Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé deux nouveaux projets financés par l’Association internationale de développement (IDA), le programme de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, pour un montant total de 70 millions de dollars. Ce nouveau financement aidera Djibouti à promouvoir une croissance économique plus inclusive et à renforcer l’intégration régionale.

Approuvé aujourd’hui, le deuxième projet d’interconnexion électrique Djibouti-Éthiopie vise à renforcer la connectivité régionale en améliorant le transport d’électricité propre et à faible coût entre l’Éthiopie et Djibouti.

D’un montant de 55 millions de dollars, le projet appuiera la construction d’une seconde ligne de transport d’électricité à double circuit qui reliera le poste haute tension de Galafi, à la frontière avec l’Éthiopie, au poste de Nagad, situé près de Djibouti-Ville.

Cette nouvelle ligne de transport d’électricité contribuera à stabiliser la circulation de l’énergie et améliorera la fiabilité des réseaux.

Le projet, limité au côté djiboutien de la ligne d’interconnexion, sera financé en parallèle par la Banque africaine de développement (BAD) à Djibouti et en Éthiopie. « Il est particulièrement d’important d’améliorer l’interconnexion des réseaux électriques si l’on veut encourager la croissance inclusive, la création d’emplois et la transition vers une économie verte, note Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. En favorisant l’accès à une énergie plus abordable et plus propre, le nouveau projet contribue à améliorer la vie des populations et à atténuer le changement climatique. »

Lorsque la capacité d’échanges d’électricité sera augmentée entre les deux pays, Djibouti profitera du surplus d’énergie renouvelable de l’Éthiopie, réduisant ainsi le coût de sa production thermique ainsi que sa dépendance aux combustibles fossiles. Au fil du temps, le projet permettra à Djibouti de produire et d’exporter dans la région son surplus d’énergie renouvelable, y compris l’énergie solaire et éolienne, et il confortera le pays dans son rôle de plateforme d’échanges régionale. Il devrait également attirer des investissements du secteur privé, et contribuer à créer de nouveaux emplois et opportunités économiques, particulièrement pour les femmes. « Les investissements d’infrastructure jouent un rôle important dans la réduction de la pauvreté, explique Boutheina Guermazi, directrice de la Banque mondiale pour l’intégration régionale de l’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Le projet permettra d’augmenter le revenu des foyers et aidera à créer des emplois, non seulement à Djibouti, mais dans toute la Corne de l’Afrique. En renforçant la connectivité transfrontalière, il contribuera à bâtir une région résiliente et plus prospère. »

La deuxième opération, le Projet de développement des compétences pour l’emploi à Djibouti, vise à doter les jeunes Djiboutiens des compétences leur permettant d’accéder au marché du travail et d’envisager de meilleures perspectives d’emploi pour tous.  Approuvé le 23 mars 2022, le nouveau financement de 15 millions de dollars est composé de 10 millions de dollars de crédit de l’IDA et d’une subvention de 5 millions de dollars au titre du Guichet pour les réfugiés et les communautés d’accueil IDA-19.

Le projet devrait faire passer le nombre d’inscriptions dans les programmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels de 4 700 à environ 8 000 étudiants, dont 40 % de femmes.

L’intervention financera les programmes de développement des compétences productives basés sur les besoins du marché du travail.

Ciblant les réfugiés et les personnes vulnérables, elle leur assurera un meilleur accès à l’emploi. Le projet fera directement correspondre la formation aux opportunités d’emplois existants afin d’améliorer l’accès au marché du travail, ainsi que la qualité, la pertinence et l’efficacité du système de formation de Djibouti.

« Les nouvelles opérations jouent un rôle décisif dans la mise en œuvre des priorités du Programme national de développement de Djibouti qui vise à promouvoir l’inclusion, la connectivité et les institutions pour une croissance inclusive et durable, souligne Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’Économie et des Finances, en charge de l’Industrie. Il s’agit d’une étape majeure vers la réduction de l’exclusion sociale et l’assurance d’un accès adéquat aux services pour tous les citoyens. Les projets permettront aussi d’atténuer les coûts de production élevés et de remédier au manque de qualification de la main-d’œuvre, ce qui entrave la capacité du secteur privé de créer des emplois durables et bien rémunérés. »