C’est donc un pas de plus qui vient d’être franchi vers l’intégration économique des deux pays. Déjà liées par un protocole d’accord de transit douanier signé en novembre  2008, les administrations douanières Djiboutienne et Ethiopienne s’étaient donné rendez-vous du 21 au 23 mars 2023 à Sheraton hôtel Djibouti.

Les deux parties dont l’habitude de collaborer suivant un cadre d’action bien défini est le catalyseur d’un climat de travail empreint de confiance mutuelle et de rigueur ont, une fois de plus, eu des discussions franches et sans détour. Aucune question n’a été éludée, fut-elle délicate et complexe.

Recherche d’une plus grande fluidité dans le transit douanier, meilleure circulation des biens et des personnes, mise en place d’une déclaration unique dans le souci de répondre aux obligations qu’implique le protocole d’accord  de transit douanier. Voilà autant de points qui ont été soulevés lors de la réunion du comité conjoint permanent. L’interconnexion entre les systèmes douaniers des deux pays est, bien sûr, la perspective à laquelle tendent les décisions prises à cette occasion.

D’autant qu’il a été  convenu de procéder à la création d’un système électronique (E-tracking) de cargos interconnectés. Ce qui devrait permettre à la fois d’améliorer la fluidité du trafic et de combattre plus efficacement le phénomène de la contrebande. De même, les deux parties, conscientes de l’importance de la codification des marchandises (SH Code) et la valeur en douane ont pris l’engagement d’y travailler ensemble afin de remédier aux  difficultés liées au contrôle douanier et à la mise en œuvre  futur de la garantie régionale du COMESA sur les marchandises en transit.

La partie Djiboutienne, qui mise sur l’entente parfaite avec ses interlocuteurs éthiopiens, a fait part de ses préoccupations concernant les difficultés rencontrées  ces derniers temps par nos compatriotes au passage de leurs véhicules aux frontières éthiopiennes. En cause, la demande de dépôt de garantie exigée par l’administration douanière éthiopienne. Cette ambiguïté est définitivement levée : la suppression de la procédure en question est désormais chose faite.  

Autre obstacle, autre solution : des facilités seront dorénavant apportées à  l’acheminement des matériels et équipements  sur le territoire du grand voisin éthiopien par l’Office national des eaux et de l’assainissement de Djibouti (ONEAD) qui y conduit un projet d’adduction d’eau lequel revêt une très grande importance aux yeux des deux Etats. Le déversement de produits pétroliers le long du corridor djibouto-éthiopien a été aussi un volet majeur des discussions entre les deux parties réunies au Sheraton hôtel Djibouti. L’impératif de trouver une solution durable à ce problème récurrent s’est très vite imposé dans les débats.

A ce sujet, les délégations des deux pays ont exprimé leur volonté de mettre en place sans plus tarder un éventail de mesures permettant d’assurer le transport des produits pétroliers dans des conditions plus adéquates.

Il en va de la nécessité de sauvegarder le corridor djibouto-éthiopien en mettant un terme à la situation de détérioration lente et inexorable que cela le confronte. Assainir le corridor, c’est aussi conjuguer les efforts pour mieux juguler le fléau de la contrebande et assurer les recettes de part et d’autre. Des deux côtés de la frontière, la volonté de sévir contre l’illicite est la même.

C’est-à-dire ferme. Absolue.  Si elle suppose un combat de tous les instants, cette intransigeance totale face à un phénomène qui mine la croissance économique n’est pas moins indissociable de la quête d’un développement inclusif et durable. A ce prix, les deux pays entendent accroître encore davantage leurs échanges commerciaux. et assumer leur rôle de pivots de l’intégration régionale voir continentale.