un guichet unique maritime.
L’événement a mis en évidence les avantages et les enseignements tirés de la mise en œuvre du système du guichet unique maritime et a souligné l’importance de la coopération et de la coordination internationales pour la réussite de sa mise en œuvre.
Le symposium était particulièrement pertinent pour les pays membres qui n’ont pas encore mis en place un guichet unique pour explorer les exigences techniques, le cadre institutionnel et la gestion coordonnée des frontières avant l’utilisation obligatoire du guichet unique maritime d’ici janvier 2024.