Le « Xeedho », le plat traditionnel de viande enduit de beurre et contenu dans un récipient taillé de bois que la belle-famille offre à son nouveau gendre, sera bientôt versé dans le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.Cet événement interviendra dans le cadre d’une réunion du Comité du Patrimoine immatériel qui aura lieu le 7 décembre prochain à Kasane, au Botswana. La candidature du Xeedho pour inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, proposée par Djibouti, a obtenu 5 critères sur 5.
Le Xeedho ou le renforcement des liens sociaux entre les familles des mariés et la solidarité avec le couple
Le Xeedho est un plat offert par une belle-mère à son gendre afin de célébrer la première semaine du mariage de sa fille. Il s’agit d’un récipient taillé dans un tronc d’arbre, destiné à contenir de petits morceaux de viande de dromadaire séchée, frits dans du beurre et conservés dans du ghee. Le récipient est placé à l’intérieur d’un panier, enveloppé de papier d’aluminium et décoré de cuir et de coquillages. L’ensemble est ensuite recouvert de tissu et placé à l’intérieur d’un sac fabriqué avec des tissus traditionnels représentant une tenue féminine.
Des cordes tressées sont solidement nouées autour du Xeedho et les bouts sont soigneusement cachés. Partie intégrante de la cérémonie de mariage à Djibouti et objet de devinettes et de poèmes, le rituel de préparation et de confection du Xeedho est transmis de manière informelle au sein des familles, les filles assistant à la préparation du plat. La mère, les grands-mères, les sœurs et les tantes de la mariée s’investissement pleinement dans l’organisation des célébrations du mariage et dans la préparation du Xeedho,qui représente un engagement sur l’honneur de la mariée et de sa famille. Le Xeedho est également accompagné d’autres cadeaux pour les jeunes mariés. Un Xeedho soigneusement préparé et de grande qualité témoigne de la satisfaction de la belle-mère concernant son nouveau gendre, et renforce ainsi les liens sociaux entre les familles des mariés.
Le Xeedho, un engagement sur l’honneur de la mariée et de sa famille
En résumé, le Xeedho, qui est offert par une belle-mère à son gendre le septième jour du mariage de sa fille, est pratiquéau sein de la communauté somalie de Djibouti et est réservé aux femmes ayant une expérience de la tradition. Les connaissances et savoir-faire associés sont transmis de manière informelle, des femmes à leurs filles et nièces. Cette élément fait partie de la cérémonie de mariage des jeunes mariés et sert à renforcer les liens sociaux entre les deux familles et la solidarité avec le couple.