« La politique du gouvernement consiste à faire en sorte que tous les atouts de Djibouti soient valorisés au plus haut niveau »

Discours de politique générale du premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, le 1er mars 2020, à l’occasion de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale de l’an 2020 de la 8ème Législature.

Un système de télécommunications des plus modernes

Notre situation stratégique est également remarquable dans le système mondial des télécommunications. De nombreux câbles sous marins, qui relient l’Asie à l’Europe, passent par Djibouti et, à l’avenir, ils seront encore plus nombreux à y passer. Djibouti en matière de télécommunications est donc à la fois le mieux situé sur cette route et le mieux placé à l’entrée de l’Afrique de l’Est, dont les perspectives de développent sont très importantes dans ce secteur. Cet avantage va être encore plus valorisé avec le développement des ressources énergétiques.

Il permettra de renforcer le développement de Data Center, ces centres de traitement de données, qui sont de plus en plus utilisés dans le monde entier. Avec l’exploitation d’une grande quantité d’énergie verte, Djibouti offrira en effet les meilleures conditions de situation de ces centres de stockage de données pour les géants informatiques, puisque il est situé au plus proche des régions développées à la fois d’Europe et d’Asie, deux très grands pôles de consommation. Mais il est aussi le meilleur accès pour les futures régions en développement que constitue le continent Africain.

Faire de Djibouti une destination touristique attractive

La politique du gouvernement consiste donc à faire en sorte que tous les atouts de Djibouti soient valorisés au plus haut niveau.

Sous cet angle, le potentiel touristique de Djibouti constitue une ressource non encore suffisamment valorisée. Celui-ci a été examiné dans le détail pour mettre en œuvre les voies et les moyens de parvenir à faire de Djibouti une destination touristique attractive dans un cadre de sécurité absolue.

Il sera donc nécessaire de consentir davantage d’investissements structurants et d’accompagner les initiatives du secteur privé dans leurs efforts. Nous nous attellerons par ailleurs à mener des réflexions judicieuses sur les mesures pour développer de plus fortes synergies entre le tourisme, la culture et l’artisanat.

Très prochainement de nombreux hôtels viendront renforcer la capacité d’accueil de Djibouti. Les premiers équipements en infrastructures touristiques modernes dans la capitale et à l’intérieur du pays sont projetés ou en cours de construction.

L’amélioration et la diversification du transport aérien que nous soutenons devront accompagner cet objectif de développement qui est très porteur en création d’emplois. C’est le but suivi avec la construction d’un nouvel aéroport international et du renforcement de la compagnie nationale aérienne. De nouvelles alliances sont recherchées dans ce secteur.

Le développement du secteur bancaire

Avec les ports spécialisés, avec les zones franches prêtes à accueillir les investisseurs étrangers non plus seulement dans le domaine commercial mais également dans celui de la transformation industrielle, avec un système de transport routier rénové, agrandi et sécurisé, avec une énergie verte plus grande, avec un système de télécommunications des plus modernes, et avecl’exploitation denos ressources touristiques, il existe aussi un autre avantage important pour notre économie. Il s’agit du développement du secteur bancaire.

Le gouvernement va également poursuivre sa valorisation. Un franc Djibouti stable, librement convertible et transférable, est un attrait apprécié par tous les investisseurs. Un système bancaire moderne et sécurisé en est une garantie supplémentaire. Le nombre de banques a fortement augmenté au cours des dernières années. La Banque Centrale, outre son engagement à préserver la qualité de ce système bancaire, s’attache aussi à motiver les banques de la place à participer au financement de l’économie de façon plus active.

La valorisation du capital humain

Ainsi, c’est un pole régional moderne qui a été créé à Djibouti. Mais le gouvernement a aussi la volonté de valoriser tout le potentiel qui se trouve dans le pays, par un développement plus équilibré du territoire dans son ensemble, basé sur l’émergence de pôles régionaux dynamiques. Les ports de Tadjourah, de Damerjog et du fond du Goubet en sont des exemples. Les structures touristiques projetées à l’intérieur du pays en sont d’autres. Les perspectives de création de Data Center à Obock pourront en témoigner aussi. Djibouti ne sera plus la Cité Etat qu’elle était avant l’indépendance.

Pour réaliser tout ceci, il est primordial de s’appuyer sur la valorisation du capital humain. Les départements de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, de la Santé, de  la Femme et de la Famille, de la Culture, de la Jeunesse et des Sports en sont les principaux piliers.

Le développement harmonieux et soutenu d’un pays en émergence est intimement lié à sa capacité de disposer des ressources humaines nationales capables de s’insérer parfaitement dans une société en pleine mutation. Depuis deux décennies, tout a été fait pour que tous et toutes soient bien éduqués, formés et compétents. Le potentiel humain Djiboutien est une véritable richesse nationale qu’il faut sans cesse adapter aux progrès techniques et à l’exigence du marché local, voire régional ou international. Ainsi l’introduction progressive de l’anglais dans les cursus universitaires est un atout supplémentaire, qu’il faut amplifier d’après l’expérience prometteuse acquise à l’école d’ingénieurs.

Aujourd’hui, grâce aux efforts soutenus du gouvernement  de nouveaux concepts ont été introduits. Il faut signaler parmi ceux-ci, d’une part l’école rurale intégrée, qui place l’école au centre du village, même dans les lieux les plus éloignés, et d’autre part, l’éducation équilibrée et inclusive, qui permet de disposer d’une école bien ancrée dans l’inclusion scolaire.

Ce n’est donc pas un hasard si notre pays a été choisi pour héberger au mois de janvier dernier le 3ème Forum mondial pour une éducation équilibrée et inclusive, qui a abouti à la signature d’une déclaration universelle par une cinquantaine de pays représentés à haut niveau.

Il faut aussi rappeler que pour suivre cette voie, le gouvernement a pris une série de mesures audacieuses.  Notamment, il a  encouragé, par divers stimulants, l’éducation des filles, l’élargissement de l’accès à l’éducation, et le renforcement de l’équité par la construction de nombreuses nouvelles écoles.

Mais il est aussi intervenu pour la promotion de l’éducation rurale de façon à permettre à chaque enfant, en âge de scolarisation, d’avoir la possibilité d’aller à l’école à proximité de son lieu d’habitation. Enfin il a œuvré pour la création d’écoles spécialisées pour enfants à besoins spéciaux et pour l’intégration à l’éducation dans le système éducatif national des enfants réfugiés.

Sur le plan culturel, la création de la Bibliothèque Nationale, l’édification des Archives nationales et l’importance accordée aux langues maternelles symbolisent la volonté du gouvernement de moderniser notre société tout en restant attaché à ce qui constitue la base de notre diversité.

Ainsi, sous l’impulsion du Président de la République, le gouvernement reste toujours résolument engagé sur la voie de la valorisation de nos ressources humaines.

A suivre dans notre prochaine édition