Le comité national de la charia (CNC) a organisé le mardi 27 décembre passé, dans la salle de conférence du Salaam Center, un atelier de sensibilisation sur les concepts de la finance islamique, notamment sur ceux accès dans le domaine du Mourabaha, qui selon les spécialistes religieux de cette institution sous la tutelle de la Banque Centrale de Djibouti, est un mode de financement exempte d’intérêt usuraire.

En vue de faire profiter à la population les produits financiers proposés par les nombreuses banques islamiques installées sous nos cieux, le comité national de la charia (CNC) a organisé le mardi 27 décembre passé, dans la salle de conférence du Salaam center sis au 10ème étage de la tour du siège de la Salaam Bank, un séminaire sur les transactions financières conformément à la charia.

Il s’agit là pour les spécialistes du droit-islamique de mettre en place le mode de financement, intitulé Mourabaha, qui est selon eux, exempte d’intérêt usuraire, dans les différentes banques islamiques de notre pays.

Pour y parvenir, il s’avère donc nécessaire de sensibiliser d’abord les usagers et les responsables des banques islamiques, en ce qui concerne, le point de vue de la charia, sur ce nouveau mode de financement.

C’est du moins le sens de ce séminaire qui a réuni sur place, d’un côté le président du CNC, Ibrahim Ibad Ibrahim entouré des membres spécialistes du droit-islamique de son institution parmi lesquels le président du haut conseil islamique de Djibouti, le Sheikh Abdourahman Mohamed Ali alias Cheick Abdourahman Shamsudin et son adjoint Cheikh Yayo Osman Ahmed, le chef de service planification, au ministère des affaires musulmanes, de la culture et des biens waqfs, Ousman Houssein Houmed et de l’autre, un pléthore d’oulémas venus de plusieurs mosquées de la capitale,des représentants des banques islamiques de Djibouti et des personnalités anonymes. Au cours de la cérémonie inaugurale de ce séminaire, le président du Conseil National de la Charia, Ibrahim Ibad Ibrahim a passé en revue les objectifs de création de son institution. Dans cette foulée, le chef de la CNC, Ibrahim Ibad a indiqué qu’il est également chargé d’étudier et de proposer de nouveaux produits de transactions pour les banques et les institutions financières de notre pays, afin qu’ils puissent répondre a-t-il précisé «aux besoins de la société et contribuer au développement local». «Le comité national de la Charia, a pour mission de veiller à la stricte conformité des produits et activités des banques aux préceptes de la Charia en application de la loi djiboutienne relative à l’établissement des banques islamiques dans notre pays» a-t-il rappelé et d’ajouter «Il doit également faire des recherches et des études qui visent à développer l’approche islamique dans les domaines économiques et financières» avant de donner par la suite des éclaircies sur le Mourabaha et notamment sur le fonctionnement de ce mode de financement, conforme aux concepts de la loi islamique.

Les spécialistes religieux de la CNC qui l’ont suivi, ont tour à tour abordé divers sujets axés dans le domaine du fonctionnement des banques islamiques, des manières dont elles accompagnent leurs clients dans la gestion des finances notamment dans le domaine des investissements des projets tout en respectant les principes de l’islam.

Le président du haut conseil islamique de Djibouti,  Sheikh Abdourahman Mohamed Ali alias Cheick Abdourahman Shamsudin, également membre du comité du CNC, a fait part aux participants, les concepts, les dispositions et les implications du Mourabaha, dans les transactions financières islamiques  et notamment le point de vue de la charia, en ce qui concerne ce mode de financement islamique, qui repose selon lui sur le principe de partage des pertes et profits.

Pour le cheikh Yayo Osman Ahmed, le Mourabaha permet à la banque d’acheter et de revendre.

«Un individu décide d’acheter un bien (par exemple une voiture). La banque achète pour le compte du client ce bien et devient ainsi co-investisseur avec l’emprunteur. Le remboursement s’effectuera sous forme de versements augmentés d’une marge bénéficiaire. Cette marge ne s’apparente pas à un intérêt puisqu’elle correspond à la transformation d’un paiement de court terme en long terme, autorisée par la loi islamique» a-t-il précisé au cours d’une réaction donnée à la presse locale. 

Rachid Bayleh