Le coup d’Etat militaire intervenu au Soudan le 11 avril 2019 et ayant conduit à l’éviction du Président Omar Hassan Ahmed El Bachir puis à son arrestation, à foulé aux pieds l’ordre constitutionnel dans ce pays frère. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine a siégé le 15 Avril 2019 lors de sa 840ème réunion à l’issue de laquelle il a condamné et rejeté la prise de pouvoir par la junte militaire et a déploré l’arrestation du Président Bachir. Le CPS a en outre exigé de la junte la remise immédiate du pouvoir a un gouvernement civil de transition tandis que le conseil militaire de transition a décidé d’une période de deux ans.
La crise économique et les défis sécuritaires ainsi que les sanctions imposées au Soudan ont provoqué l’instabilité politique que traverse le pays depuis plusieurs mois.
Il est difficile d’envisager une sortie de crise rapide quand ce type de coup de force intervient. De plus, une transition mal négociée risquerait de plonger le pays dans une longue période de trouble et d’instabilité.
C’est pourquoi, nous considérons que l’Union Africaine doit agir rapidement en dépêchant une mission de très haut niveau pour entamer des négociations axées sur le retour à l’ordre constitutionnel, la reprise des activités du parlement et la mise en place rapide d’un gouvernement de transition civil.
Il est tout aussi crucial de préserver la crédibilité et l’autorité de l’armée Soudanaise qui reste le garant de l’intégrité territoriale d’un pays secoué par des rebellions sécessionnistes.
Il nous semble indispensable d’encourager les services de sécurité et l’armée à travailler de manière constructive et dépassionné avec toutes les forces vives de la Nation afin d’éviter l’écroulement des institutions de l’Etat Soudanais.
Par ailleurs, le sort réservé au Président Bachir et le traitement dû à son rang ne doit pas être passé sous silence.
La junte qui l’a évincé à la responsabilité première de veiller à sa sécurité et à sa santé. Nous devons l’interpeller dans ce sens.
Le Soudan est un pays vaste, exsangue et écartelé par les conflits internes depuis plusieurs décennies.
La fragilité qui le caractérise quand à son intégrité territoriale, ne laisse planer aucun toute sur l’éventualité périlleuse d’une dislocation à terme si les institutions de ce pays ne sont pas préservées notamment l’armée Soudanaise, le Parlement et la Constitution du pays.
Vous conviendrez avec moi, que Le Soudan se trouve à la croisée des chemins. Son destin demeure certes, entre les mains du peuple Soudanais.
En tant que pays frère et voisins du Soudan, il nous incombe d’apporter notre soutien à ce peuple Soudanais afin d’éviter la balkanisation du pays voir une guerre civile destructrice.
Enfin, je tiens à rappeler à ce stade que la multiplicité des initiatives ne peut que semer la confusion.
L’Union Africaine à travers l’IGAD doit conduire les missions de consultation ou de médiation avec les parties prenantes au Soudan.
Pour conclure, le caractère urgent de la situation qui prévaut au Soudan ne fait pas l’ombre d’un doute et de la rapidité de l’action de l’Union africaine dépendra la sortie de crise escomptée.