Le Kempinski  hotel a abrité hier l’atelier de restitution des résultats de l’enquête sur la réforme des congés de maternité.

Bref retour, sur les événements. En juillet 2019, une importante réforme qui prolonge la durée légale du congé de maternité à 26 semaines voit le jour grâce au  chef de l’état  M. Ismail Omar Guelleh avec le soutien de la Première Dame Mme Kadra Mahamoud Haid.

3 ans après, quel est l’impact de cette réforme sur les femmes djiboutiennes, dans leur foyer, dans le milieu du travail et surtout sur leur santé ?

Autant de questions qui ont été soulevées hier lors de l’atelier sur les résultats d’enquête sur la réforme des congés de maternité.

Les discussions ont vu la participation du ministre du travail , chargé de la formalisation et de la protection sociale M Omar Abdi Said, du ministre de la Santé Dr Ahmed Robleh Abdilleh , de la ministre des affaires sociales et des solidarités Mme Ouloufa Ismael Abdo , de la directrice générale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) Deka Ahmed Robleh, du directeur général de l’Institut  National de la Statistique de Djibouti Idriss Ali Souldan, et de plusieurs hauts cadres de l’administration publique .

En effet, la nouvelle loi qui instaure un congé de 26 semaines constitue une avancée majeure qui a été accordée aux femmes salariées, offrant ainsi 12 semaines supplémentaires intégralement pris en charge par la sécurité sociale.

Cette réforme qui s’inscrit dans le socle de la protection sociale visait plusieurs objectifs.

Il s’agit notamment de mieux préserver la santé de la mère et du nouveau-né, de permettre aux femmes salariés de concilier efficacement leurs rôles de figure d’attachement principal, leurs activités professionnelles, et de garantir une meilleure sécurité de l’emploi.

La mise en place de cette nouvelle réforme voulue par le président de la République a aussi pour but de permettre aux nouveau-nés de bénéficier de l’allaitement exclusif de 6 mois préconisés par l’OMS.

La Directrice de la caisse nationale de sécurité sociale  a dans son discours rappelé la collaboration entre la CNSS et l’INSTAD, « qui depuis ces dernières années accompagne notre institution dans la réalisation d’études et dans le renforcement des capacités en matière d’exploitation des données statistiques. »

Pour sa part le ministre du travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale M Omar Abdi Said a rappelé que la protection de la maternité au travail constitue l’une des plus anciennes normes internationales de l’Organisation Internationale pour le Travail. « Toutefois, la politique et les approches diffèrent en matière de protection maternelle ou d’équilibre entre le travail et famille d’un pays à un autre ».

Pour sa part, le ministre de santé Dr Ahmed Robleh Abdilleh a mis l’acccent sur l’importance de  l’allaitement chez les nouveau-nés.

«La mortalité infantile  représente les ¾ des décès chez les enfants de moins 1 an. Par contre si on arrive à des promotions du bien-être de la famille au cours de la première année, on arrivera à un meilleur rendement de l’enfant. Il faut comprendre que la croissance générale d’un enfant s’effectue au cours des 1000 premiers jours de vie. C’est dans ce sens que l’allaitement maternel reste primordial, et le congé de maternité est important pour le bien-être et la croissance des enfants ».

La ministre des affaires sociales et des solidarités Mme Ouloufa Ismail Abdo a mis en exergue les nombreuses politiques mis en place par le gouvernement pour aider les femmes et surtout les femmes en situation de vulnérabilité. Elle a par la même occasion exhortée les entreprises de faire preuve de plus de flexibilité sur la question des congés de maternité.

Dans la suite des discussions, le directeur général de l’INSTAD, Idriss Ali Soultan a effectué la restitution de l’étude sur les congés de maternité. Il a expliqué les chiffres du sondage effectué par son institution sur les cas des femmes qui travaillent et les répercussions des congés de maternité sur leurs vies familiales et professionnelles.

La journée s’est clôturée par des débats et des recommandations sur les bienfaits de la réforme des congés de maternité.

Le Point avec …M. Omar Abdi Said , Ministre du Travail, chargé de la Formalisation et de la Protection Sociale

« En ce qui nous concerne, comme l’a si bien dit S.E le Président de la République, « il faut offrir aux femmes des conditions professionnelles, politiques et sociales qui tiennent compte de leur rôle complexe au sein de nos sociétés. » Sur cet aspect, nous pouvons affirmer que notre pays a mis la barre haute en faisant le choix de cette réforme ambitieuse et volontariste. Cela a d’ailleurs valu à notre pays, la reconnaissance de l’Association Internationale de la Sécurité Sociale, qui a décerné en 2020 lors d’un concours « un prix de bonne pratique à la CNSS . Cet atelier est l’occasion de partager avec vous non seulement les conclusions de l’étude et les recommandations qui en découlent mais aussi de prendre en compte les vôtres. Globalement, la réforme est bien appréciée selon l’étude et à raison majoritairement par les femmes, principales concernées. Nous avons le devoir d’adapter continuellement notre mode d’action et notre politique aux évolutions sociales. La contribution de tous les acteurs est indispensable pour surmonter ces défis et nous pouvons aujourd’hui plus que  jamais être fiers des avancées de notre pays en matière de protection sociale. »

Elle a dit : Deka Ahmed Robleh,

Directrice de la CNSS

« Dans un contexte en constante évolution, qu’elle soit sanitaire ou socio-économique, il est important de valoriser les bonnes pratiques de suivi des données afin de marquer les évolutions et d’améliorer les politiques mises en place. Malgré les améliorations de la prévalence de la malnutrition aigüe globale qui est de 10.3% à Djibouti, la mortalité infantile reste élevée avec un taux de 68/1000 et les pratiques d’allaitement maternel exclusif sont encore faibles, particulièrement chez les femmes qui travaillent. La mise en place de la réforme sur la durée du congé maternité en 2019, a pour objectif de contribuer à l’amélioration du bien-être familial, à la protection de la maternité, à l’amélioration de la situation nutritionnelle, etc.

Comme vous le savez, ce projet découle d’une volonté politique forte d’œuvrer pour le renforcement de la protection sociale des femmes travailleuses qui sont également des mères.

Enfin, l’’évaluation présentée aujourd’hui, permet de comprendre la manière dont la protection de la maternité est appliquée dans la pratique, et de mesurer l’impact sur la population, la famille, le marché du travail. Il s’agit de déterminer le bien-fondé et la pertinence de la réforme, mais aussi d’identifier les mesures devant être adoptées en priorité pour consolider les acquis. »