Le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mohamed Abdoulkader Moussa, à la tête d’une forte délégation djiboutienne, a pris part à la session ministérielle de la conférence de haut niveau des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique sur la mise en œuvre au niveau régional et national, des résultats de la quinzième Conférence des Parties (CoP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) et la dix-neuvième Conférence des Parties (CoP19) à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) qui s’est tenue le vendredi 2 juin dernier à Addis-Abeba en Ethiopie.

A l’issus de trois jours de discussions des experts et des Hauts fonctionnaires, les ministres de l’environnement et de la biodiversité, des pays membres de l’organisation d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, se sont retrouvés le vendredi 2 juin passé à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, pour prendre part à la conférence de haut niveau sur la mise en œuvre des résultats de la convention des Nations Unies sur la diversité biologique de la COP 15 et celle sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) de la COP 19.

Il s’agit là pour la commission de l’Union Africaine, en collaboration avec les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OACPS), la CARICOM pour les Caraïbes et le SPREP pour le Pacifique, organisatrice de cette conférence de haut niveau, de soutenir les États membres dans leurs efforts pour mettre en œuvre efficacement les résultats des COP de la CITES et de la CDB.

Le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, le secrétaire général de l’organisation des pays de l’ACP, Georges Rebelo Pinto Chikoti, les ministres de l’environnement de son organisation, les secrétariats de la CDB, de la CITES, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), de TRAFFIC, de l’Initiative de développement des capacités ABS, de la Convention sur les espèces migratrices et du Fonds mondial pour la nature, ont pris part à cette conférence.

L’objectif était d’examiner en détail les résultats de la CoP de la CITES et de la CoP de la CDB,  de s’enquérir des principales conclusions des débats concernant le Traité sur la haute mer, d’identifier non seulement les questions stratégiques transversales mais également les actions prioritaires qui nécessitent un suivi de la part des États membres en termes de lacunes potentielles et de problèmes de mise en œuvre, d’élaborer un plan d’action africain en faveur de la biodiversité susceptible de soutenir et de faire progresser la mise en œuvre effective des principaux engagements et décisions.

Le ministre de l’environnement et du Développement Durable, Mohamed Abdoulkader Moussa accompagné de hauts responsables de la biodiversité de son département et notre ambassadeur en Ethiopie et représentant permanent de notre pays auprès de l’Union Africaine, Abdi Mahamoud Heybe, qui représentait la république de Djibouti, lors de cette conférence, a dans une importante allocution prononcée à cette occasion, mis l’accent sur l’importance de la biodiversité pour l’humanité.  Une biodiversité qui selon le ministre Helem «nous fait vivre sur cette planète».

Par la suite, le ministre de l’environnement et du développement durable a fait part à ses homologues de l’ACP et aux représentants de nombreuses organisations internationales et régionales la richesse de notre faune et flore marine et terrestre.

«Presque 400 espèces d’oiseaux (un record pour un si petit pays), la découverte ou la redécouverte d‘espèces rares comme le Rat-taupe nu, la petite musaraigne-éléphant de Somalie mais aussi le requin baleine, et j’en passe sont présentes dans mon pays» a-t-il indiqué avant de soulever les menaces qui pèsent sur cette diversité biologique et la situation d’urgence concernant nos espèces sauvages. «Cette diversité biologique s’effondre et il y a une situation d’urgence tant pour les espèces sauvages que pour les populations rurales» a déclaré par la suite le ministre.  «Les causes sont multiples par exemple des sécheresses répétées, un manque d’eau récurrent, un surpâturage qui continue et s’accentue et le déboisement pour le bois-combustible et le charbon de bois. Mais aussi le manque de connaissance sur le  rôle de la biodiversité, son importance pour la vie rurale et le développement économique, l’ignorance des textes juridiques et des pressions des espèces envahissantes comme le Prosopis et les criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique» a-t-il déclaré pour justifier.

En ce qui concerne, le milieu marin, il est selon le ministre Mohamed Abdoulkader Moussa menacé par les pollutions et la pêche illicite.

Pour pallier ces divers problèmes d’ordre environnementaux, qui menacent la biodiversité à Djibouti, le ministre de l’environnement djiboutien a mis l’accent sur les actions entreprises par le gouvernement.

«Pour inverser cette perte de la biodiversité, nous avons lancé des programmes de conservation de la biodiversité à travers l’élargissement des Aires protégées sur l’ensemble du territoire. Nous y travaillons encore» a-t-il précisé.

Rappelons que d’une part un total de 46 propositions concernant la protection des espèces sauvages, parmi lesquels,  les requins, les lézards, les tortues, les poissons, les oiseaux, les grenouilles et plus d’une centaine d’espèces d’arbres sous la réglementation CITES ont été adoptés à la COP 19 dans le but d’assurer la durabilité de ces espèces à l’état sauvage, et de l’autre dans le domaine de la biodiversité adoptée à la COP 15 pour stopper et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030 afin de soutenir un développement durable au profit des générations futures.

Rachid Bayleh