Le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation professionnelle, soucieux d’ériger une école au diapason de son époque, est en quête d’une amélioration continue du système éducatif pour une éducation de qualité, équitable et inclusive pour tous les enfants du pays, quelle que soit leur condition sociale et le milieu géographique dans lequel ils évoluent. De ce fait, le MENFOP a identifié avec le Groupe de Partenaire Locale de l’Education une réforme prioritaire qui vise à relever des défis persistants tant au niveau de l’équité que de l’inclusivité.
Des progrès et des changements notables.
Force est de constater qu’au cours des dix dernières années, les réformes successives menées par le MENFOP ont porté entre autres sur l’amélioration de l’accès, la rétention, la qualité des enseignements-apprentissages, la formation des enseignants, l’actualisation des curricula, la numérisation des supports pédagogiques, l’intégration des TICE dans les enseignements et les apprentissages et le renforcement de capacité de pilotage.
Par conséquent, des progrès et des changements notables sont enregistrés. L’offre d’éducation primaire et moyen est élargie aux groupes vulnérables (ruraux, réfugiés, filles, enfants en situation de handicap, …), la transition vers le collège s’est améliorée avec une forte réduction du redoublement en fin du primaire (de 20% à moins de 5%), une offre d’éducation préscolaire publique pour les enfants de 5 ans est instituée, des tests d’évaluation des acquis des élèves sont mis en place pour le suivi des apprentissages des élèves. Les indicateurs sectoriels ont évolué favorablement au cours des quinze dernières années avec un taux brut de scolarisation qui est passé de 54,6% en 2005 à 99,5% au primaire en 2023, de 33% à 79,5% au moyen général (collège), et de 16% à 52,5% au secondaire général et technique-professionnel (lycée). Un achèvement du secondaire à 61% en moyenne avec des résultats encourageants en matière d’acquis scolaires ainsi qu’un taux d’accès au primaire de 90%, se rapprochant de l’éducation universelle ont été observés
Cependant, des défis persistent encore et toujours !
Malgré un taux d’accès au primaire de 90%, des enfants vulnérables ou issus des familles vulnérables sont encore en dehors de l’école : un enfant sur cinq en âge de scolarisation obligatoire (6-16 ans) n’est pas scolarisé.
Une faible scolarisation au préscolaire : un enfant sur cinq accède au préscolaire sur tutelle du MENFOP.
Des disparités régionales : disparités en matière d’environnement d’apprentissage (conditions d’apprentissage, point d’eau, électricité, etc.).
Des abandons scolaires : abandon de 3% en fin de cycles primaire et de 15 % au moyen.
Des disparités régionales en matière de population qui achèvent l’enseignement moyen : 73% globalement, 77% en zone urbaine et 35% en zone rurale. 92% chez les enfants issus des milieux favorisés contre 27% chez les enfants des milieux défavorisés.
Des disparités au niveau des acquis des élèves : taux de réussite au Brevet de 79% pour les élèves issus des milieux favorisés contre 49% chez les enfants des milieux défavorisés.
La réforme prioritaire.
A la lumière de ces défis persistants, le MENFOP projette de mettre en œuvre une réforme prioritaire qui a fait l’objet d’un pacte de partenariat entre le MENFOP et les partenaires mondiales de l’éducation. Lequel pacte qui servira de boussole pour les 5 prochaines années, n’est nullement un projet isolé, loin s’en faut. Il s’inscrit dans le prolongement des réformes réalisées et celles en cours, et est profondément ancré dans le Schéma Directeur de l’Education et de la Formation 2021-2035 qui vise la transformation qualitative et structurelle du système éducatif amorcée en faveur d’une éducation de qualité, équitable et inclusive.
L’objectif principal dudit pacte consiste à garantir l’achèvement du fondamental et la transition à l’enseignement secondaire aux filles et aux garçons en réduisant les disparités régionales et les inégalités en faveur d’une école inclusive et équitable.
De façon plus spécifique, la réforme prioritaire vise d’une part à soutenir l’équité pour renforcer les apprentissages et les compétences de vie dans l’enseignement fondamental, en ciblant les populations vulnérables et les élèves en difficultés, et d’autre part, à réduire les disparités régionales en améliorant et en adaptant l’environnement socio-scolaire et les conditions d’enseignement et d’apprentissage aux réalités des zones vulnérables et de leurs populations.
Par ailleurs, la réforme prioritaire s’attèlera à transformer et dynamiser le pilotage du système éducatif au niveau régional et communal en leur délégant des pouvoirs et en renforçant leurs capacités pour une réponse adaptée aux besoins spécifiques de chaque région.
La réforme prioritaire s’articule autour de trois axes stratégiques que sont :
– L’amélioration de l’environnement et des conditions d’enseignement et d’apprentissage en zones vulnérables (rurale et périurbaine) ;
– Le soutien et le renforcement des apprentissages et des compétences dans l’enseignement fondamental ciblant les enfants et adolescents vulnérables et les élèves en difficultés :
– La transformation du pilotage et de la gestion du système éducatif au niveau régional et communal.
Source : MENFOP