Quelques années après, la réussite du concept ‘‘Groupement d’Entraide par Affinité (GEA)’’ dans les régions d’Arta, d’Ali Sabieh et d’Obock, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), s’est tournée cette fois-ci dans la région de Tadjourah où elle a lancé, le dimanche 7 mai passé, conjointement avec le centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE), la mise en place de quelque 18 GEA dans la ville chef lieu de cette région. L’événement qui s’inscrit dans le cadre du projet de Renforcement de Résilience Economique des Entreprises Vulnérables (PRREEV), permettra selon les cadres de l’ADDS, de voir bientôt l’émergence de femmes millionnaires à Tadjourah.  

C’est dans une salle de conférence de standard international, du luxueux hôtel de quatre étoiles, le ‘‘Gadileh Resort Hotel’’ sis au bord du Golfe de Tadjourah, dans la ville blanche du Nord de Djibouti, que l’ADDS et le CLE ont conjointement organisé le dimanche 7 mai dernier, la cérémonie de lancement des activités du Concept de Groupement d’Entraide par Affinité (GEA) de Tadjourah, ville chef-lieu de la région éponyme. Présidé par la secrétaire générale du ministère des affaires sociales et des solidarités (MASS), Amina Ahmed Warsama, l’évènement qui s’inscrit dans le cadre du Projet Renforcement de Résilience Economique des Entreprises Vulnérables (PRREEV) mis en œuvre par le Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE), institution sous la tutelle du ministère délégué chargé de l’économie numérique et de l’innovation, vise à créer 18 GEA à Tadjourah.

Il s’agit là d’un programme d’envergure, qui selon les cadres de l’ADDS instigateurs du concept, aboutira à la création des Micros, Petites et Moyennes Entreprise (MPME) à Tadjourah et notamment l’émergence de femmes millionnaires dans cette ville du Nord de Djibouti.

Outre le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama entouré de plusieurs cadres de son institution, la présence dans la salle de nombreuses personnalités parmi lesquelles plusieurs responsables coutumiers dont le porte parole du Sultan de Tadjourah, Houmed Barkad Siraj, du 1er adjoint du préfet et du président du conseil régional respectivement, Habib Jilani et Omar Houssein ainsi que plus de 200 femmes issues des différentes associations féminines de cette ville, témoigne assez, l’importance que Tadjourah et ses autorités accordent à ce programme qui a fait ses preuves à Ali Addeh dans la région d’Ali Sabieh et à Obock ville, lequel a permis d’améliorer considérablement les conditions de vie de nombreuses familles dans ces régions.  En effet fondé sur l’organisation de groupes solidaires, le principe du programme ‘‘Groupement d’Entraide et d’Affinité (GEA)’’, est basé sur l’entraide au sein du tissu associatif des femmes.

Selon les cadres de l’ADDS, «le concept repose sur la constitution de groupes d’entraide composés de 15 à 20 membres individus homogènes et liés par affinité, lesquels vont mettre en place des caisses et utiliser l’épargne, le crédit et l’engagement social pour créer par la suite des activités génératrices de revenus».

Autant de détails qui résument le bien-fondé de ce programme visant à autonomiser économiquement les femmes, qui représentent la tranche la plus vulnérable de notre société.

Il est à noter que l’ancien président du conseil régional de Dikhil, Abdourahman Yonis Arreh a assisté à la cérémonie de lancement de ce programme financé par la Banque Islamique de Développement dans le cadre du projet PRREEV.

Après une présentation des tenants et des aboutissants de ce concept et notamment des conditions éligibilités de GEA pour un éventuel soutien de l’ADDS, le porte parole du Sultan Houmed Barkat Siraj, le 1er adjoint de préfet, Habib Jilani et le président du conseil régional, Omar Houssein Omar qui se sont exprimés au cours de la cérémonie inaugurale de ce programme que l’ADDS compte implanter dans leur ville, ont tour à tour mis l’accent sur l’importance de ce concept innovant et ont exhorté les femmes bénéficiaires à saisir cette opportunité permettant d’améliorer leurs conditions de vie.

Pour le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama «Cette activité renforce la résilience des communautés. Elle aboutit à la mise en place d’entreprise et le renforcement des petites entreprises et moyennes entreprises»

«Pour notre part, cette activité que nous allons traiter au niveau de l’ADDS porte sur la résilience des femmes» a-t-il déclaré avant de souligner l’importance de ce programme qui permettra à son institution l’émergence de grandes entreprises.

Evoquant par la suite, le fonctionnement de ce concept, le directeur général de l’ADDS a précisé qu’il s’agit pour son institution d’organiser la communauté en groupement d’affinité, de renforcer la solidarité et au final de créer des activités génératrices de revenues ou de renforcer les activités qui existent.

«Nous savons que par expérience que la ville de Tadjourah est une ville dynamique au niveau du commerce et c’est ce que nous souhaitons renforcer. Au niveau de l’ADDS, ce programme va nous permettre de réduire la pauvreté qui est notre mandat, c’est également de créer des compétitions régionales» a-t-il déclaré.

Pour clôturer la série d’interventions, la secrétaire générale du ministère des affaires sociales et des solidarités Amina Ahmed Warsama a, dans son intervention prévu pour cette cérémonie, indiqué que «Cette action conduite par l’ADDS  en partenariat avec CLE  témoigne de la volonté du gouvernement par le biais du MASS de sortir les groupes vulnérables  de la précarité en leur donnant les moyens d’être autonomes économiquement et  solidaire socialement.»

«Le MASS travaille sur une nouvelle stratégie pour les 5 ans à venir qui mettra l’accent sur le renforcement des communautés pour les rendre plus indépendantes et plus résilientes tout en préservant la cohésion sociale» a souligné la secrétaire générale du MASS, Mme Amina Ahmed Warsama avant d’indiquer que son département ministériel doit augmenter les actions sociales pour aider les ménages du rural, impactés  les crises multiformes et imprévisibles de ces dernières années

Rachid Bayleh

Ils ont dit…

Amina Ahmed Warsama

Secrétaire générale du MASS

«Le MASS va œuvrer davantage pour rendre la population pauvre plus autonome et plus forte»

«Comme vous le savez les projets ont un terme fixe et des financements limités. Les GEA qui seront créés doivent continuer d’exister après le projet et c’est en réfléchissant ainsi que vous pouvez mener à bien votre projet et tirer profit de l’expertise de l’ADDS. Le MASS va œuvrer davantage pour rendre la population pauvre plus autonome et plus forte pour faire face aux aléas de la vie. Actuellement des opérations de distribution cash et vivres se déroulent simultanément dans les 5 régions et dans la capitale. Cette assistance sociale a pour but de couvrir le gap en insécurité alimentaire de nos populations vivant dans l’extrême pauvreté. Parallèlement à ces transferts monétaires, une équipe mobile sillonne les régions pour renforcer les communautés dans la gestion de l’épargne et des crédits afin de renforcer leur AGR».

Mahdi Mohamed Djama

Directeur général de l’ADDS

«Si nous avons pu réaliser ce programme à Ali Addeh qui est une zone rurale, on peut le faire à Tadjourah»

«Ce qui est très important dans le cadre de ce projet, c’est que, au final, nous voulons des business qui appartiennent à des groupes. En Inde 2500 femmes étaient propriétaires d’une société et étaient employées de leur société. C’est quelque chose que nous pouvons faire. Mais surtout ce que nous souhaitons c’est que vous deveniez des contribuables pour renforcer le conseil régional et développer ainsi la région et les localités à travers des projets. A Obock, à Ali Addeh, nous avons des femmes qui ont commencé avec 30000 Fd et qui ont actuellement des stocks de 3 millions à 5 millions de francs. Donc, si nous avons pu réaliser ce programme à Ali Addeh qui est une zone rurale, on peut le faire à Tadjourah. Alors il faut qu’on ait à Tadjourah, des femmes millionnaires.»     

Propos recueillis par RB