Le discours du chef de l’Etat djiboutien à l’occasion de la 10e Retraite de Haut Niveau de l’Union Africaine sur la Promotion de la Paix, de la Sécurité et de la Stabilité en Afrique.

((La république de Djibouti est honorée d’accueillir cette 10ème Retraite de Haut Niveau portant sur la réforme du secteur de la sécurité et de la gouvernance en Afrique. Et c’est avec un immense plaisir que, personnellement, je vous souhaite la bienvenue dans votre seconde patrie.

Le thème choisi pour cette réunion rassemblant les Envoyés Spéciaux de l’Union Africaine et des autres organisations internationales est plus que pertinent. Il nous interroge non seulement sur le concept même de la médiation mais également sur celui de son déploiement dans les situations de conflit.

En ce qui concerne la conception de la médiation, nous devons adopter une approche nouvelle. Le médiateur se doit non seulement d’identifier les déclencheurs d’instabilité mais également les facteurs structurels.

S’agissant du déploiement, il est temps pour nous de repenser les capacités mises à la disposition de nos Envoyés Spéciaux et de les sensibiliser pour la stabilité d’un pays sur l’importance de la gouvernance du secteur de la sécurité.

A cet effet, le thème retenu pour l’année prochaine «Faire taire les armes en 2020 » témoigne de l’importance de la gouvernance du secteur de la sécurité, qui est plus que jamais au cœur de nos priorités pour la stabilisation du continent africain.

La propagande extrémiste se nourrit des défaillances de nos appareils sécuritaires, notamment en matière de respect des droits de l’homme

L’Afrique fait face à des multiples défis qui nécessitent, afin d’y répondre de manière adéquate, un secteur de sécurité dont les compétences sont clairement articulées. Il s’agit de conjuguer défense de l’ordre et libertés sans que ces deux piliers de la modernisation des Etats soient porteurs d’instabilité.

Aujourd’hui, si nous devions privilégier une approche globale de l’instabilité, il est nécessaire de penser l’articulation entre nos efforts militaires, actions policières et processus judiciaires, en liaison étroite avec les politiques socio-économiques.

L’expansion de la menace terroriste dans la Corne de l’Afrique et dans la bande sahélo-saharienne appelle à une réflexion sur la gouvernance de nos forces de défense, de la sécurité ainsi que de l’appareil judiciaire.

Par le passé nous avons eu tendance à recourir à l’outil militaire. Aujourd’hui, si nous devions privilégier une approche globale de l’instabilité, il est nécessaire de penser l’articulation entre nos efforts militaires, actions policières et processus judiciaires, en liaison étroite avec les politiques socio-économiques.

Dans le contexte géostratégique, nous n’avons pas droit à l’erreur. En effet, la propagande extrémiste se nourrit des défaillances de nos appareils sécuritaires, notamment en matière de respect des droits de l’homme.

Nos efforts de médiation doivent inclure la question du secteur de sécurité, aussi sensible soit-elle du fait de son caractère régalien.  C’est parce que cette question est primordiale que nous devons l’aborder dans nos efforts de prévention et de règlement des conflits et ce dans le but ultime de consolider la paix dans notre continent.

Sur ce, je déclare ouverte la dixième session de la Retraite de Haut Niveau de l’Union Africaine et je souhaite plein succès à vos travaux.))