
L’Autorité des Ports et des Zones Franches (APZFD), a organisé le dimanche 1 décembre passé, à ‘‘Ayla Grand Hôtel’’, un symposium d’envergure visant à sensibiliser les acteurs du secteur maritime sur la protection et la préservation des récifs coralliens qui outre, les effets du changement climatique, sont menacés depuis ces derniers temps, par des échouages de navires, transportant des produits nocifs à leurs existences. Il s’agit là, pour l’APZFD – principale institution initiatrice de l’événement – de mettre en place une stratégie permettant de concilier développement économique et respect de l’environnement.
Avec ses 314 km de côtes qui s’étendent entre le golfe d’Aden et la mer Rouge, Djibouti dispose d’une façade maritime stratégique abritant des récifs coralliens d’une biodiversité exceptionnelle, qui constituent non seulement une source essentielle d’activités économiques des communautés locales, mais également un atout pour le développement du tourisme écologique. Cependant, ce patrimoine naturel de notre pays, fait face depuis ces derniers temps, outre les effets des changements climatiques, à des accidents maritimes d’envergures, tels que le récent échouage du MV Rubymar, transportant 22 000 tonnes d’engrais.
En vue de protéger donc, ce trésor inestimable de nos fonds marins, contre ce genre de problème anthropique, l’Autorité des Ports et des Zones Franches, a organisé le dimanche 1 décembre passé, une conférence de sensibilisation qui a réuni, sous les lustres du ‘‘Ayla Grand Hôtel’’ de Djibouti, le Ministre des Infrastructures et de l’équipement, M. Hassan Houmed Ibrahim, le président de l’autorité des ports et des zones franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, le procureur de la république, le directeur général de l’agence national du tourisme (ANT), Osman Abdi Mohamed des hauts cadres du ministère de l’environnement et du développement durable dont le secrétaire général, Dini Abdallah Omar, des experts de renommée internationale, de la société Creocéan M. Olivier Lebrun et Mme Béatrice de Gauléjac, des hauts responsables des affaires maritimes et de la capitainerie, les commandants de la Garde des Côtes et de la marine nationale, des pilotes Djiboutiens, des représentants des entreprises du secteur ainsi que des nombreuses autres personnalités anonymes. Tout ce beau monde adhère au bien fondé de ce symposium qui certes constitue un espoir pour la biodiversité et l’équilibre environnemental de notre écosystème maritime. Au cours de la cérémonie inaugurale de cette conférence, le ministre des Infrastructures et de l’équipement, M. Hassan Houmed Ibrahim a dans une importante allocution prononcée à cette occasion a mis l’accent sur la nécessité d’une action immédiate pour préserver ce précieux patrimoine « pour les générations futures ».
La préservation de nos récifs coralliens, un impératif national
« Les récents échouages dans la rade de Djibouti nous rappellent, avec une acuité particulière, l’urgence d’agir avec détermination » a déclaré le ministre Hassan Houmed avant de souligner que la pollution maritime croissante incluant la crise de la Mer Rouge avec l’échouage des navires, le développement côtier non maîtrisé, les pratiques de pêche destructrices et les dégradations liées au tourisme non régulé, constituent les multiples menaces qui pèsent sur nos écosystèmes fragilisés par les impacts du changement climatique.
Outre la loi n°245/AN/04/5èmeL, qui stipule la protection de nos zones marines, notre gouvernement a mis en place selon le ministre des infrastructures et de l’équipement Hassan Houmed Ibrahim, un plan d’action qui s’articule autour de plusieurs axes stratégiques à savoir la création d’Aires Protégées Marines autour des îles Moucha et Maskhali, la préservation de la zone des îles de Sept Frères et de Ras Syan, la protection de la zone de Haramous, l’extension progressive des zones de conservation, l’encadrement strict des activités de pêche et de plongée, l’interdiction formelle du ramassage des coraux et des coquillages, la mise en place d’une surveillance renforcée de nos eaux territoriales et notamment, l’application rigoureuse des sanctions prévues par la loi.
« Notre position stratégique dans la Corne de l’Afrique nous confère une responsabilité particulière » a-t-il expliqué. Appelant par la suite « à une collaboration régionale renforcée pour la protection de nos écosystèmes marins, conformément aux accords internationaux que notre pays a ratifiés ». « La préservation de nos récifs coralliens n’est pas une option, c’est un impératif national. Notre gouvernement prend aujourd’hui des engagements fermes et concrets pour garantir un avenir durable à notre patrimoine maritime » a-t-il martelé avec insistance pour conclure.
Conscient de l’importance de ces enjeux pour notre pays et pour la région, le Président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches, Aboubaker Omar Hadi qui partage la même conviction, s’est engagé en tant qu’acteur clé du secteur portuaire et du développement économique, « à mettre en place des initiatives concrètes pour garantir que nos activités maritimes respectent pleinement l’environnement et contribuent à la protection de nos écosystèmes marins ».
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’environnement et du développement durable, Dini Abdallah Omar a abordé des propos convaincants sur l’importance de la préservation des récifs coralliens et de la biodiversité pour l’avenir de l’humanité.
Les deux biologistes marins de la société Creocéan, de dépêchés sous nos cieux dans le cadre de cette conférence ont par la suite présenté les résultats de leur mission menée durant une semaine sur le terrain. Laquelle a permis d’évaluer l’état de santé des récifs coralliens de notre pays.
Il est à noter que les travaux de cette conférence – une initiative de l’APZFD – ont servi de plateforme d’échanges pour explorer des stratégies permettant de concilier développement économique et respect de l’environnement.
RACHID BAYLEH