La Banque mondiale a approuvé hier  un crédit de 70 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), le programme de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, afin d’améliorer la connectivité et la logistique régionales à Djibouti, le long du couloir Djibouti-Addis-Abeba. Le projet soutient les efforts déployés pour renforcer le rôle de Djibouti en tant que port de transit majeur dans la région de l’Afrique orientale et centrale. Un corridor routier amélioré, plus efficace et plus sûr, attirera des investissements, facilitera le commerce régional et national et créera de nouveaux emplois et opportunités économiques, en particulier pour les femmes. Le projet s’inscrit dans l’objectif global de réduction de la pauvreté des autorités de Djibouti.

«Compte tenu de la position stratégique de Djibouti dans la Corne de l’Afrique, le secteur des transports joue un rôle essentiel dans l’économie nationale et régionale, a déclaré Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’Économie et des Finances de Djibouti en charge de l’Industrie. L’amélioration de la connectivité régionale et des connexions entre les régions de Djibouti renforcera notre résilience pour parvenir à une croissance plus durable et inclusive. Nous sommes reconnaissants des efforts de tous nos partenaires de développement, et de la Banque mondiale en particulier, pour mener à bien le programme de l’Initiative pour la Corne de l’Afrique».

Le projet de corridor économique régional de Djibouti soutiendra la réhabilitation et la modernisation de 42 kilomètres du corridor sud Djibouti-Addis-Abeba, qui relie l’Éthiopie, autrement enclavée, aux marchés mondiaux via l’accès au port de Djibouti. Le projet encouragera la construction d’infrastructures à la fois résistantes au climat et conformes aux normes de sécurité routière.

L’opération financera le déploiement de systèmes de transport intelligents visant à simplifier les processus administratifs et à améliorer la circulation des marchandises tout en renforçant la capacité des institutions à assurer la gestion des routes. Les interventions prévues amélioreront également les services de transit et les procédures douanières afin de réduire les retards le long du corridor et le temps de dédouanement au port de Djibouti.

«Le corridor économique régional de Djibouti est essentiel pour renforcer Djibouti en tant que plaque tournante régionale du transport et du commerce, a déclaré Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. La nouvelle opération contribuera de manière significative aux résultats de développement à plus long terme, non seulement pour Djibouti, mais pour toute la région de la Corne de l’Afrique et au-delà».

Le projet de corridor économique régional de Djibouti est le deuxième d’une série de projets visant à soutenir le développement de corridors de transport régionaux dans le cadre de l’Initiative pour la Corne de l’Afrique.

«L’intégration régionale est un moteur permettant aux pays de la Corne de l’Afrique d’accélérer la croissance et de réduire la pauvreté de manière inclusive, a déclaré Boutheina Guermazi, directrice de l’intégration régionale de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Ce nouveau projet soutient Djibouti dans ses efforts de redressement, en améliorant la connectivité et les infrastructures régionales et en facilitant le commerce afin de créer des emplois, renforcer le capital humain et autonomiser les femmes et les jeunes».

La Banque mondiale à Djibouti

Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti comprend 15 projets financés par l’IDA, soit un montant total de 328 millions de dollars. Axé sur l’éducation, la santé, les filets de sécurité sociale, l’énergie, le développement des communautés rurales, la réduction de la pauvreté urbaine, la modernisation de l’administration publique, la gouvernance et le développement du secteur privé, il met l’accent en particulier sur les femmes et les jeunes.

L’Association internationale de développement (IDA)

L’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale, créée en 1960, aide les pays les plus pauvres du monde en leur accordant des subventions et des prêts à taux d’intérêt faibles ou nuls pour des projets et des programmes qui stimulent la croissance économique, réduisent la pauvreté et améliorent la vie des personnes pauvres. L’IDA est l’une des plus importantes sources d’assistance pour les 74 pays les plus pauvres du monde, dont 39 sont situés en Afrique.

Les autres pays se divisent entre les régions de l’Asie de l’Est (14 pays), l’Asie du Sud (6 pays), l’Europe et l’Asie centrale (4 pays), l’Amérique latine et les Caraïbes (8 pays) et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (3 pays).

Les ressources de l’IDA apportent un changement positif aux 1,3 milliard de personnes qui vivent dans les pays qui bénéficient de son aide. Depuis 1960, l’IDA a fourni 458 milliards de dollars à 114 pays. Les engagements annuels se sont élevés en moyenne à environ 29 milliards de dollars au cours des trois dernières années (exercices fiscaux 2019-2021), l’Afrique recevant environ 70 % de ce montant.

Initiative Corne de l’Afrique

L’Initiative pour la Corne de l’Afrique comprend cinq pays : Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie. L’initiative a été lancée en 2019 pour approfondir l’intégration régionale et forger des liens économiques plus étroits. Elle comprend quatre axes prioritaires :

1.- le développement des réseaux d’infrastructures régionaux (corridors de transports, énergie et numérique) ;

2 .- l’accroissement du commerce et des investissements et l’amélioration du climat institutionnel des chaînes de valeur régionales ;

3.- le renforcement de la résilience à la fragilité et au climat (menaces transfrontalières, y compris en matière de recrudescences acridiennes, gestion des eaux souterraines et zones frontalières) ; et

4.- le renforcement de la sécurité sanitaire et la surveillance des maladies, ainsi que le soutien du développement des compétences et l’ID4D régional pour rationaliser la circulation des personnes et des biens à travers les frontières.

Source : Banque Mondiale