
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf candidat à la présidence de la commission de l’union africaine a, au cours d’une conférence débat organisée hier matin au palais du peuple par l’institut DERE (Djibouti Espace de Réflexion et d’Echange), fait part à l’audience, sa vision et notamment la transformation qu’il souhaiterait apporter, en tant que candidat, à cette organisation.

C’est dans une salle comble, au palais du peuple, que s’est tenue le samedi matin dernier, une conférence de grande envergure, concernant la présidence de la commission de l’Union africaine dont les élections sont prévues en février 2025. Organisé par l’institut DERE, cette plateforme a réuni d’une côté le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, candidat à la présidence de cette commission de l’organisation africaine et de l’autre des intellectuels dont le directeur exécutif de l’institut DERE, Mahamoud Ahmed Sougueh, des responsables politiques, des diplomates djiboutiens et étrangers ainsi qu’un large éventail d’universitaires et autres personnalités anonymes, pour débattre des enjeux cruciaux de l’élection à la présidence de la Commission de l’Union Africaine (UA). Offrant une plateforme d’échange, cette rencontre a été l’occasion pour le candidat djiboutien de la commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, invité spécial de l’institut DERE, de dévoiler sa vision pour transformer l’Union Africaine et redynamiser le rôle du continent sur la scène internationale.
Un architecte visionnaire au service de l’avenir africain
En tant que diplomate chevronné, fort de plus de deux décennies d’expérience dans le domaine, M. Mahmoud Ali Youssouf expose d’abord avec clarté les priorités qui guideront son mandat à la tête de la Commission de l’Union Africaine pour assurer la prospérité, la paix et la dignité du continent africain dont notamment les réformes qu’il souhaite mettre en œuvre à la tête de la Commission de l’UA afin de moderniser les institutions et mieux répondre aux attentes des citoyens africains.

Pour la gouvernance, qui selon lui est le socle sur lequel repose tout projet de développement. M. Mahmoud Ali Youssouf défend une approche fondée sur la transparence, la responsabilité et l’intégrité, éléments indispensables pour restaurer la confiance des Africains dans leurs institutions. Dans cette optique, il s’engage à poursuivre les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine et à moderniser les procédures internes pour garantir une gestion efficace des ressources. L’un de ses engagements phares consiste à promouvoir une gouvernance démocratique, fondée sur le respect des institutions et la lutte contre tout changement inconstitutionnel de pouvoir. « La démocratie est l’un des piliers essentiels de la stabilité politique », déclare-t-il, tout en réitérant son attachement aux principes de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance.
Une autonomie financière, combinée à une gestion plus transparente
Pour lui, les gouvernements africains doivent être plus réceptifs aux attentes de leurs citoyens, en veillant à renforcer la participation citoyenne et à protéger les droits fondamentaux. L’émergence d’institutions crédibles et transparentes est une priorité qu’il compte promouvoir, en veillant à ce que chaque pays respecte les principes démocratiques, renforçant ainsi la légitimité de l’Union Africaine. Au cœur de sa vision se trouve également la paix et la sécurité qui sont selon lui « les garantes du développement durable en Afrique ». « Il ne peut y avoir de prospérité sans paix », souligne-t-il. Sa candidature repose sur une détermination à faire de la sécurité un axe prioritaire de son mandat, à travers un programme ambitieux intitulé “Faire taire les armes d’ici 2030”.
En effet, la persistance des conflits, dont notamment ceux de la région de l’Afrique de l’Est, reste un obstacle majeur au progrès économique et social du continent. Avec une expérience notable dans les mécanismes de prévention des conflits et de médiation, notamment au sein de l’IGAD et du Conseil de Paix et de Sécurité, Mahmoud Ali Youssouf prévoit de renforcer la capacité de l’Union Africaine à répondre aux crises. Il plaide également pour une approche plus intégrée qui s’attaque aux causes profondes des conflits, telles que la pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités. En collaboration avec les États membres, les organisations internationales et la société civile, il envisage dans sa vision, un avenir où chaque citoyen africain vivra dans la paix et la sérénité.
Une Intégration Économique pour libérer le potentiel commercial du continent
Outre les questions de gouvernance et de sécurité, M. Mahmoud Ali Youssouf a répondu avec aisance, à celles axées sur l’intégration économique, soulignant la nécessité de la stimuler pour accélérer la croissance et réduire les inégalités.
Dans ce domaine, le candidat djiboutien à la présidence de la commission de l’UA a mis l’accent sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), qu’il considère comme un pilier du développement économique du continent. Il a expliqué que sous sa direction, l’UA encouragerait davantage de coopérations interétatiques et la mobilisation du secteur privé pour stimuler la croissance.
Son programme inclut un soutien accru à l’entrepreneuriat, en particulier pour les jeunes, et la promotion de l’éducation et de la formation professionnelle. Mahmoud Ali Youssouf se montre particulièrement soucieux de renforcer les systèmes éducatifs du continent et d’encourager l’innovation, notamment par la recherche scientifique et les partenariats avec le secteur privé. L’éducation, la science et la technologie sont, selon lui, les leviers indispensables pour construire un avenir prospère et durable pour l’Afrique.
Priorité à la jeunesse et à l’égalité des genres
Le candidat à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, l’actuel ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale compte donner sans son programme, une place prépondérante à la jeunesse africaine, qu’il considère comme la ressource la plus précieuse du continent.
« La jeunesse doit être au cœur de la transformation de l’Afrique », déclare-t-il. Il propose de multiplier les opportunités d’éducation et d’emploi pour les jeunes Africains, afin de lutter contre le chômage et de prévenir les migrations.
De même, Mahmoud Ali Youssouf place l’égalité des genres au cœur de sa vision. Il s’engage à promouvoir l’accès équitable des femmes à l’éducation, à la santé et à l’emploi, et à combattre toutes les formes de discrimination. Il envisage également de renforcer les liens avec la diaspora africaine, afin de valoriser son rôle dans le développement du continent, que ce soit en matière d’investissement, d’innovation ou de transfert de compétences.
Accordant également une attention particulière aux défis environnementaux, notamment face aux effets dévastateurs du changement climatique. M. Mahmoud Ali Youssouf propose une transition audacieuse vers une économie verte, avec des investissements dans les énergies renouvelables et la promotion d’une agriculture durable. Selon lui, la protection de l’environnement doit être intégrée dans tous les aspects du développement africain pour garantir un avenir viable aux générations futures.
Un continent africain fort sur la scène mondiale
La vision de M. Mahmoud Ali Youssouf pour l’Afrique ne se limite pas aux frontières du continent. Il s’engage à renforcer la place de l’Afrique dans les forums internationaux et à plaider pour une représentation équitable au sein des grandes institutions mondiales. L’Afrique, selon lui, doit devenir un acteur clé dans la définition des politiques globales, en particulier sur les questions de paix, de sécurité, de commerce et de climat. C’est avec une ambition claire et une vision affirmée que le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale M. Mahmoud Ali Youssouf, candidat à la présidence de la commission de l’UA a, par la suite, répondu une à une à toutes les questions de l’audience.
A l’issue de la conférence de nombreux participants ont salué la clarté du programme présenté par le candidat djiboutien et son engagement à mettre en œuvre des réformes significatives. Certains ont même exprimé leur optimisme quant à la possibilité de voir un leader aussi expérimenté et pragmatique diriger l’organisation continentale.
RACHID BAYLEH