Grâce à sa position géographique privilégiée riveraine du détroit de Bab-el-Mandeb, à sa politique clairvoyante et à ses relations équilibrées, la République de Djibouti, un pays arabo-islamique situé en Afrique de l’Est, s’est distinguée comme une oasis de paix au milieu d’une région qui se déchire et comme facteur efficace et important dans le maintien de la sécurité et de la stabilité internationales.

La célébration du 42ème anniversaire de l’indépendance nationale, en ce jour du 27 juin, intervient au moment où Djibouti est parvenue politiquement à édifier un État moderne capable de s’adapter aux changements et aux progrès qui s’opèrent actuellement au double plan régional et international, ouvert sur le monde et qui mène ses relations extérieures avec ses pays frères et amis dans un esprit de respect mutuel et de compréhension entre les peuples, pour l’instauration de la paix dans le monde. La République de Djibouti, faut-il le rappeler, a remporté le titre de pays de la paix de l’année 2018, qui lui a été attribué par l’Organisation internationale : « Paix mondiale sans frontière », une distinction qui est venue couronner la sage politique djiboutienne et ses efforts inlassables en faveur de la réalisation de la sécurité et de la stabilité, tant dans sa région que dans le monde entier, grâce à sa situation géographique stratégique.

Aussi, cette date commémorative coïncide-t-elle avec les importantes réformes démocratiques qui viennent au premier rang des acquis engrangés à l’échelle locale, à savoir, tout particulièrement,  l’organisation des élections des autorités locales, des conseils provinciaux et du Conseil législatif, et la tenue des conférences de dialogue, constituant ainsi la voie à emprunter pour le maintien de l’harmonie entre les Djiboutiens. Il convient de signaler, dans ce contexte, que les femmes représentent 25% des membres de l’Assemblée nationale. Et que l’opposition est également représentée au sein du Parlement.

Dans le domaine de l’enseignement, le gouvernement a œuvré à la construction des écoles et des établissements éducatifs, ainsi qu’à la promotion de la qualité de l’enseignement, pour finalement réussir à étendre la scolarisation à tous les villages et provinces, de manière à y donner accès à tous les citoyens, parallèlement à un système d’alphabétisation auquel des centres spécialisés sont réservés, tout comme c’est le cas pour l’enseignement technique et professionnel, ceci outre l’intérêt majeur porté à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique.

De plus, les secteurs de la santé, de l’agriculture et du tourisme, l’exploitation des eaux souterraines, des ressources minérales et de la pêche, ont été développés sur des bases scientifiques modernes, et les forces armées ont été renforcées en termes d’effectifs et de matériel.

Pour ce qui est de l’amélioration des moyens de transport et de communication, la ligne ferroviaire reliant Djibouti et l’Éthiopie a été rénovée. Des progrès considérables ont également été réalisés au niveau des ports, du point de vue quantité et qualité. En effet, l’on compte aujourd’hui plusieurs ports dans la capitale, Djibouti, dont notamment un terminal des conteneurs, un autre pétrolier et un troisième à des fins Multipurpose.. Ceci outre les ports de Tadjourah et du lac Assal, le nouveau port pétrolier de Damerjog et le port réservé à l’exportation du bétail.

La célébration de cet anniversaire national intervient également à l’heure où Djibouti compte la zone industrielle et de libre-échange la plus grande en Afrique, et qu’il connaît une nette augmentation du niveau du revenu par habitant, du fait de l’essor économique actuel du pays qui ouvre ses portes aux investissements locaux et étrangers.

Certes, Djibouti est un pays aux ressources naturelles limitées et à la dimension démographique restreinte avec une population de près d’un million d’âmes, mais de grande importance de par son emplacement stratégique et ses importants échanges commerciaux qu’enregistrent ses ports entre les différents pays du monde, dès lors qu’il représente le portail de l’Afrique de l’Est et la passerelle entre le continent africain et la péninsule arabique, en plus de sa proximité avec le détroit de Bab-el-Mandeb, qui revêt une grande importance économique et politique. Voilà bien ce qui nous incite à réitérer notre insistance sur les relations équilibrées qui existent entre Djibouti et les principales puissances mondiales, à l’instar de la France, des États-Unis et de la Chine, compte tenu de son rôle central dans le maintien de la sécurité internationale dans la région de la mer Rouge, ainsi que sur les relations privilégiées qu’elle entretient avec les puissances régionales et islamiques, telle que le Royaume d’Arabie Saoudite frère, qui s’est tenu aux côtés de Djibouti et lui a prêté main forte dans sa lutte pour l’indépendance, qu’il n’a obtenu qu’en 1977, après un combat de longue durée. Les efforts du Royaume ne se sont pas limités exclusivement au soutien à la République de Djibouti, le pays arabo-musulman voisin de l’Arabie Saoudite, pour l’accès à son indépendance, mais ont également englobé une assistance économique, politique, diplomatique, scientifique et éducative, inédite immédiatement post- indépendance.

Ce soutien généreux et louable a permis à l’État nouvellement indépendant de Djibouti à se relever avec confiance et majesté.

Environ un mois et demi après l’accès à l’indépendance, le regretté Président de la République de Djibouti, Hassan Gouled Aptidon – Que Dieu ait pitié de son âme – a visité le Royaume d’Arabie Saoudite, où il avait été chaleureusement accueilli. Le regretté Président avait rendu un vibrant hommage au Royaume pour le rôle joué au service de l’indépendance de la République de Djibouti, en déclarant aux médias avant de quitter Djeddah, en mi-août 1977: « Nous sommes redevables à notre grande sœur l’Arabie Saoudite pour son dévouement au service de Djibouti, jusqu’à l’obtention de son indépendance. » Un rôle, a-t-il ajouté, qui est tout à fait naturel, au vu de la place spirituelle et politique dont le Royaume jouit dans le monde arabo-musulman, et qui lui a valu le respect du monde entier pour son soutien indéfectible au droit et à la justice dans le monde. Les relations établies entre Djibouti et l’Arabie Saoudite sont profondément ancrées dans l’histoire et ne cessent de se renforcer de jour en jour, en témoigne la coopération continue entre les deux parties dans les divers domaines militaire, sécuritaire et politique. En outre, et grâce aux visites répétées effectuées au Royaume par le Président Ismaïl Omar Guelleh, ces relations bilatérales ont gagné en intensité et en solidité. Parmi les résultats saillants de tels liens privilégiés, figure l’institution d’une commission mixte de coopération bilatérale, englobant les divers volets de coopération politique, sécuritaire, militaire, économique, éducative, culturelle, médiatique et autres. Ladite Commission mixte a tenu sa première réunion, dans la capitale Djibouti, en 2016, alors que sa deuxième et sa troisième réunions ont eu lieu, respectivement à Riyad, en 2017, et à Djibouti, à la fin du mois d’avril dernier. De plus, le Conseil conjoint des affaires Saoudo-djiboutien s’est réuni en deux sessions, à Djibouti, la première en avril 2018 et la deuxième en fin avril 2019. Il s’agit d’un Forum économique composé des représentants de la Chambre de Commerce de Djibouti et de celle du Royaume d’Arabie Saoudite, et qui vise à promouvoir le commerce et l’investissement.

Sur le plan politique, la concordance des visions entre les dirigeants des deux pays frères est demeurée la caractéristique dominante du traitement des différents dossiers et crises dans la région. En témoigne, le fait que Djibouti a été le premier pays à soutenir la légitimité yéménite par l’envoi d’une lettre écrite du Président Ismaïl Omar Guelleh à son frère le Président Abd Rabbo Mansour Hadi, immédiatement après le coup d’Etat de Sanaa, de même qu’elle a répondu positivement à l’appel lancé par le Yémen frère en vue de rejoindre la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen, qui est conduite par l’Arabie Saoudite, outre son appartenance à l’alliance militaire islamique pour combattre le terrorisme et son interaction positive avec l’idée de création d’un conseil des pays arabes et africains riverains de la Mer Rouge et du Golfe d’Aden, qui sont également conduits par le Royaume.

En conclusion, je tiens à réaffirmer que la stabilité dont bénéficie aujourd’hui Djibouti en a fait une oasis d’abondance et un véritable havre de paix et de sécurité pour son environnement régional, accueillant tous les réfugiés et tous ceux qui fuient les crises, les conflits et les guerres qui sévissent dans les pays voisins, en dépit de ses ressources limitées. C’est également un pays qui se distingue par des relations internationales équilibrées, dans le contexte d’une dynamique politique mondiale marquée par des signes avant-coureurs de consensus, d’accord et de désaccord entre les pays du monde entier.

Dya-eddine Saïd Bamakhrama

Ambassadeur de Djibouti  et doyen du corps diplomatique auprès du Royaume d’Arabie saoudite.