La réunion annuelle du Conseil National du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale (CONTESS) s’est achevée  mercredi dernier  dans la salle de conférences de l’Institut des Etudes Diplomatiques (IED).    

Présidé par le Secrétaire général du Ministère du Travail, chargé de la Formalisation et de la Protection Sociale, Abdallah Ali Mohamed, l’atelier de clôture a vu la participation de la Directrice du Travail et des relations professionnelles au MTPF Ikram Awaleh Farah,  du conseiller Technique à la Communication du MTPF Kadir Omar Kanileh, les experts de l’organisation Internationale du Travail, ainsi que  les membres du CONTESS.

Lancée le 27 novembre dernier par le ministre du Travail, chargé  de la Formalisation et de la Protection Sociale, Omar Saïd Abdi,  l’assise annuelle  de l’organe tripartite était consacrée, cette année  sur  une thématique essentielle à savoir  le  «  Renforcement de la migration de main-œuvre à Djibouti grâce aux normes internationales du travail et à l’élaboration d’une feuille de route   pour une stratégie de la migration de main-œuvre ».  

Le choix de la thématique n’est pas anodin et intervient un moment opportun, où notre pays  prévoit d’élaborer une stratégie de migration de la main-d’œuvre.

Il convient de mettre en exergue que l’Agence Nationale pour l’Emploi, la Formation et l’Insertion Professionnelle (ANEFIP) est l’agence publique pour l’emploi de Djibouti, créée pour répondre à la volonté du gouvernement de doter le pays d’un outil de conception , de suivi et d’évaluation des politiques d’emploi et d’insertion professionnelle , sous la tutelle du Ministère du Travail. Selon l’évaluation du marché du travail de l’OIT-Rapport pays pour Djibouti, l’une des principales fonctions de l’ANEFIP est d’évaluer si un poste peut être  occupé  par un Djiboutien et, sur cette base, de refuser ou de délivrer l’autorisation d’embauche d’un travailleur étranger .Par conséquent, les travailleurs migrants travaillent le plus souvent avec des agences d’emploi privées (AEP). Les agences d’emploi privées opèrent le plus souvent indépendamment des autorités publiques. Elles obtiennent une autorisation du ministère du Travail et sont guidées par le décret n°2018-103/PR/MTRA qui décrit un système normalisé pour l’octroi de licences aux agences d’emploi privées.

De ce fait, l’amélioration de la gouvernance de la migration doit s’inspirer des instruments internationaux relatifs à la migration de main –d’œuvre, en particulier des conventions de l’OIT n° 97 et 143, et de la convention n° 181, ainsi que de la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants(1990). Djibouti  a ratifié 68 conventions. C’est dans cette perspective que   le Ministère du Travail, chargé de la formalisation et de la Protection Sociale  en collaboration avec a organisé cet atelier  afin  de finaliser le processus de ratification de la C181 , et  sensibiliser le conseil National du Travail , l’Emploi et de la Sécurité sociale (CONTESS) sur le Conventions relative à la migration de main-d’œuvre et à la protection  des travailleurs migrants, à savoir les conventions n°97,143,189 et 190 et pour initier la discussion pour la formulation d’une stratégie de migration de main- d’œuvre sensible au genre et basée sur les droits.

Le CONTESS  est par définition l’organe consultatif tripartite qui examine l’application des dispositions du code du Travail du pays. Ce faisant,  les membres de l’équipe de travail   mis en place, ont eu fort à affaire durant ces trois jours  pour  examiner et faire le point sur l’état d’avancement  du processus de ratification de la convention C181 concernant les agences privées de l’Emploi APE. Mais également d’approuver la feuille de route pour la ratification de la convention, d’améliorer la compréhension des parties prenantes clés sur le processus national et de l’OIT pour la ratification des conventions,  sur la migration de la main-d’œuvre (C97 et C143) et d’autres normes de l’OIT relatives à la migration de la main-d’œuvre y compris les normes C 189 ET C19.  L’occasion d’ entamer des discussion en vue de l’élaboration d’une stratégie en matière de migration de main-d’œuvre pour Djibouti qui soit sensible au genre et fondée sur les droits et qui soit alignée aux normes internationales du travail, aux engagements mondiaux et régionaux ainsi qu’aux bonnes pratique émergentes afin de promouvoir une migration de main-d’œuvre sûre, ordonnée et régulière.  

Au cours de cet atelier de clôture, le secrétaire général du MTPF a  dans un bref mot adressé ses remerciements et sa gratitude à tous les partenaires (OIT, Better Regional Migration Management, Joint Labour Migration Program (Jumpet UKAID).

« Conformément à l’esprit de la convention   n 144 de l’OIT sur les consultations tripartite, le CONTESS  vous a soumis la convention n 181 sur les agences privées  de l’emploi, pour ratification et fournir les orientations supplémentaires conformes aux normes internationales en matière de réglementation des APE ».

Il a estimé par ailleurs  que « ces instruments juridiques créent un environnement favorable à la promotion du travail décent.  La ratification n’est que la première étape nécessaire en vue d’harmoniser les exigences posées par ces conventions. Il reste un chemin à parcourir pour la mise en œuvre et l’application effective des valeurs véhiculées  par ces normes et une prise en compte de ces conventions par les tribunaux et cours de litiges du travail».  

 En poursuivant son propos, le Secrétaire général du MTFPS a fait  savoir néanmoins   que  «   les travailleurs de l’économie informelle forment une large proportion de la population  active auxquels l’application concrète  des normes constitue un défi ». 

S’agissant de la migration régulière du travail  bien que la République de Djibouti n’a ratifié aucun instrument international, le pays a adopté  a-t-il rappelé   : « des textes législatives et réglementaires qui accordent les mêmes droits que les Djiboutiens aux migrants et qui traitent avec le respect et la dignité qui leur dû.  Cela devrait faciliter l’adoption des conventions sur la  migration»  a-t-il conclu son discours.

Sadik