Le Sheraton Hôtel de Djibouti a accueilli un atelier de haut niveau sur la transition énergétique, réunissant des acteurs clés du secteur, des diplomates étrangers, des représentants d’organisations internationales et des membres du gouvernement.

L’événement, organisé par le Ministère de l’Énergie chargé des Ressources Naturelles, s’inscrivait dans le cadre du Partenariat Accéléré pour les Énergies Renouvelables en Afrique (APRA), un programme panafricain visant à booster le recours aux énergies renouvelables sur le continent.

Parmi les intervenants figuraient le ministre de l’Énergie Yonis Ali Guedi, les ambassadeurs d’Allemagne et du Japon, le coordonnateur des Nations Unies à Djibouti, ainsi que des représentants de l’IRENA et de plusieurs agences partenaires. Tous ont exprimé leur soutien à l’ambition djiboutienne de bâtir un avenir énergétique durable et résilient.

Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Energie a rappelé que, sous l’impulsion du président Ismail Omar Guelleh, Djibouti s’est engagé dans une politique de transition énergétique basée sur un mix renouvelable incluant l’éolien, le solaire, la géothermie, la marémotrice et la biomasse. Il a mis en avant les réformes engagées pour attirer les investissements privés, notamment via un cadre juridique propice aux partenariats public-privé et à la libéralisation du marché électrique. Le ministre a présenté plusieurs projets en cours, à commencer par le parc éolien de Ghoubet (60 MW) déjà opérationnel, et le projet solaire du Grand Bara (25 MW + 10 MWh de stockage). Il a également mentionné les ambitions de production à partir de la géothermie, des marées et de l’éolien offshore flottant. À moyen terme, Djibouti vise une couverture de 100 % en énergies renouvelables et un accès universel à l’électricité d’ici 2035. Parmi les projets structurants, le ministre a évoqué l’ambitieux projet PtX à Obock, destiné à produire et exporter de l’ammoniac vert à base d’hydrogène vert, grâce à 5 à 10 GW d’énergies renouvelables. Une initiative qui ambitionne de faire de Djibouti un hub énergétique majeur en Afrique de l’Est. L’atelier a également permis d’échanger sur les cadres réglementaires, la planification énergétique, les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), ainsi que les moyens de financement et d’implication du secteur privé. Les discussions des deux journées visent à déboucher sur un plan d’action national structurant, élaboré en concertation avec l’IRENA et les bailleurs de fonds.

Ce plan définira les priorités énergétiques de Djibouti et devrait guider les investissements futurs dans le secteur. En filigrane : le développement d’infrastructures modernes, l’accès élargi à l’énergie pour la population et la réduction drastique de la dépendance aux énergies fossiles.

Le Partenariat APRA, soutenu par des pays comme l’Allemagne, le Danemark, les Émirats Arabes Unis et les États-Unis, ainsi que par l’IRENA et l’UNOPS, vise à porter la capacité de production d’énergies renouvelables du continent à 300 GW d’ici 2030. Djibouti, aux côtés de pays comme le Kenya, le Ghana ou encore le Rwanda, espère ainsi contribuer à une transformation énergétique historique en Afrique.