La salle de réunion du palace Kempinski a abrité dans l’après-midi du lundi 24 juin dernier une importante réunion bilatérale entre la république de Djibouti et le gouvernement fédéral d’Ethiopie sur la protection, le retour et la réintégration des enfants des rues. Cette réunion visait à faciliter les plateformes de coordination entre les deux pays et à examiner les défis potentiels en vue d’offrir à ces enfants un avenir meilleur.

Le ministre de l’Intérieur Moumin Ahmed Cheikh a présidé lundi une réunion bilatérale entre le gouvernement djiboutien et celui éthiopien. La ministre de la Femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, l’ambassadeur d’Ethiopie à Djibouti, M Abdulaziz Mohamed Ibrahim, la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations, Lalini Veerassamy, le directeur général de la police nationale, le colonel Abdillahi Abdi, le directeur de l’ONARS, Houssein Hassan Darar, le directeur des relations bilatérales du ministère des Affaires étrangères, Yacin Houssein Doualeh, étaient également présents lors de cette rencontre.

Djibouti est un pays de transit important pour les migrants venant de la Corne de l’Afrique qui se rendent au Yémen et dans les Emirats du Golfe. En dépit du conflit au Yémen, qui s’est intensifié depuis mars 2015, les éthiopiens, les somaliens et les érythréens continuent de traverser la mer Rouge pour se rendre dans les pays du Golfe. Djibouti est également un pays de destination pour la plupart des migrants éthiopiens à la recherche des meilleures opportunités économiques.

C’est dans ce sens que le gouvernement de Djibouti a souhaité travailler en collaboration avec les principales institutions du gouvernement éthiopien pour mieux protéger les migrants vulnérables qui quittent leur domicile et transitent par Djibouti.

Protection des migrants vulnérables, en particulier des enfants et des femmes.

La réunion avait donc pour objectif de discuter des défis rencontrés dans la protection des migrants vulnérables, en particulier des enfants et des femmes,  et de convenir d’un plan d’action commun pour renforcer la protection des enfants de migrants et leur réintégration durable dans leur région d’origine.

Dans son discours d’ouverture de la séance, le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne à Djibouti, Patrick Gensen, a déclaré que dans le cadre des engagements forts pris par Djibouti en septembre 2016, lors du Sommet des Nations unies sur les réfugiés, l’Union européenne a rapidement mobilisé une première tranche de 15.000.000 EUR de don du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour accompagner le gouvernement djiboutien  et soutenir des solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables. « Ces actions, toutes validées par notre partenaire djiboutien, sont actuellement mises en œuvre par l’OIM et le PAM. »

Le chargé d’affaires de l’UE a indiqué qu’une seconde tranche de 8.000.000 Euros a été allouée par l’Union européenne en décembre 2018 pour réaffirmer l’engagement fort et continu de soutenir Djibouti dans sa réponse aux défis et aux opportunités que représentent la migration et la question des réfugiés.

« Les activités de cette seconde tranche seront mises en œuvre par le HCR et le PAM et devraient débuter dans un futur proche. De plus, Djibouti bénéficie également d’un financement de 500.000 EUR de notre office humanitaire, soit un total de 23.500.000 EUR de don de l’Union européenne en faveur des réfugiés et des migrants à Djibouti complétés par plusieurs programmes régionaux très importants bénéficié par le RdD. »

De son côté, la chargée de mission de l’organisation internationale pour les migrations(OIM), Lalini Veerassamy, a rappelé l’importance d’aider ces migrants vulnérables « Il est temps de prendre des actions concrètes pour aider ces personnes, avec des impacts plus significatives. Il faut que nous agissions ensemble dans cette optique», a-t-elle lancé à l’endroit de ses interlocuteurs.

Quant au directeur général de la police nationale, le Colonel Abdillahi Abdi Farah, il a affirmé  que « le temps était à l’action. Il nous faut trouver les moyens de coordonner nos efforts pour essayer d’offrir à ces enfants, un avenir meilleur, de retrouver leurs familles, de leur donner l’opportunité d’aller à l’école ».

Pour sa part, l’ambassadeur d’Ethiopie à Djibouti, Abdelaziz Mohamed Ibrahim a salué cette initiative commune entre nos deux pays pour aider ces personnes vulnérables, à la recherche d’un avenir meilleur.

On a entendu des échos similaires dans les propos tenus par la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan. Elle a mis en exergue qu’il s’agissait d’un sujet sensible. « Nous sommes tous des parents et je voudrais préciser que la rue n’est pas l’entrée idéale pour voir grandir un enfant et vivre aussi .Et nous devons donc trouver ensemble des solutions pour éviter cette situation à ces enfants, qui sont aussi les nôtres », a-t-elle martelé avec insistance.

En dernier lieu, le ministre de l’Intérieur Moumin Ahmed Cheikh, a souligné l’importance de donner aux enfants de la rue, les mêmes opportunités que les autres enfants de leurs âges.

« Quand il s’agit des enfants de la rue, la meilleure action est d’agir. Les beaux discours ne vaudront jamais une bonne action. Je souhaite que toutes les bonnes volontés soient mises en commun pour trouver des solutions aux besoins des enfants de la rue. Mon souhait le plus grand serait que ces enfants puissent grandir et aller à l’école au lieu de trainer dans les rues. la meilleure place pour un enfant, c’est auprès de leurs parents. Je compte sur la participation de tous pour agir en leur faveur. »

Il est à noter que la délégation éthiopienne s’était rendue plutôt dans la même matinée au centre « Caritas ».

Caritas Djibouti est impliquée dans les soins de santé et des projets d’aide d’urgence humanitaire, de même que la promotion de l’éducation, le soutien aux enfants des rues et des actions de plaidoyer visant les défis relatifs au statut et au traitement des femmes.

Elle soutient le travail et les projets des agences internationales et des organisations non gouvernementales et joint ses forces à plusieurs ministères et associations locales.

N. Kadassiya