Reparti du Fespaco 2021 avec un Étalon d’or, le film « La Femme du fossoyeur » a été entièrement tourné à Djibouti par un cinéaste somalien, Khadar Ayderus Ahmed. Une superbe histoire d’amour. Alors qu’il vient d’atteindre la quarantaine, tout en paraissant bien plus jeune, Khadar Ayderus Ahmed propose aujourd’hui son tout premier long métrage, La Femme du fossoyeur. Une première : jamais sans doute un film d’une telle envergure n’avait été entièrement tourné à Djibouti.
Et il s’agit sans doute du tout premier film issu de la Corne de l’Afrique présenté au festival de Cannes, lors de la Semaine de la critique, en mai 2021. Il avait obtenu, quelques mois plus tard, le prestigieux Étalon d’or au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco, au Burkina Faso).
Le réalisateur, pourtant, n’est ni originaire ni résident du pays qu’il a choisi pour tourner.
N’ayant guère la possibilité de filmer pendant plus de trois semaines au regard de son budget, il pouvait trouver là, en un seul lieu, tous les éléments de décor nécessaires pour déployer son scénario.
Né à Mogadiscio, Khadar Ahmed a dû fuir avec sa famille la guerre civile qui a éclaté en Somalie alors qu’il était enfant et il a vécu l’essentiel de sa jeunesse réfugié en Éthiopie, patrie d’origine de sa mère. Avant de suivre ses parents jusqu’en Finlande où il habite désormais.
Même s’il réside provisoirement en France pour préparer son futur second long métrage qui, contrairement au premier, sera une comédie, qu’il tournera peut-être au Sénégal ou en Afrique du Sud.
Source Jeune Afrique