Enseigner, si l’on se fixe à l’interprétation la plus simple, c’est transmettre un message (une connaissance) à un autre individu. Ça a l’air simple mais enseigner c’est beaucoup plus complexe, c’est toute une science, tout un art qui s’apprend sur des longues années puis qui doit être aiguisé de temps en temps pour ne pas perdre de son tranchant.
Enseigner, c’est prendre en compte
Ali, élève de l’école de la plaine qui vit à Djibouti près de parents éduqués baigné dans sa langue natale et sa langue d’enseignement est d’un niveau totalement différent en ce qui concerne son intégration dans le système éducatif par rapport à Said, élève de l’école la plus éloignée de la république qui découvre pour la première fois ce que c’est une école. On pourrait ramener comme exemple 1000 types d’élèves vivant dans 1000 types d’environnements différents qui n’auraient pas la même appréhension vis-à-vis de l’école.
Et nous enseignants devons garder un œil sur chacun d’entre eux et veiller à leur prodiguer un enseignement qui puisse satisfaire le plus possible chacun d’entre eux.
Enseigner, c’est contextualiser
Il faut que l’élève trouve un sens dans ce qu’il apprend et le système éducatif djiboutien a parcouru un très long chemin dans ce domaine. On ne verra plus de Jean, Pierre ou Diallo qui comptent leurs euros ou autre devise ; ces noms étrangers utilisant des outils étrangers n’intéressait pas l’élève et ne le poussait pas à s’intéresser.C’est pour cela que les nouveaux manuels contextualisés ont vu le jour dans nos écoles djiboutiennes.
Enseigner, c’est être formé pour pouvoir former
Comme les ordinateurs, tablettes et autres outils technologiques qui demandent une mise à jour, les enseignants eux aussi cherchent à combler leur manque par des formations enrichissantes sur les pratiques de classes, les théories d’apprentissage qui n’ont cessé d’évoluer ainsi que sur les méthodes utilisées pour appliquer ces théories. Pour pouvoir enseigner, il faut rester un éternel élève.
Aden Hassan Youssouf
Enseignant à l’école de Dorra