Deuxième du genre au pays, une conférence des académies diplomatiques s’est ouverte hier dans les locaux de l’institut d’études diplomatiques (IED) sous la tutelle du ministère djiboutien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI). Des représentants des académies diplomatiques de Djibouti et de cinq autres pays membres de l’IGAD prennent aux travaux de cette conférence axée sur le thème « Diplomatie et intégration Economique Régionale : quel est le rôle des Académies Diplomatiques dans l’appui des politiques de promotion pour une intégration économique régionale progressive, harmonieuse, cohérente et inclusive ». Le choix de cette thématique n’est pas anodin. Elle place au cœur de la réflexion les voies et moyens grâce auxquels les académies diplomatiques des pays membres de l’IGAD peuvent  apporter des réponses adéquates aux problématiques auxquelles font face leurs pays respectifs.

Face aux changements multiples que connaissent les pays de la Corne de l’Afrique, il devient plus que nécessaire pour les différentes institutions politiques de ces pays d’harmoniser leurs efforts en vue d’assurer une intégration régionale inclusive.

La diplomatie, un outil qui concilie les différences. Et la diplomatie n’en reste pas moins cet outil d’excellence permettant de concilier les différences de chacun sur un projet utile et primordial qu’est la politique d’intégration régionale. C’est dans cette optique que l’institut d’études diplomatiques(IED) de Djibouti a procédé hier en son sein au lancement de la  seconde conférence des académies diplomatiques.

Placé sous l’égide du ministre des Affaires Etrangères M Mohamoud Ali Youssouf, l’événement était l’occasion pour les acteurs en charge des académies diplomatiques  de six pays membres de l’IGAD de se pencher sur les multiples soubresauts que font face ces pays de la région.

Des solutions adaptées aux problématiques locales et régionales. Ces assises portaient sur le thème « Diplomatie et intégration Economique Régionale : quel est le rôle des Académies Diplomatiques dans l’appui des politiques de promotion pour une intégration économique régionale progressive, harmonieuse, cohérente et inclusive».

Le choix de cette thématique n’est pas anodin. Elle place au cœur de la réflexion les voies et moyens grâce auxquels les académies diplomatiques des pays membres de l’IGAD peuvent  apporter des réponses adéquates aux problématiques auxquelles font face leurs pays respectifs. Le lancement de cette conférence a réuni autour d’une table ronde les différents directeurs généraux des académies diplomatiques de six pays membres de l’IGAD, et le chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne(UE) à Djibouti.

Deuxième du genre au pays, cette conférence tient à donner aux acteurs de l’IED et des autres académies diplomatiques les outils nécessaires afin qu’ils puissent apporter leurs contributions au processus de mise en œuvre de  l’intégration régionale. C’était aussi tout le sens des propos que plusieurs personnalités ont tenus au micro. Chacun de ces intervenants a mis en exergue le rôle important que les académies diplomatiques doivent jouer dans la construction  de l’intégration régionale.

La perspective soulève avec acuité une question : celle de l’émergence d’une diplomatie régionale qui soit à la fois cohérente et inclusive. D’où l’urgence pour les académies diplomatiques de s’accorder autour du profil d’un diplomate bien formé et capable d’apporter des réponses aux changements auxquels sont confrontés les pays membres de l’IGAD.

Sadik

« Développer un profil de diplomate qui soit un agent de changement spécifique » Moussa Ali Meigague, directeur de l’IED

Premièrement, il faut de la recherche pour mieux cibler les actions nécessaires au niveau régional, deuxièmement, il faut calibrer la formation des nos corps diplomatiques pour leur permettre de relever les défis auxquels l’IGAD demeure confrontés. De même, nous devons développer un esprit de solidarité et de confiance mutuelle pour surmonter les obstacles sur la route de l’intégration économique régionale pour promouvoir le développement d’une identité régionale commune. Cette tâche implique que nous devrions développer un profil de diplomate qui soit un agent de changement spécifique pour prendre en charge les besoins réels de notre région. Cette conférence nous permettra de poursuivre durant les prochains jours notre réflexion pour mettre en place d’un partenariat diplomatique pour échanger nos expériences et partager notre expertise d’une part, et d’autre part de bâtir un réseau des chercheurs capables d’alimenter ou d’orienter par leur réflexion ou d’idées la décision de nos leaders sur toute question stratégique ou d’actualité régionale.

« Une dynamique positive de paix et de sécurité dans la région » Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

Cette conférence est consécutive à cette déjà organisée à Djibouti en février 2016 à l’issue de laquelle le chef de l’Etat vous avais reçus en audience. Je me souviens qu’il vous avait encouragé à appuyer le processus d’intégration économique régionale à travers vos institutions respectives et l’institut d’études diplomatiques de l’IGAD. L’histoire lui a donné raison de nous avoir dirigés sur le bon chemin. Car peu de temps après, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Africaine a adopté la mise en place de la zone de libre Echange Continentale. La tenue de cette conférence intervient aussi à un moment où notre région la Corne de l’Afrique se situe à un tournant de son histoire. La Corne de l’Afrique continue à vivre des soubresauts politiques et parfois des transformations radicales. Le moyen Orient tout proche ; est lui aussi fortement secoué, par des tensions entre le Qatar et les pays du Golfe (Arabie Saoudite, les EAU et Bahrain), sans parler du conflit ouvert en Syrie et au Yémen. L’arrive au pouvoir du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et son rapprochement avec l’Erythrée ont créée une dynamique positive en matière de paix et de sécurité dans la région. La rencontre à Djeddah du Président Ismaïl Omar Guelleh et avec son homologue érythréen Issaias Afewerki, consécutive à la médiation éthiopienne et saoudienne, est une voie tracée vers le dégel des relations entre nos deux pays. Face à ces enjeux majeurs empreints d’opportunités mais aussi d’importants défis, l’IGAD a choisi de prendre le devant en donnant lors de son dernier conseil des ministres, mandat au Secrétariat de l’IGAD pour mener une réflexion sur le sujet de la stratégie géopolitique en Mer rouge et lui faire des propositions à sa prochaine session du conseil des ministres. Depuis, l’IGAD s’est mise à l’œuvre et à crée une taskforce destinée à suivre la situation géopolitique et nourrir par des pistes de réflexion les efforts des leaders des pays de la région.

Le thème  « Diplomatie et Intégration Economique Régionale » est en phase avec les évolutions actuelles et la vision de développement de nos décideurs politiques. Les institutions diplomatiques  revêtent pour nous une importance capitale dans le processus de renforcement des capacités des diplomates et hauts cadres évoluant dans le domaine de l’intégration économique régionale.