
Un atelier de validation consacré à l’étude de faisabilité et de conception préliminaire des infrastructures frontalières s’est tenu le 21 juillet au Sheraton Hotel. Objectif : renforcer le corridor commercial entre Djibouti et l’Éthiopie.
Le Sheraton Hôtel de Djibouti a accueilli le 21 juillet un atelier de validation décisif dans le cadre du projet de modernisation du poste frontalier de Galafi. Organisée par le Ministère des Infrastructures et de l’Équipement, en partenariat avec l’organisation Trade Mark Africa (TMA), cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’Initiative de la Corne de l’Afrique, un vaste programme régional visant à optimiser les échanges commerciaux transfrontaliers et à renforcer la résilience logistique entre Djibouti et l’Éthiopie.

L’événement, financé par l’Union européenne à travers l’Agence Française de Développement (AFD), a marqué une étape stratégique dans la transformation du corridor logistique entre les deux pays voisins. Il fait suite à un premier atelier de validation tenu le 29 mai dernier, poursuivant une dynamique de dialogue et de collaboration entre les différents acteurs impliqués.
L’atelier a réuni une trentaine de participants issus des ministères concernés, des autorités douanières et frontalières, d’experts techniques ainsi que de représentants des communautés locales. À l’ordre du jour figuraient la présentation du rapport technique de faisabilité : analyse du trafic, enquête topographique, études géotechniques, hydrologiques et hydrauliques, analyse des matériaux, conception des ouvrages et évaluation des coûts. L’ensemble de ces éléments visait à permettre aux parties prenantes de comprendre les contours du projet, d’en évaluer les implications techniques et d’apporter des recommandations concrètes pour les phases ultérieures.
Dans son allocution d’ouverture, M. Dileyta Soultan Mohamed, directeur des Transports au sein du ministère, a mis en lumière la vision portée par le projet : «Construire des infrastructures modernes aux frontières, c’est avant tout simplifier et coordonner les procédures de contrôle en un seul point, pour fluidifier les échanges et renforcer la sécurité. » Il a également souligné l’importance du volet social du projet : « Ce programme ne se limite pas à des installations logistiques. Il vise aussi à améliorer les conditions de vie des populations locales. À Galafi, cela se traduira notamment par un meilleur accès à des services essentiels comme l’eau potable ou les infrastructures de base. »
Galafi, un maillon stratégique de la connectivité régionale
Point de passage incontournable entre Djibouti et l’Éthiopie, le poste frontalier de Galafi constitue un nœud vital du commerce régional. Le corridor Djibouti–Addis-Abeba, qui transite par Galafi, est une artère logistique majeure pour les importations et exportations éthiopiennes, notamment en direction du port de Djibouti. L’amélioration de cette infrastructure revêt donc une importance stratégique pour l’ensemble de la région.
Au-delà de l’aspect purement logistique, la modernisation de Galafi s’inscrit dans une logique de développement durable et d’intégration régionale. La mise en place de guichets uniques et d’installations respectueuses de l’environnement ambitionne d’augmenter l’efficacité tout en réduisant l’empreinte écologique du transport transfrontalier.
L’atelier a également mis en évidence l’engagement constant des partenaires internationaux, notamment de l’Union européenne et de l’AFD, dans le soutien au développement des infrastructures régionales. Par leur appui technique et financier, ces partenaires entendent contribuer à bâtir une région plus connectée, plus résiliente et plus inclusive.
Trade Mark Africa, acteur central de ce projet, a rappelé l’importance de l’approche participative qui guide l’ensemble de la démarche. Depuis les premières étapes, les communautés locales et les autorités nationales sont impliquées dans les choix techniques et les priorités d’aménagement.
Vers une Corne de l’Afrique interconnectée et prospère
La transformation en cours à Galafi dépasse largement les enjeux d’un seul poste-frontière. Elle participe à un projet plus vaste de construction d’une Corne de l’Afrique mieux intégrée, où les frontières deviennent des passerelles économiques au service du développement durable. En simplifiant les formalités douanières, en favorisant les échanges et en améliorant la qualité des services publics à la frontière, ce projet promet de générer des retombées positives durables pour les populations des deux côtés de la frontière.
En franchissant cette nouvelle étape technique, les autorités djiboutiennes, les bailleurs de fonds et leurs partenaires réaffirment une volonté commune : faire du commerce transfrontalier un levier de prospérité partagée. La réussite du projet de Galafi pourrait ainsi servir de modèle à d’autres initiatives similaires dans la région.