L’évaluation des politiques et des Institution Pays bénéficiaires des ressources de l’IDA (CPIA) est un outil de diagnostic annuel permettant à la Banque mondiale d’évaluer la qualité des structures politiques et institutionnelles publiques, et leur capacité à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté.

La question était au centre des débats entre plusieurs membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires de l’Etat d’une part, et d’autre part des experts de la Banque mondiale.

Pour cause, ce rapport attribue à chaque pays des notes basés sur 16 critères repartis en quatre secteurs, ainsi qu’un score global. Son objectif est de renseigner les pouvoirs publics sur l’impact de leurs efforts déployés pour soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté.

Cette initiative s’appuie sur le cadre d’évaluation des politiques et institutions de la Banque Mondiale appelé «country Policy and institutional assessment».

L’évaluation de cette année fait ressortir certains progrès que notre pays a enregistrés faisant passer la note globale de Djibouti du 3,0 à 3,1 alors que la moyenne des pays IDA est de 3,2. Ces progrès sont enregistrés au niveau du cluster B (Politique structurelles) qui passe de 3,2 à 3,3 , du Cluster C (Politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité) qui passe de 3,0 à 3,1 et du cluster D (Gestion et institutions du secteur public) qui passe de 2,7 à 3,1 et pour lesquels nous sommes au dessus de la moyenne des pays de l’IDA (B et D). Suite aux remarquables progrès enregistrés dans le Doing Business, Djibouti se sent prêt à étendre ces performances encourageantes dans l’ensemble des domaines de sa gestion publique pour le bénéfice de sa population et de l’amélioration de son climat des affaires. Pour atteindre un bon score en 2019, des progrès seront enregistrés au niveau des cadres macroéconomiques, Doing Business (permis de construire, accès aux crédits, l’insolvabilité) et Djibouti Port Community Systems. Par contre, il risque d’y avoir une détérioration du score au niveau de la politique et administration fiscale.

Les performances économiques ainsi que les défis à relever sont  multiples.

Performances économiques et sociales :

Deux décennies de croissance économique ont permis une forte  réduction de la pauvreté de 2002 à 2017 (42% à 21%). Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Il importe de poursuivre les efforts tournés vers l’amélioration de la situation sociale. 

Ces performances sont les faits des différentes stratégies. Lesquelles reposent sur des choix stratégiques de très haute portée du secteur tertiaire, la création des  bénéfices directs pour les entreprises publiques et des bénéfices directs pour les entreprises privées des zones franches, la forte mobilisation des ressources, l’augmentation des recettes budgétaires, la maîtrise des dépenses courantes, l’épargne publique, le fort accès aux services sociaux de bases, une attention particulière aux enfants des camps de réfugiés, la création d’emplois formels, et l’amélioration de la couverture sociale.

Cependant, beaucoup de défis  restent à rélever au cours des années à savoir : l’inclusion, la Connection et l’intégration.

La CPIA, c’est quoi ?

La CPIA est un indicateur synthétique d’évaluation de la qualité des politiques économiques et des institutions dans un pays donné.

Utilisé depuis les années 70 par la Banque Mondiale, il est publié depuis 2006.

Il est utilisé comme un des critères d’allocation des ressources des guichets IDA de la BM et FAD de la BAD.

Il se focalise sur ce qui est sous le contrôle des politiques/gouvernements et pas sur les résultats (qui peuvent dépendre aussi d’autres facteurs tels que les chocs exogènes).

Il donne une indication plus complète sur la qualité des politiques et des institutions d’un pays.

Comment est-il mesuré ?

Les 16 indicateurs évalués par la CPIA sont regroupés dans quatre catégories :

A. Gestion économique

1. Politiques monétaire et de change

2. Politique budgétaire

3. Politique et gestion de la dette

B. Politiques structurelles

4. Commerce

5. Secteur financier

6. Cadre réglementaire des entreprises

C. Politiques de lutte contre l’exclusion sociale et de promotion de l’équité

7. Égalité des sexes

8. Équité dans l’utilisation des ressources publiques

9. Valorisation des ressources humaines

10. Protection sociale et main-d’œuvre

11. Politiques et institutions axées sur la viabilité écologique

D. Gestion et institutions du secteur public

12. Droits de propriété et gouvernance fondée sur les règles

13. Qualité de la gestion budgétaire et financière

14. Efficience de la mobilisation des recettes

15. Qualité de l’administration publique

16. Transparence, responsabilité et corruption dans le secteur public