Lorsqu’on enfouit une graine dans le sol, elle germe par la volonté de DIEU et devient une plante. Cette plante est exposée à un environnement qui définira par la suite son évolution. Sa croissance dépendra de la nature du sol (sa minéralité, son pH …), son apport en eau, oxygène et au rayonnement solaire mais aussi à son adaptation. Si tous se passe bien, cette plante se transformera en un arbre fruitier tel un oranger, un manguier ou un pommier. Là encore le gout de son fruit (orange ou pomme), sa saveur, sa taille et sa couleur dépendra toujours de l’environnement auquel cet arbre a été exposé.
C’est pour cela que nous avons différents variétés d’un même fruit comme la pomme. Cette variété se fait naturellement et dépend entre autres du lieu de culture et du climat qui diffère d’un endroit à un autre.
Avec l’apparition de l’agriculture intensive l’homme a mis “sa patte” dans cette évolution naturelle en utilisant des produits (pesticides et autres) et en modifiant la génétique (apparition des OGM).
De la même manière, notre esprit se nourrit des idées auxquelles nous sommes exposés et notre corps aux aliments auxquels nous somme exposés. Prendre son repas de midi, un acte qui parait anodin reste un enjeu géopolitique, économique et sanitaire de grande envergure.
Ce que nous consommons dans nos plats affecte notre économie et notre santé.
Aujourd’hui avec la mondialisation, la télévision et l’interconnexion du monde, on assiste à une uniformisation des régimes alimentaires. Les produits vendus sont les même et les plats consommés sont les même avec des produits transformés ou semi- transformés. A force de publicité, l’industrie agroalimentaire a redéfini la nourriture à son avantage. Le consommateur préfère plus une pizza (avec une sauce tomate en conserve) ou un sandwich nappé de ketchup et de mayonnaise qu’un plat traditionnel comme “le gorow” ou “la choura”. La sédentarité a pris le dessus sur le mouvement et la rondeur sur la finesse. Certaines maladies issues d’une alimentation mal équilibrée sont apparues comme le diabète (type….), HTA, l’excès du cholestérol. Le plus inquiétant c’est l’augmentation des cas de cancers ces dernières années. Les conséquences de la malbouffe observées en Europe et aux Etats-Unis déferlent maintenant dans le reste du monde.
La réponse est inscrite dans les enseignements de notre prophète Mohamed (PSL) qui permettent de replacer la nourriture à sa place, d’adopter les comportements clés pour une vie saine et de plutôt prévenir que guérir.
Dans un contexte où nous importons la quasi-totalité des produits consommés (légumes, blé, riz, sucre…) le changement de comportement reste la seule marge de manœuvre.
Nous mangeons trois fois par jour (matin, midi et soir) alors que nous sommes issus de population nomade qui se mettait à table deux fois par jour (matin et soir). Nous consommons trop salé, trop sucré avec des plats comportant trop de matière grasse (huile ….) et en sacrifiant les aliments nutritifs au dépens d’autre moins nutritifs. Le choix d’aliments non transformés reste nécessaire tout en habituant son palet au goût moins salé et moins sucré (1 morceau de sucre (5g) pour une tasse (120 mL)).
Apprendre à cuisiner avec moins de matière grasse (huile) est plus que nécessaire quand on sait qu’un volume équivalant à 3 cuillères à soupe (15 mL) permet de cuire un plat. Pour les femmes actives il est vital d’imposer aux femmes de ménage de respecter les quantités adéquates d’huile et de sucre (200 gramme pour 2 litre de the).
Se nourrir sain, c’est d’abord disposer d’un esprit sain et des comportements adéquates pour éviter que la nourriture nous intoxique.
MOHAMED MOUHOUMED ELMI
PROFESSEUR