La conférence nationale sur la population et le développement, qui se déroulait au palais du peuple depuis le 21 de ce mois, s’est achevée hier après-midi. Organisées par le ministère de la femme et de la famille et l’Union Nationale des femmes djiboutiennes en collaboration avec l’OIM et le FNUAP, ces assises d’importance capitale pour le développement de la femme djiboutienne, a suscité le déplacement à Djibouti, de la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, accompagnée de plusieurs hautes personnalités onusiennes et de l’OUA. Les experts internationaux Edna Aden Ismaïl, François Farah et Michel Poulain, figuraient parmi les panelistes qui ont participé à cet événement qui permettrait d’accélérer les engagements de notre pays en 1994 et de stimuler ainsi la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, qui est certes un volet incontournable pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU à l’horizon 2030.

A l’issue de deux jours d’intenses travaux, la conférence nationale sur la population et le développement, qui a débuté le lundi 21 octobre dernier  au palais du peuple, s’est achevée hier après-midi, sous le signe d’un avenir propice à l’émancipation et à l’intégration de la femme djiboutienne dans le processus de développement du pays.

Organisée par le ministère de la femme et de la famille et l’Union Nationale des femmes djiboutiennes en collaboration avec l’OIM et le FNUAP, la cérémonie de clôture de cet événement est présidée par le premier ministre par intérim, le ministre de la justice des affaires pénitentiaires chargé des droits de l’homme, Ali Hassan Bahdon.

La ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, sa collègue en charge de la solidarité et des affaires sociales Mouna Osman Aden, la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, accompagnée de plusieurs hautes personnalités onusiennes et de l’OUA, la vice-présidente de l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes (UNFD), Hasna Houmed Bilil, les représentantes des organisations onusiennes de Djibouti, la maire de la ville, Fatouma Awaleh Osman, des élus locaux, des membres de la société civile et des personnalités anonymes ont participé à cette rencontre.

Les experts internationaux Edna Aden Ismaïl, François Farah et Michel Poulain, figuraient parmi les panelistes qui ont participé à cet événement qui permettrait d’accélérer les engagements de notre pays en 1994 et de stimuler ainsi la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, qui est certes un volet incontournable pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU à l’horizon 2030. Les participants de cette conférence ont convenu à l’issue de deux jours de discussions de réaliser l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive dans le cadre de la couverture sanitaire universelle,  de lutter contre la violence fondée sur le genre et les pratiques préjudiciables de mariages d’enfants, précoces et forcés, et des mutilations génitales féminines, de mobiliser le financement nécessaire pour achever le programme d’action de la CIPD et maintenir les acquis, et de tirer parti de la diversité démographique pour stimuler la croissance économique et réaliser le développement durable, de défendre le droit aux soins de santé sexuelle et reproductive dans des contextes humanitaires et fragiles

Après une lecture des recommandations formulées, la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, qui a pris la parole a félicité le gouvernement djiboutien pour l’organisation de ces assises.

Les assises se sont clôturées par une conférence de presse ou la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, la vice présidente de l’UNFD Hasna Houmed Bilil, la représentante du FNUAP à Djibouti Aicha Ibrahim Djama et les experts internationaux Edna Aden Ismaïl, François Farah et Michel Poulain, ont répondu aux questions pertinentes des journalistes de la presse locale.

Rachid Bayleh

Elles ont dit…

Moumina Houmed Hassan, ministre de la Femme et de la Famille:-«  Djibouti a réaffirmé aussi son engagement à mettre en œuvre le Programme d’action de la CIPD et à poursuivre sa mise en œuvre intégrale, en reconnaissant le rôle central du dividende et des questions démographiques à intégrer dans les programmes de développement du pays. Djibouti a adopté aussi les 17 objectifs de développement de l’Agenda des Nations Unies à l’horizon 2030, de même que «l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons » de l’Union Africaine, afin d’instaurer une culture universelle de bonne gouvernance et de valeurs démocratiques et à assurer l’égalité entre les sexes, le respect des droits humains et un Etat de droit. Toutefois, durant les deux dernières décennies, la mise en œuvre des programmes du gouvernement se sont heurtés à plusieurs obstacles qui ont ralenti la progression des activités et par conséquent la mise en œuvre du programme d’action de la CIPD. Parmi ces obstacles, on peut citer notamment la faiblesse de la coordination, de la mise en œuvre et du suivi-évaluation des programmes et surtout l’absence d’actions et de partenariats vigoureux, notamment dans la mobilisation des ressources. Aussi, à la veille de la célébration du 25ème anniversaire de la conférence internationale sur la population et le développement qui aura lieu du 12 au 14 novembre prochain à Nairobi, le Ministère de la Femme et de la Famille et l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes avec l’engagement de la Première Dame, Madame Kadra Mahmoud Haid, ont voulu parier sur l’avenir et placer la Femme djiboutienne au cœur du développement durable, en vue d’atteindre les objectifs de la CIPD. Le gouvernement de la République de Djibouti et à sa tête le Président de la République et chef du gouvernement, Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, pensent que l’émancipation et l’intégration de la Femme dans le processus de développement du pays nous permettra d’atteindre les objectifs de la CIPD de façon accélérée ».

Aicha Ibrahim Djama, représentante du FNUAP à Djibouti :-«  Djibouti a tenu ses promesses car c’est en 1994 qu’a été mis en place le 1er programme d’Equilibre Familial axé sur la planification familiale. C’est encore en 1994 qu’ont été lancées les premières discussions sur le futur code de la famille et que l’Association Djiboutienne pour l’Equilibre et la Promotion de la famille a vu le jour. Au cours de ces 25 dernières années, Djibouti a tenu ses promesses en bouleversant le paysage en ce qui concerne les droits et l’autonomisation des femmes et aujourd’hui je peux dire que je suis fière d’avoir vécu de près ses immenses transformations».

Hasna Houmed Bilil, vice présidente de l’UNFD :-«  L’UNFD a travaillé en étroite collaboration avec les ministères sectoriels sur de nombreux volets de cette politique. Cela va de la planification familiale, à la santé reproductive, en passant par l’autonomisation de la femme, la lutte contre la pauvreté et l’assistance aux migrants et demandeurs d’asile, mais aussi et surtout l’alphabétisation de nos consœurs dans 61 centres mis à disposition par le MENFOP. Nous avons également mis en place des structures adéquates au sein de notre organisation pour faire barrage aux violences basées sur le genre. Il en va du protocole de prise en charge des victimes de ces violences et notamment la cellule d’écoute, d’information et d’orientation. Nous avons mis en place également des commissions chargées de la sensibilisation sur un ensemble de thématiques dont notamment la santé maternelle et infantile, la malnutrition, le VIH/SIDA, etc. L’UNFD a mis sur pied une école de la seconde chance qui offre des formations qualifiantes à de jeunes filles dans des domaines porteurs comme la cuisine, la couture et la broderie, l’informatique et le numérique, etc. J’aimerais souligner que parallèlement un centre d’autonomisation sociale des femmes placé sous la tutelle du ministère de la femme est spécialement dédié à cette question de renforcement des capacités des jeunes femmes. La question migratoire est un enjeu tout aussi important dans notre pays qui est une terre de transit pour des centaines de milliers de migrants. Aussi, l’UNFD a dédié un programme et une cellule spéciale qui assurent l’accueil et la prise en charge des femmes migrantes et réfugiées qui peuvent être exposées à des abus ou des violences domestiques dans les centres de transit ou les villages de réfugiés ».