Si près de la moitié des décès sont recensés en Europe, la pandémie due au coronavirus est toujours très active en Amérique du Sud, dont le bilan humain continue d’augmenter fortement.

Plus de six millions de cas de contaminations au Covid-19 ont été officiellement recensés dans le monde, à la date du dimanche 31 mai, dont les deux tiers en Europe et aux Etats-Unis.

La pandémie a fait au moins 369 086 morts sur la planète, dont près de la moitié (177 780) pour le continent européen, où plus de deux millions de personnes atteintes par le Covid-19 ont été recensées.

Les Etats-Unis qui enregistrent, d’après l’université Johns Hopkins, 960 nouveaux décès en une journée, restent largement le pays le plus affecté par l’épidémie. Selon le dernier comptage de l’Agence France-Presse (AFP), les pays les plus touchés en termes de mortalité sont :

• Les Etats-Unis avec 103 758 décès pour 1,77 million de cas,

• le Royaume-Uni avec 38 376 morts (272 826 cas),

• l’Italie avec 33 340 morts (232 664 cas),

• le Brésil avec 28 834 morts (465 166 cas),

• la France avec 28 771 morts (188 625 cas),

• l’Espagne avec 27 125 morts (239 228 cas).

50 000 morts en Amérique latine

C’est désormais en Amérique latine que le virus progresse le plus rapidement, avec quelque 45 000 contaminations supplémentaires ces dernières vingt-quatre heures – dont la moitié au Brésil –, soit un total de près d’un million dont 50 000 ont été mortelles. Chaque jour, le Brésil progresse d’ailleurs dramatiquement dans le bilan mondial des décès liés au Covid-19. Pays de 210 millions d’habitants, le géant sud-américain a recensé 956 décès supplémentaires en vingt-quatre heures et est devenu, samedi, le quatrième pays ayant enregistré le plus de décès, avec 28 834 morts, selon le ministère de la santé, devançant la France, après avoir dépassé, la veille, l’Espagne.

Au Brésil, des experts estiment que le nombre d’infections pourrait être jusqu’à 15 fois plus élevé que ce qu’indiquent les chiffres officiels, étant donné que le pays ne pratique pas de tests de masse et qu’il accuse un retard dans leur traitement.

Le pape François s’est déclaré préoccupé par la situation des peuples indigènes d’Amazonie « particulièrement vulnérables » face à la pandémie de Covid-19, à l’issue de sa prière dominicale célébrée pour la première fois depuis près de trois mois devant des fidèles réunis place Saint-Pierre. D’après l’Association des peuples indigènes du Brésil (APIB), le virus s’est déjà propagé au sein de 40 peuples autochtones, contaminant 537 personnes, pour un lourd bilan de 102 morts. D’après le dernier recensement, datant de 2010, près de 800 000 indigènes, de plus de 300 ethnies, vivent au Brésil.

Le Pérou, deuxième pays d’Amérique latine le plus touché, dénombrait samedi plus de 155 000 cas confirmés, après avoir enregistré un nombre record de 7 386 nouveaux cas quotidiens, au 76e jour du confinement. Le nombre de morts atteint désormais 4 371 dans ce pays de 33 millions d’habitants, soit une hausse de 141 en vingt-quatre heures.

En Bolivie, quatre des neuf régions du pays, dont Santa Cruz de la Sierra, la plus touchée, ont annoncé qu’elles allaient étendre les mesures de confinement, contrairement aux décisions du gouvernement central, qui veut relancer l’économie.

Poursuite du déconfinement dans plusieurs parties du monde

Avec l’amélioration de la situation sanitaire en Europe, les restrictions imposées continuent d’être levées. L’Italie a rouvert au public samedi la tour de Pise. Le célèbre Colisée de Rome va rouvrir au public le 1er juin. Les visiteurs devront porter un masque et leur température sera prise avant l’entrée dans le monument.

La Grèce va autoriser des vols en provenance de davantage de pays de l’Union européenne, parmi lesquels la France, à partir du 15 juin.

L’Espagne pourrait aussi permettre le retour des touristes allemands, français ou scandinaves dès la deuxième quinzaine du mois de juin, dans le cadre d’un projet pilote dans les archipels des Baléares et des Canaries. En attendant, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé dimanche une « dernière prolongation » de l’état d’alerte, qui permet de limiter la circulation des personnes durant le déconfinement progressif du pays, jusqu’au 21 juin. Cette prolongation de deux semaines de l’état d’alerte devra être ratifiée mercredi par la Chambre des députés. Jusqu’à la fin de ce déconfinement, les Espagnols n’ont pas le droit de sortir de leur province.

Au Royaume-Uni, beaucoup d’experts et de membres de l’opposition ont jugé samedi « prématurée » la décision du gouvernement de passer lundi à la phase suivante du déconfinement, le Covid-19 continuant de sévir.

L’esplanade des Mosquées à Jérusalem, en Israël, troisième lieu saint de l’islam, a rouvert ses portes dimanche matin, après plus de deux mois de fermeture en raison de la pandémie.

En Asie, l’Inde a annoncé samedi un assouplissement du confinement : à compter du 8 juin, édifices religieux, hôtels, restaurants et centres commerciaux pourront rouvrir, en dépit d’un nouveau record quotidien de contaminations dans ce pays (175 000 cas, dont 5 000 mortels).

Le sommet du G7 prévu en juin finalement reporté par Trump

Le président américain, Donald Trump, a annoncé qu’il allait reporter le sommet du G7, prévu en juin aux Etats-Unis, et qu’il pensait inviter d’autres pays à se joindre à la réunion. « Je n’ai pas le sentiment que le G7 représente correctement ce qui se passe dans le monde. C’est un groupe de pays très dépassé », a déclaré Donald Trump à des journalistes dans l’avion Air Force One, ajoutant qu’il aimerait inviter la Russie, la Corée du Sud, l’Australie et l’Inde à se joindre à un sommet élargi à l’automne. Cela pourrait se produire en septembre, soit avant ou après l’Assemblée générale des Nations unies, a ajouté le président américain. Les dirigeants du G7, présidé cette année par les Etats-Unis, devaient se réunir par vidéoconférence à la fin de juin en raison de l’épidémie due au coronavirus. Donald Trump avait cependant déclaré la semaine dernière qu’il pourrait organiser ce grand rassemblement, « principalement à la Maison Blanche », mais aussi potentiellement en partie dans la résidence présidentielle de Camp David, à la périphérie de Washington.

Le porte-parole d’Angela Merkel avait annoncé vendredi que la chancelière allemande refusait de se rendre en personne au sommet du G7. Samedi, l’Elysée a communiqué qu’Emmanuel Macron se déclarait « disponible » pour se rendre au sommet tout en souhaitant « la présence de tous ».

Source : Le Monde avec AFP