Une forte délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), conduite par le président de cette institution, Saleban Omar Oudine,  s’est rendue dans la matinée du mardi 9 juin dernier dans la prison civile de Gabode pour s’imprégner des conditions de détention des prisonniers incarcérés dans les différentes cellules de ce centre pénitencier, dont notamment celle de l’ex-lieutenant de l’armée de l’air détenu, Fouad Youssouf Ali. 

Attirer l’attention des pouvoir publics en cas de violation des droits de l’homme dans le pays, est une des missions de la commission nationale des droits de l’homme, qui pour y parvenir effectue des visites régulières dans le centre pénitencier sis à Gabode dans la commune de Boulaos.

C’est du moins le sens du déplacement, le mardi 9 juin dernier d’une délégation de la commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dans le centre pénitencier de Gabode.

Conduite par le président de cette institution, Saleban Omar Oudine, cette délégation composée du secrétaire général de la CNDH,  Djibril Osman Houffaneh et du commissaire rapporteur également président de la sous commission en charge de la convention contre la torture et le traitement inhumain,  Mohamed Farah Kairdon, s’est rendu dans la prison centrale de Gabode pour s’imprégner des conditions de détention des prisonniers incarcérés dans ce centre pénitencier.

A son arrivée sur les lieux, la délégation de la CNDH a été accueillie par le directeur par intérim de l’établissement pénitencier, le capitaine Abdi-Zaki Ali Farid entouré de ses officiers et sous-officiers de la garde pénitentiaire.

Après un premier entretien avec celui-ci, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Saleban Omar Oudine et ses accompagnateurs ont d’abord eu un premier entretien avec le responsable du centre pénitencier, avant de visiter les différentes structures du centre pénitencier dont notamment la cuisine, la greffe, le stock des aliments, les différentes cellules de détentions des prisonniers et l’infirmerie de cette prison. 

Au cours de leur visite de mardi matin, les membres de la délégation se sont entretenus avec l’ex-lieutenant de l’armée de l’air en l’occurrence Fouad Youssouf Ali détenu depuis le 22 avril 2020. Lors de cet entretien les membres de la délégation de la CNDH ont posé plusieurs questions concernant sa condition de détention, sa santé,…. Concernant sa situation sanitaire le détenu Fouad Youssouf Ali a déclaré qu’il avait depuis aout 2019, «une allergie qui s’est manifestée depuis le second jour de ma détention » a-t-il dit avant de répondre aux autres questions de la délégation.

A l’issue de cette visite,  le président de la CNDH, Saleban Omar Oudine entouré du secrétaire général de son institution, Djibril Osman Houffaneh et du commissaire rapporteur également président de la sous commission en charge de la convention contre la torture et le traitement inhumain,  Mohamed Farah Kairdon, a fait une déclaration aux micros de la presse locale.

M. Saleban Omar a indiqué que son institution effectue des visites régulières une où deux fois par an. Il s’agit donc selon lui pour s’enquérir conformément aux engagements de la république de Djibouti aux conventions  et instruments internationaux et régionaux sur les droits de l’homme.

Rachid Bayleh

Ils ont dit…

Saleban Omar Oudine

Président de la commission nationale des Droits de l’Homme

«La CNDH effectue des visites régulières et indépendantes, une où deux fois tous les ans dans tous les lieux de détentions à savoir les postes de police, les brigades de gendarmerie et la prison civile de Gabode»

«La commission nationale des droits de l’homme, dans sa mission de promotion et de protection des droits de l’homme, effectue des visites régulières et indépendantes, une où deux fois tous les ans dans tous les lieux de détentions à savoir les postes de police, les brigades de gendarmerie et la prison civile de Gabode. Et cela pour s’enquérir conformément aux engagements de la république de Djibouti aux conventions  et instruments internationaux et régionaux sur les droits de l’homme. La CNDH doit donc s’assurer des conditions de traitement et de détention des prisonniers. En ce sens à l’issu de chaque visite, la CNDH adresse aux autorités compétentes en la matière un rapport où elle dresse ses observations et ses recommandations. Nous avons visité tous les quartiers qui composent la prison civile, à savoir le quartier des femmes, celui des mineurs et le quartier des hommes adultes, nous avons aussi inspecté le bloc de 12 cellules communément appelé ‘‘Cellules 12’’, où se trouve la cellule occupée par M. Fouad Youssouf Ali. Nous sommes assurés également de la disponibilité de stock suffisant en médicament et en nourriture».    

Fouad Youssouf Ali

Ex-lieutenant de l’armée de l’air, détenu à Gabode 

«Je n’ai subit aucune torture de la part des gardes pénitentiaires »

«D’abord lorsque j’étais incarcéré le 21 avril 2020 dans cette cellule, on m’a donné un drap et au bout de 2 jours, comme vous le voyez sur mes jambes, j’ai eu des plaies. Depuis aout 2019, j’ai des allergies et j’ai donc demandé un dermatologue. Je n’ai eu aucune réponse malgré mes demandes. On a refusé à ce que je prenne contacte avec ma famille pour que je puisse les informer que je suis détenu à Gabode. Mais depuis avant-hier j’ai eu la visite du Dr. Ilyas Saïd Dirieh et Dr. Hamadou Ali qui ont pris connaissance de ma situation sanitaire et d’ailleurs je vais faire bientôt un bilan général concernant ma santé. Comme je vous l’avais dit tout l’heure, j’étais incarcéré ici le 21 avril par la sécurité nationale et le jour suivant c’est à dire la 22 avril, on m’a présenté devant le juge d’instruction et j’ai pris connaissance des chefs d’inculpation portés sur ma personne.  Je n’avais fais aucune déclaration et j’ai demandé un avocat. Il a pris par la suite plusieurs jours à mon avocat pour qu’il puisse prendre contact avec moi.

Auparavant, je n’avais pas l’autorisation d’une visite de ma famille, mais hier et avant-hier, elle est venue me voir.

Je n’ai subi aucune torture de la part des gardes pénitenciers, ils n’ont même pas le droit de m’adresser la parole. Ils  m’ont d’ailleurs autorisé que je charge mon téléphone à partir d’une rallonge transmise depuis la prise électrique de la cellule voisine»

Propos recueillis par RB