L’institut de recherche indépendant de la corne de l’Afrique (IRICA) a abrité samedi dernier dans l’auditorium du centre de leadership et de l’entreprenariat une conférence nationale  intitulé « La gestion des risques et des catastrophes à Djibouti : entre fatalité et risque maitrisé ». Ce séminaire a réuni des chercheurs de l’université de Djibouti, des spécialistes de la gestion des risques et des catastrophes au ministère de l’intérieur, des enseignants chercheurs, des experts, de médecin ainsi que de personnalité de marque ont pris part au colloque.

La ville de Djibouti est régulièrement concernée par les catastrophes naturelles dont des inondations sont les plus fréquentes. Ce fut le cas en 1994, 2004, 2013, 2018 et 2019.

Ces inondations ont engendré à chaque fois de lourdes pertes humaines et économiques. En effet, la ville est localisée en amont du bassin-versant d’Ambouli qui concentre d’importants enjeux humains et économiques menacés par les inondations. Ce bassin versant comporte plusieurs oueds qui forment le réseau hydrographique (Omar Ali, 2018). Les épisodes pluvieux se produisant en amont du bassin versant Ambouli entraînent le débordement des oueds Wea, Chabelley, Boullé, Kalaloho et Langobalé.

L’ampleur des dommages causés par ces inondations montre la forte vulnérabilité de la ville de Djibouti face aux aléas naturels. Cette vulnérabilité s’explique par une pluralité de facteurs qui sont d’ordre technique, financier, institutionnel. Des études récentes sur les inondations ont montré la forte vulnérabilité des populations vivant dans les différents quartiers de la ville de Djibouti.

D’ ailleurs les impacts économiques et humains des inondations de 2004 ont alerté les autorités nationales sur l’urgence de mettre en place une stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes et des instances en charge de sa mise en œuvre. Le gouvernement a adopté  une loi en 2006 dans le cadre de sa  la politique nationale de gestion des risques de catastrophes, suivi d’un décret présidentiel  établissant le cadre institutionnel de la gestion du risque à Djibouti.

Ainsi cette conférence abordera les différents aspects de la gestion des risques et des catastrophes d’un point de vue technique, organisationnel et institutionnel. Elle vise à créer un dialogue entre les acteurs institutionnels et techniques en charge de la gestion des risques et des catastrophes d’une part et les chercheurs ou auteurs de travaux d’études d’autre part.

Cela afin de bâtir ensemble « une culture du risque » et mettre en place les outils techniques et les procédures organisationnelles nécessaires à une meilleure prévention et gestion des risques et des catastrophes.

Au cours de ce séminaire, les spécialistes  auront 15 min chacun pour présenter les thèmes suivants ; la gestion des risques  pendant et après les événements de novembre ; les intempéries de novembre 2019 à Djibouti événement exceptionnel ou risque anthropique ; présentation du plan ORSEC ; du côté médical, quel risque sanitaire à Djibouti après les inondations de novembre.