« Nous avons pris la ferme résolution de bâtir une société solidaire, une société sans exclusion, une société qui vise une croissance économique inclusive »

Discours de politique générale du premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, le 1er mars 2020, à l’occasion de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale de l’an 2020 de la 8ème Législature.

La place de la paix a toujours été mise en exergue lors de nos échanges avec la population, car tout le monde est conscient que sans la paix tout développement durable s’interrompt. Les investissements et les créations d’emplois cessent et le chômage et la pauvreté s’installent et perdurent.

Il n’est donc pas anodin que notre pays ait été de nouveau reconduit au Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine pour deux années supplémentaires. 

De même, se justifie dans cette logique la candidature de Djibouti pour l’accession au siège de membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour la période 2021-2022, en plaidant légitimement le principe de rotation.

La diplomatie djiboutienne, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance s’est donnée pour cible majeure l’attractivité du pays et sa présence sur la scène internationale.

Djibouti est partout reconnu pour sa stabilité et son rôle actif de médiateur pour la restauration de la paix dans la Corne d’Afrique. La guerre n’est pas une fatalité, la résolution des conflits par le dialogue  est noble. Quant à moi je réitère, encore une fois, que nous souhaitons cette même paix que nous chérissons, à tous nos pays frères qui souffrent des méfaits de la guerre, et en particulier à la Somalie, la Palestine ou le Yémen par exemple.

Une administration plus proche et moins opaque

Par ailleurs, les relations entre l’Administration et les Administrés demeurent toujours une priorité gouvernementale. Elles répondent en effet au souhait de la population d’avoir une administration plus proche et moins opaque. Dans le domaine de la justice et des rapports avec les justiciables par exemple, des progrès tangibles ont déjà été accomplis. L’adoption du Code Civil et du Code de procédure civile en est un exemple.

La déconcentration administrative se poursuit pour que l’Administration centrale puisse se rapprocher des populations des régions de l’Intérieur et de la commune de Balbala. La récente Loi portant création des tribunaux régionaux adoptée par le Conseil des Ministres vous sera bientôt soumise pour examen. La nouvelle carte judiciaire permettra donc de rapprocher la justice du justiciable, avec le désengorgement des juridictions et le rééquilibrage de l’activité judiciaire au profit des régions.

Soucieux du respect des droits humains, l’Etat a aussi agi pour parvenir à une réduction de la durée des détentions préventives et pour améliorer les conditions de séjour dans les prisons. Le dernier rapport du CNDH l’atteste. L’humanisation de l’univers carcéral se poursuivra, afin qu’il devienne un véritable espace préparant à une future réinsertion sociale du détenu.

Bâtir une société solidaire, une société sans exclusion…

La cohésion sociale et la solidarité ont toujours été le socle de l’existence de notre nation. Nous avons pris la ferme résolution de bâtir une société solidaire, une société sans exclusion, une société qui vise une croissance économique inclusive.

Toutes les mesures entreprises par le Ministère des affaires Sociales et des Solidarités et par celui de l’Agriculture et du développement rural convergent vers cet objectif. Elles visent à atténuer la précarité, par divers programmes en cours d’exécution, tels que les transferts monétaires, la création des petits commerces, l’aide directe aux étudiants issus des familles pauvres, la création d’emplois dans le secteur primaire, etc.

La lutte contre la soif garde toujours une place importante. Face aux aléas climatiques, la lutte contre la pénurie d’eau est une priorité absolue de la stratégie gouvernementale pour réduire la pauvreté et la vulnérabilité des populations nomades et des centres de l’intérieur. Un projet important répondant à cet objectif va être prochainement réalisé avec la construction de la conduite d’adduction d’eau de Bissidirou à Obock.

Le monde rural est, bien évidemment, la première cible de la mise en place d’une cohésion nationale, mais les quartiers pauvres de Balbala sont également concernés. Ceci offre l’opportunité d’élargir l’impact de la solidarité au plus grand nombre.

Ainsi, au sommet de nos priorités, les notions d’entraide et de solidarité ne cesseront d’être mises en avant. Ces deux concepts reposent en premier lieu sur la protection des populations les plus vulnérables, parmi lesquelles se trouvent les femmes et les enfants, qu’il faut absolument en priorité protéger. Pour ce qui concerne la valorisation et la place de la femme dans notre société en évolution, la formulation de la Politique Nationale Genre (PNG) en cours, constitue une réponse forte de l’Etat Djiboutien aux engagements pris.

Ceci est fait tant au niveau national qu’international, pour lutter contre toutes formes d’inégalités liées au sexe, dans le strict respect des valeurs culturelles, des préceptes de l’Islam et des droits fondamentaux de la personne humaine, tels que proclamés dans la Constitution.

La Politique Nationale Genre

Aujourd’hui, grâce aux efforts entrepris et fermement soutenus par le Président de la République, l’égalité en droit des hommes et des femmes prend corps.

Ainsi plus que jamais, l’enjeu de l’équité et de l’égalité hommes-femmes comme un objectif de développement sont acquis et partagés par tous les décideurs. Il entraine la prise en compte de la dimension transversale du genre dans tous les secteurs de développement. Cette transformation vers une  société plus moderne et plus juste sera accompagnée par le changement progressif des mentalités, que nous constatons grâce à l’éducation et à la modernisation de notre économie.

De ce fait, la Politique Nationale Genre, comme cadre de référence en matière de genre et son intégration dans les cadres nationaux de développement et les programmes de coopération bilatéraux et multilatéraux intervenant à Djibouti, devient une réalité irréversible. Une véritable synergie des interventions s’installe ainsi durablement.

A ce jour déjà, la place et le statut de la femme djiboutienne ont énormément évolué. Les femmes sont présentes, fortes de leurs compétences  à tous les niveaux du secteur public et privé. Il faut continuer. On s’achemine surement vers une parité souhaitable.

A suivre dans notre prochaine édition.