La république de Djibouti est composée d’une capitale (Djibouti) et de 5 régions de l’intérieur. Ces dernières sont décentralisées, constituent des collectivités territoriales et sont dotées d’une autonomie financière. La région de Tadjourah possède comme les autres régions un statut particulier en vertu de la Loi n°122/AN/05ème L qui lui permet de se doter d’un organe juridique et des organes délibérants et d’exécutifs. Cette région dispose également de ressources potentielles importantes pour se développer demanière durable.
Situation géographique
La région de Tadjourah est située au nord du pays, elle a une superficie de 7 300 km2. La région est bordée par l’Éthiopie à l’ouest et l’Érythrée au nord/nord‐ouest, la région d’Obock au nord‐est, les régions de Dikhil et d’Arta au sud et par le Golfe deTadjourah à l’est. La région de Tadjourah est traversée par une chaîne montagneuse, avec les trois massifs du Mont Goda, Mont Mabla et Moussa‐Ally. Les altitudes varient entre‐ 150 mètres (Lac‐Assal) et 2020 mètres (Moussa‐Ally).
La région compte un littoral long de plus d’une centaine de kilomètres. Elle est constituée en bord demer par un ensemble de plages et de platiers abrasés dans des massifs coralliens.
La zone boisée du massif de Mabla,culminant à plus de 1000 m et abritant une forêt, constitue la frontière naturelle de la région deTadjourah avec la région d’Obock.
Climat
Quant au climat,la région connaît une saison pluvieuse de novembre à avril. Lesmois de mai, juin et octobre sont les plus secs. Les précipitations annuelles (400 mm) y sont nettement supérieures à la moyenne nationale (150mm). La température moyenne est estimée à 30,2°C. Ce qui confère un climat assez spécifique à cette région, c’est la combinaison des zones montagneuses et des influences marines. Ces conditions expliquent et rendent possible l’existence et la prédominance de l’élevage bovin dans le Goda et le Mabla.
Population
Le taux annuel d’accroissement de la population de la région devant correspondre au taux national, à savoir environ 2,8% par an, elle serait de 119 922 habitants en 2021, si on fait une extrapolation à partir des données del’Annuaire Statistique 2017 de la DISED. Ce qui représente plus de 10% de la population nationale.
Organisation administrative
En termes d’organisation administrative et territoriale, la région comporte depuis 2003 une préfecture (dont le chef‐lieu est la ville de Tadjourah) et quatre sous‐préfectures, à savoir Randa, LacAssal, Adaïllou et Dorra et une collectivité territoriale.
La région est administrée par un Conseil Régional et une Préfecture et ce, de façon complémentaire.
Les principaux atouts de la région de Tadjourah
L’économie régionale est très largement tributaire des activités commerciales (formelles et informelles), c’est‐à‐dire la vente des biens et des marchandises. On y trouve ainsi des boutiques et magasins d’alimentation générale, des échoppes, des restaurants et des gargotes, des points de ventes d’habits, desvendeurs et vendeuses de khat, des emplacements temporaires de street food ou cuisine de rue (aux bords des routes le plus souvent), des vendeuses de café traditionnel, des vendeuses de gaqambo et des vendeuses de lait naturel (chèvre, vache et chamelle).
Quant au secteur industriel,on ne peut citer,malheureusement,que la seule usine d’embouteillage de l’eau minérale «Eau de Tadjourah/TAYSELEE».
La région compte aussi quelques infrastructures hôtelières (hébergement et restauration)qui, bien encadrées et soutenues, peuvent accompagner son développement socio‐économique.
Le secteur du tourisme devait (et devra) être un des principaux leviers du développement de la régionde Tadjourah au vu de son potentiel touristique. Mais, faute d’infrastructures et de services de qualité, la région ne peut pas (pour le moment) tirer pleinement profit du tourisme. Il existe tout de mêmedes structures touristiques qui essaient de tirer leurs épingles du jeu.
Le secteur portuaire représente aussi un atout majeur pour soutenir l’économie régionale avec lePort de Tadjourah (couplé au corridor Tadjourah‐Balho‐Ethiopie) et le Port minéralier duGhoubet. Mais le secteur peine pour le moment àexprimer tous ses potentiels pour accentuer lacroissance économique de la région deTadjourah.
L’autre secteur stratégique qui peut revêtir une importance capitale pour le développement socio‐ économique de la région de Tadjourah, c’est bien le secteur de la pêche. Mais, faute d’investissements et d’accompagnement véritable (formations, matériels et équipements,circuit de commercialisation, opérateur, etc.), les retombées financières et économiques de ce secteur demeurent pour le moment faible, voire caduque. Enfin, il est à noter l’existence de quelques opérateurs financiers pour accompagnertant bien que mal les activités économiques dansla région (Banques et CPEC).
Source : MDCD (Extrait du Plan de développement régional 2021-2025)