Le siège de la bibliothèque de l’association « Amicale des livres » ou « Allo-Aska » a abrité vendredi dernier une conférence sur la dissuasion de la tentation d’immigration clandestine à Ali-Sabieh. Organisée à l’initiative de son président, Moussa Souleiman, professeur à l’université de Djibouti et natif de la ville, cette rencontre a eu comme maître conférencier un écrivain d’origine somalienne, Yass Daher Omar, qui avait connu au cours de sa jeunesse les affres de l’immigration clandestine. Celui-ci a présenté son livre sur la souffrance des migrants somaliens tentant de traverser une bonne partie de l’Afrique et la Méditerranée. Un roman intitulé le migrant et sa palme d’or. Un livre au titre paradoxal.

Vivant depuis une trentaine d’années en France, l’auteur du livre a rappelé à son auditoire sa propre expérience de migrant. Son roman est une réponse claire à la question qui taraude toujours les Occidentaux, à savoir : pourquoi ces milliers de migrants d’Afrique se jettent sur les routes ou les mers mortelles pour tenter de rejoindre sur leur continent ? Ce livre évoque les difficultés, les humiliations et les dangers quotidiens  dont sont victimes les voyageurs clandestins à la recherche d’une vie meilleure. Il a rappelé aux nombreux jeunes qu’une vie en rose n’existe point dans le monde. Que ce soit en Afrique, en Europe ou en Amérique du Nord, personne ne bénéficie de facilités exceptionnelles pour  faire sa vie de rêve.

L’écrivain Yass Daher a insisté sur le fait d’être l’artisan de sa propre existence en se donnant tout le temps les ambitions de son devenir. Pour cela, a-t-il dit, il faut étudier et travailler acharnement afin de pouvoir se construire une meilleure vie. On ne se sent un véritable citoyen que dans sa propre patrie et sa terre natale, a-t-il martelé.

La conférence a regroupé de nombreux lycéens de la ville, des enseignants et des étudiants. Notons également la présence du directeur de la culture du ministère des affaires musulmanes, de la culture et des biens Waqfs, Doualeh Hassan. Cette rencontre s’est terminée par l’exposition du livre du maître conférencier écrit à la fois en français et en somali. Un livre vendu à dix dollars, équivalent à 1 700 fd.

A savoir enfin que de nombreux jeunes Assajogs avaient pris auparavant le chemin difficile de l’immigration clandestine. Certains  avaient trouvé la mort dans le naufrage d’une barque en mer méditerranée tandis que d’autres s’étaient retrouvés dans les griffes des trafiquants d’êtres humains en Lybie et ailleurs.

Des victimes dont les noms restent gravés dans la mémoire collective de la population d’Ali-Sabieh.

Ali Ladieh