Le ministre de la Défense, chargé des relations avec le Parlement, Hassan Omar Mohamed, a présidé hier la cérémonie d’inauguration d’un poste médical destiné à la gendarmerie nationale. Situé au Lac Assal, ce centre pourra ainsi venir en aide aux migrants tentant de traverser notre pays.

Financé par le peuple japonais, le projet mis en œuvre par l’OIM à Djibouti s’inscrit dans le cadre du programme intitulé « Protéger les frontières de Djibouti dans un contexte de menace de terrorisme, de trafic de migrants irréguliers et d’autres formes de criminalité transnationale » qui a pour objectif de renforcer la stabilité interne de Djibouti, mais aussi assurer une meilleure  protection des migrants.

Outre le ministre de la Défense , le premier secrétaire de l’ambassade du Japon à Djibouti, le colonel Zakaria Hassan Aden, chef d’état major de la gendarmerie nationale, la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations, Lalini Veerassamy,  le préfet de Tadjourah,  Abdoulmalik Mohamed Banoïta , les okals du Lac Assal ont pris part à cette journée.

Le préfet de Tadjourah, qui s’est exprimé en premier, a remercié le gouvernement du Japon et l’OIM pour leur contribution dans la lutte contre les migrants clandestins.

De son côté, la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations,

Lalini Veerassamy, a mis l’accent sur l’importance d’installer un poste médical pour la gendarmerie nationale  dans cette zone.

« Avoir une équipe médicale équipée ici, permettra de sauver beaucoup de vies car beaucoup de gens meurent. Je suis honorée d’être donc là avec vous pour inaugurer ce centre médical », a-t-elle déclaré.

La représentante de l’OIM  a, par la suite, tenu à remercier le gouvernement japonais pour son soutien envers son institution.

Le premier secrétaire de l’ambassade du Japon à Djibouti est revenu sur la nécessité d’aider ces migrants qui, parfois au péril de leurs vies, tentent de rendre dans les pays de la péninsule arabique.

«En effet, dans un pays qui connaît un flux migratoire en provenance des différents pays voisins, la protection de telles personnes vulnérables est un défi d’importance primordiale, notamment du point de vue humanitaire et sécuritaire », a-t-il précisé.

Le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le colonel Zakaria Hassan Aden a, dans son allocution, déclaré qu’il était primordial d’offrir à ces migrants en détresse, les premiers soins dont ils ont besoin.

«Le Lac Assal est le passage obligé de tous les migrants qui tentent de se rendre dans le nord du pays .Nous avons par jour environ 500 personnes qui empruntent ce chemin, d’où la nécessité de construire ce poste médical  pour les aider et les soigner. Mais ils ont également besoin d’un abri», a-t-il martelé avec insistance.

Dans la même journée, la chargée de mission de l’OIM a également remis une voiture de type 4X4 à la gendarmerie nationale pour venir en aide aux migrants qui empruntent ce corridor.

N. Kadassiya

Le point avec…Hassan Omar Mohamed

Ministre de la Défense, chargé des Relations avec le Parlement

« La République de Djibouti n’a jamais failli à sa tradition d’accueil, d’assistance et de protection à l’égard des migrants vulnérables »

Notre époque est marquée par la plus forte mobilité humaine de tous les temps. Jamais autant de personnes ne se sont déplacées qu’aujourd’hui : on estime à 2014 millions le nombre de migrants internationaux qui, pour la plupart, se déplacent à l’intérieur d’une même région. En dépit de l’ampleur de ce phénomène et de la prise de conscience de sa gravité, il est important pour un pays souverain comme Djibouti, de protéger à la fois ses frontières dans un contexte de menace de terrorisme, de trafic de migrants irréguliers et d’autres formes de criminalité transnationale mais aussi de respecter ces engagements internationaux. C’est pourquoi, la République de Djibouti n’a jamais failli à sa tradition d’accueil, d’assistance et de protection à l’égard des migrants vulnérables provenant des pays limitrophes. Nul n’ignore que le point névralgique de la route migratoire à Djibouti est la région de Lac Assal. Selon le chiffre du DMT de l’OIM, de juin 2018 à mai 2019, plus 180 152 personnes auraient été observées et très probablement pour transiter par le Lac Assal. Financé par le peuple japonais, le projet mis en œuvre par l’OIM à Djibouti vise à mieux sauver les vies de ces migrants vulnérables qui traversent les endroits les plus hasardeux du pays. Pour votre information, ce même site a connu, il y a quelques années et encore aujourd’hui, une tragédie d’un nombre important de migrants retrouvés morts de déshydrations. Ce projet a ainsi renforcé la réponse de premiers soins pour les migrants et la population hôte dans le Lac Assal à travers un avant-poste médical  et des équipements médicaux».