L’institut de la Statistique de Djibouti (INSTAD) a organisé le 23 janvier 2024 au Kempinski Palace Hôtel un atelier consultatif sur la lutte contre les féminicides.

 

Cet événement a réuni des acteurs clés, dont l’Institut de la Statistique de Djibouti (INSTAD) et des représentants de divers ministères, départements, agences, ainsi que des organisations de la société civile et des ONG.

L’objectif principal de l’atelier a été de partager et discuter des résultats des tests du cadre statistique sur les féminicides à Djibouti, réalisés par l’INSTAD en partenariat avec ONU Femmes. Ce cadre statistique, approuvé par la Commission Statistique des Nations Unies en 2022, vise à standardiser l’approche pour mesurer les meurtres de femmes et de filles liés au genre.

Représentant le Directeur Général de l’INSTAD, Dr Ibrahim ABDI HADI à cette occasion, M. Sekou Tidiani KONATE, Directeur de la Coopération, de la Coordination et de la Planification Statistique, le a souligné l’importance cruciale de cet événement pour le pays, mettant en lumière la nécessité impérative de collecter, analyser et diffuser des données précises sur les féminicides afin d’informer les politiques et de mettre fin à l’impunité.

Par la suite, Mme Isabella Schmidt, représentante d’ONU Femmes, a mis en exergue le rôle essentiel du cadre statistique dans la lutte contre la violence basée sur le genre, expliquant comment cette structure contribuera à renforcer l’accès à l’information et à la justice pour les femmes et les filles.

Les travaux de l’atelier ont débuté par un état des lieux des violences basées sur le genre à Djibouti et le cadre institutionnel mis en place par le gouvernement pour y répondre, présenté de manière éclairante par Mme Choukri HOUSSEIN DJIBAH, Directrice de l’Observatoire Genre du Ministère de la Femme et de la Famille. 

Les participants ont ensuite bénéficié d’un aperçu approfondi du cadre statistique sur les féminicides, englobant les objectifs, la portée, les sources de données et les indicateurs clés.

Cependant, le temps fort de la matinée a été la présentation des résultats du test du cadre statistique sur les féminicides à Djibouti, mettant en avant des conclusions, des leçons apprises et des recommandations éclairantes.

Dans la même foulée, la session de discussions et délibérations sur la voie à suivre a généré des échanges animés et forts instructifs, abordant les défis et opportunités de la mise en œuvre du cadre dans le contexte djiboutien. Les participants ont formulé des conclusions et élaboré un plan d’action pour les prochaines étapes, insufflant une dynamique prometteuse.

Notons que la République de Djibouti a mis en place une plateforme intégrée de gestion des Violences Basées sur le Genre, soutenue et gérée par des acteurs clés tels que le Ministère de la Femme et de la Famille, l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes, avec l’appui technique de l’UNFPA. Cette initiative a abouti à la mise sur pied du guichet unique qui représente une avancée majeure dans la collecte et le suivi des données relatives aux victimes de violences basées sur le genre (VBG). 

Cette plateforme multisectorielle a été présentée à l’assistance par Mme Saharla HASSAN, Coordinatrice de la Cellule d’Ecoute, d’Information et d’Orientation des Victimes de VBG à l’UNFD. Mme Saharla a également partagé avec les participants le contenu du formulaire utilisé pour la collecte d’information sur les VBG et qui contient des variables clés permettant de générer des informations complètes sur le profil des victimes de VBG, mais aussi celui des auteurs de ces violences ainsi que l’événement lui-même. 

Il s’agit entre autre de l’âge, le sexe, la résidence, l’emploi, ou encore la nationalité. 

Le formulaire prend également en compte les incidents hors VBG, avec des informations détaillées sur les auteurs de ces autres formes de violences, les liens entre auteurs et survivantes, ainsi que les mesures prévues/prises au moment de la déclaration.

Sur cette note encourageante, l’atelier a atteint sa conclusion, signalant un progrès décisif dans les efforts de Djibouti contre les féminicides et en faveur de l’égalité des sexes.

MG