Une forte délégation béninoise, composée de hauts cadres des instances gouvernementales de la décentralisation, a effectué jeudi dernier une visite dans la région d’Ali-Sabieh. Cette délégation était accompagnée, côté djiboutien, de membres du secrétariat d’état chargé de la décentralisation, du ministère des affaires sociales et des solidarités et de l’agence djiboutienne de développement sociale (ADDS).
A leur arrivée dans la ville d’Aska, les visiteurs de marque ont fait immersion à la résidence du préfet de la région, Mohamed Waberi Assoweh, pour une visite de courtoisie, en présence du président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs.
Juste après, la délégation béninoise et ses accompagnateurs ont mis le cap vers le siège de l’instance régionale de la décentralisation. Sur place, ils ont été accueillis en grande pompe par des élus locaux sur fond d’ambiance de danses folkloriques.
Admiratifs face à l’accueil qui leur a été réservé, les Béninois ont ensuite été conviés à prendre un petit déjeuner composé d’une spécialité culinaire ancestrale nommée en langue locale « Mofo » avec des membres du conseil régional, des chefs coutumiers et d’autres personnes issues de la société civile. Tous ont souhaité la bienvenue dans leur région aux ouest-africains. A la fin de ce repas matinal, le président du conseil régional leur a présenté de nombreux objets issus de la tradition nomade de notre pays (oreiller ancestral, poignard, « wayso » ou gourde de brousse, « goroffe » ou calebasse pour la traite de lait, etc.) Chacun des membres de la délégation béninoise a reçu un de ces objets en guise de souvenir de leur passage à Ali-Sabieh.
Prenant la parole, le chef de la délégation béninoise, Saint-Martin Mongan, spécialiste en protection sociale de la banque mondiale au Bénin, a qualifié l’accueil des Assajogs de typiquement africain, sans oublier de leur adresser ses vifs remerciements pour l’accueil chaleureux.
Quelques instants après, ils ont été conviés à assister à une présentation d’information sur le registre social dans le bureau d’enregistrement des ménages les plus vulnérables. Entité locale du ministère des affaires sociales et des solidarités, cet organe est chargé de l’entraide et de la solidarité étatique envers les familles nécessiteuses.
Avant de quitter les lieux, les Béninois ont eu droit à une gorgée de lait de chamelle.
Cap sur Ali-Addé. Après le chef-lieu de la région, la délégation béninoise s’est rendue dans le village d’Ali-Addé. Une localité qui abrite un immense camp de réfugiés en provenance des pays limitrophes. Ses membres ont été accueillis chaleureusement par le sous-préfet, Chaaban Daher Moussa. Le sous-préfet a expliqué aux visiteurs que dans cette localité les Djiboutiens et les réfugiés vivent en parfaite harmonie.
Puis, les visiteurs de marque ont visité le siège des femmes d’Ali-Addé. Ils ont assisté à une réunion habituelle d’un comité de femmes chargé de la gestion de la caisse du Groupe d’Entraide par Affinité (GEA). Une sorte d’épargne collective appelée aussi caisse de mutualité communautaire mise en place par le ministère des affaires sociales et des solidarités dans le but d’aider les femmes sans ressources à pouvoir se créer des activités lucratives. La cheffe de service de la formation professionnelle chargée du programme GEA au sein du MASS, Nafissa Farah Djama, a largement expliqué la constitution de caisses similaires dans les localités rurales du pays.
Après avoir rempli des conditions claires préalablement établies, le MASS injecte une première somme de 2000 dollars US. Pour leur part, ses membres alimentent régulièrement leur caisse en ajoutant des petites sommes d’argent. Par la suite, certaines d’entre elles peuvent réclamer l’emprunt de petites sommes remboursables destinées à renforcer ou à créer leurs activités commerciales. Une fois formé en ce sens par des membres du MASS, le premier groupe de femmes apprennent à leur tour à d’autres consœurs à faire de même pour s’entraider efficacement plus tard.
Après la maison des femmes, ils ont visité une petite maison commerciale d’ustensiles de cuisine. Une boutique créée par une fille de la localité dans le cadre du projet PROPEJA avec des fonds d’aide sociale destinés à la lutte contre le chômage des jeunes. Un petit commerce florissant qualifié de réussite.
A Assamo. L’étape suivante du convoi des visiteurs béninois fut Assamo. Un village agricole sous tutelle de la sous-préfecture d’Ali-Addé. Sur place, ils ont assisté à une exposition d’objets artisanaux et d’autres produits fabriqués par des femmes actives, dont la confection de tissus colorés et la fabrication de confitures à base des fruits de jardin.
Pour les Béninois, la visite de la région d’Ali-Sabieh fut une expérience enrichissante en matière de projets sociaux de lutte contre la précarité sociale ou le chômage des jeunes sans emploi
Ali Ladieh