La république de Djibouti abrite, pour la première fois la conférence annuelle des pays utilisateurs du système ‘‘Banking Supervision Application’’, communément appelé BSA. L’édition 2023 de cette nouvelle rencontre qui a débuté le dimanche 1er octobre dernier, au Sheraton Hôtel a vu la participation de plus de 60 experts de banques centrales venus de quelques 20 pays africains utilisateurs du logiciel ‘‘Banking Supervision Application’’ (BSA).

Il s’agit pour la Banque Centrale de Djibouti, garante de la monnaie nationale et la stabilité financière de notre pays, d’explorer au cours des 5 jours de ces travaux, de nouvelles perspectives permettant de renforcer la collaboration, entre les parties prenantes du secteur bancaire, sur l’évolution ainsi que les améliorations de ce système novateur.

Présidée par le gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti, Ahmed Osman Ali, cette rencontre des pays utilisateurs du BSA, s’est déroulée en présence notamment de plusieurs hauts cadres de la banque centrale de Djibouti parmi lesquels le directeur de la supervision bancaire Ali Daoud Houmed, du responsable du système BSA Omar Ibrahim Omar et du directeur informatique, Abdillahi Abdi, ainsi que des nombreux hauts responsables des différentes banques commerciale de Djibouti.

Au cours de la cérémonie inaugurale de cette conférence d’importance capitale pour notre pays en matière de supervision bancaire, Ahmed Osman Ali, gouverneur de la Banque centrale de Djibouti, à son message de bienvenue aux différentes délégations hôtes, mis l’accent sur l’importance de ce système pour le métier de banquier central.

« C’est un outil qui nous permet de faciliter notre métier principal de faire assouvir la stabilité financière de nos pays respectifs dans la mesure où il nous facilite la tâche, la collecte des informations, le traitement, l’harmonisation, les extractions que nous devons partager avec les banques qui sont en amont et qui transmettent toutes les informations pour que nous puissions finalement assurer notre métier de la manière la plus efficiente tout en tenant compte de l’évolution de la technologie, des risques qui changent avec la modernité et l’évolution de notre environnement économique et l’adapter en permanence » a-t-il indiqué avant de préciser notamment son importance dans le domaine du partage interafricain.

En ce qui concerne le but de cette rencontre entre les experts des banques centrales des pays utilisateurs du système BSA, « Ça vous permettra d’échanger nos expériences effectives. Ça nous permettra d’actualiser toutes les remarques qui seront faites sur l’évolution des conceptions programmes qui ont vécu, ce qui reste à parfaire » a souligné le gouverneur de la banque centrale de Djibouti, M. Ahmed Osman Ali.

Fin connaisseur des tenants et des aboutissants de ce système novateur, le gouverneur de la BCD, Ahmed Osman l’a décrit comme étant un moyen permettant de doter le département de la supervision bancaire de moyens techniques pour réaliser une surveillance efficace à la hauteur de l’expansion du secteur bancaire.

Pour ce qui est de l’expansion de BSA dont il sera question au cours de cette atelier, il s’agit selon le chef de la Banque Centrale de Djibouti, « d’une reconnaissance du rêve des efforts de collaboration africains qui nous a abouti à la mise en place d’une solution unique et commune de supervision bancaire à l’usage des banques centrales ».

Pour sa part, le directeur général de la Banque Centrale du Mozambique, Paulo Mapsanganhe qui l’a suivi a donné des détails sur les caractéristiques de cet outil qui a-t-il dit « est un système automatisé de supervision bancaire, mais également une plate-forme de collaboration et d’échange de connaissances et d’expériences entre banques centrales ».

Rappelons que le système BSA, qui se veut comme un outil de supervision, est une initiative purement africaine créée en 1997 suite au Forum sur les technologies de l’information des banques centrales de la SADC. Adopté en 2020 par la république de Djibouti, celui-ci s’est avère comme étant un outil efficace permettant aux banques de la place, de transmettre en temps réel et à distance des données financières fiabilisées sur un support électronique.

Il est à noter que le système BSA qui est actuellement à sa 4ème version, passera à l’issue de cette conférence de Djibouti à la version 5.

Rachid Bayleh

Le point avec …

Ahmed Osman Ali

Gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti

« Le système BSA est au cœur de notre mission en tant qu’autorité de régulation financière »

« Dans un monde en constante évolution, il est essentiel que notre système d’information soit à la pointe de la technologie et qu’il soit en mesure de faire face aux défis complexes auxquels nous sommes confrontés. Cette évolution rapide nous confronte à des risques et à des défis nouveaux, tels que la cybersécurité, la conformité réglementaire et la protection des données. Dans ce contexte, il est impératif que notre système d’information soit à la hauteur de ces enjeux. La supervision bancaire moderne repose sur une gestion efficace des données et sur la capacité à extraire des informations pertinentes pour prendre des décisions éclairées. Cela nécessite des investissements dans la technologie, la formation et la collaboration internationale. Nous devons être prêts à faire face aux menaces et aux opportunités qui se présentent, en utilisant les données de manière proactive pour renforcer la stabilité financière et la protection des consommateurs.  Le système BSA est au cœur de notre mission en tant qu’autorité de régulation financière. Il nous permet de surveiller, d’analyser et de garantir la stabilité et la sécurité de notre secteur financier. Nous avons la responsabilité de créer un environnement financier sûr et stable pour nos citoyens, nos entreprises et nos économies, et cela commence par la modernisation de nos pratiques et de nos outils.

Je suis convaincu que cette conférence nous permettra de partager des idées novatrices, d’apprendre les uns des autres et de tracer la voie à suivre pour améliorer nos systèmes d’information de la supervision bancaire. BSA vous le savez est un produit exceptionnel pour notre métier de banquier central. C’est un outil de travail qui a été initié, il y a à peu près une quinzaine d’années par l’Afrique australe et qui depuis n’arrête pas de faire avérer un ensemble de confidence, c’est aussi un produit africain qui a été conçu par des banques centrales africaines. C’est un outil exceptionnel dans la mesure où il représente le seul instrument qui permet un partage interafricain. Autrement dit c’est la coopération Sud-Sud ».

Il a dit…

Omar Ibrahim Omar

Responsable du système BSA à Djibouti

« Le BSA qui est un logiciel qui permet aux banques de déceler les incohérences dans les différentes informations »

« Nous sommes fiers d’accueillir ici à Djibouti pour la première fois les

20 pays africains utilisateurs du système ‘‘Banking Supervision Application’’ ou BSA qui est un logiciel qui dispose de plusieurs avantages, notamment en permettant aux établissements bancaires, de bien s’assurer de la conformité des données transmises à la Banque Centrale de Djibouti, car il permet également aux banques de déceler les incohérences dans les différentes informations également dans les différents fichiers des états financiers.

Ces données transmises sur une plateforme sécurisée et grâce à cette application, les tâches du superviseur bancaire et des échelons supérieurs sont entièrement automatisées. De la réception des états financiers jusqu’à la production des rapports, tout est géré par le système. Ce qui a pour conséquence de favoriser l’accélération et l’amélioration de la surveillance du système financier dans son ensemble»

Propos recueillis par RB