A l’issue de cinq jours d’activités riches en enseignements, les travaux de la semaine nationale de la cybersécurité se sont clôturés jeudi dernier, dans une ambiance de fête, au Sheraton hôtel. Il a été question pour l’Agence Nationale des systèmes d’information de l’Etat (ANSIE), organisatrice de l’évènement, d’informer et de sensibiliser des acteurs, du public et du privé, de la société civile, des hauts gradés de la police nationale et de la gendarmerie nationale, des enseignants et notamment des mineurs qui constituent la tranche la plus vulnérable pour ce nouveau genre de délinquance et d’escroquerie qui opère en silence dans internet.

La Semaine Nationale de la Cybersécurité constitue désormais un rendez-vous annuel incontournable à Djibouti. La 3ème édition a mobilisé pendant plusieurs jours au Sheraton hôtel, d’une part, les experts de l’agence nationale des systèmes d’information de l’état (ANSIE) dont ceux de la plateforme Cybersafe, et de l’autre les acteurs essentiels de la sphère numérique à savoir : des responsables des différents départements ministériels, des hauts gradés de la gendarmerie nationale et de la police nationale, des enseignants, des collégiens, des représentants du secteur privé et de la société civile, pour discuter et échanger sur des thématiques concernant les défis que posent les cybermenaces.

Pour l’ANSIE organisatrice de cet événement annuel, l’édition de cette année a servi de plateforme permettant non seulement de vulgariser l’arsenal juridique et institutionnel dédié à la lutte contre ces menaces en ligne mais de présenter aux collégiens qui constituent la tranche la plus vulnérable pour ce nouveau genre de délinquance et d’escroquerie qui opère en silence dans internet, un livret ” Licence Internet” conçu pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de la navigation en ligne, à la protection de leur vie privée et à l’importance d’un comportement respectueux sur Internet, et de lancer également  la Cybersafe, une plateforme conçue pour signaler les contenus inappropriés ou illégaux, tels que, le cyberharcèlement et l’intimidation, l’exploitation sexuelle des mineurs, les menaces et extorsions en ligne, les incitations à la discrimination ou à la haine, les escroqueries en ligne, les injures ou diffamation en ligne…etc.

Cet événement, organisé pour la troisième année consécutive, s’est achevé le jeudi 31 octobre dernier au Sheraton hôtel, dans une ambiance de fête.

Placée sous le haut patronage du secrétaire général du gouvernement, la cérémonie dédiée à cet événement d’importance capitale s’est déroulée en présence du directeur général de l’Agence Nationale du Système d’Information de l’État (ANSIE), Moustapha Mohamed Ismail, du secrétaire général du ministère délégué chargé de l’économie numérique et de l’innovation Abdallah Ibrahim Omar, des représentants des ministères sectoriels dont ceux de la Femme et de la Famille, des acteurs de la communauté éducative et des associations civiles, des collégiens ainsi que des hauts gradés de la police nationale et de la gendarmerie nationale.

Dans son allocution prononcée à cette occasion, le secrétaire général du gouvernement, Almis Mohamed Abdillahi a abordé la montée en puissance des menaces numériques. M. Almis Mohamed a insisté, par la suite, sur la nécessité de sensibiliser chaque citoyen aux dangers de l’espace numérique. Face aux côtés obscurs d’internet, même les adultes peinent parfois à gérer les risques, posant ainsi la question des impacts potentiels pour les enfants. « Si nous, adultes, avons du mal à naviguer dans cet espace, quels dégâts peut-il causer chez nos jeunes ? », a-t-il fait observer avec gravité, incitant à agir et à adopter des pratiques sécuritaires plutôt que de réagir après coup. Pour le secrétaire général du gouvernement, principal instigateur de ce programme, le message est clair. Sensibiliser et former demeurent, selon lui, les premières lignes de défense contre les cybermenaces.

Pour cela, le rôle de l’éducation est crucial, et M. Almis Mohamed Abdillahi a rappelé l’importance de l’engagement des enseignants dans cette mission. Les jeunes du collège de Boulaos ont d’ailleurs été mis à l’honneur pour leur participation exemplaire au programme « Licence Internet » de l’ANSIE, soulignant ainsi le rôle central que la jeunesse jouera dans la future cybersécurité. Au-delà de la sensibilisation ponctuelle, le secrétaire général du gouvernement, Almis Mohamed Abdillahi a insisté sur la nécessité de créer une synergie entre les institutions. « Nos efforts aussi doivent aller à la formation continue au sein de nos administrations. Je crois que nous avons à l’ANSIE des ingénieurs de qualité mais ils ne sont pas simplement à l’ANSI, ils sont à l’EDD, ils sont à l’ONEAD, ils sont dans nos administrations, ils sont dans les différents ministères » a-t-il indiqué

Pour M. Almis Mohamed Abdillahi, la cybersécurité n’est pas uniquement une question de technologie, mais une responsabilité collective, exigeant un effort commun de tous les acteurs sociaux. « La tâche est immense et nécessite davantage de synergie. Je ne vous donne pas rendez-vous dans un an, mais dès demain et chaque jour qui suit, car ce combat est quotidien », a-t-il martelé avec insistance. L’une des grandes lignes directrices de cette semaine a été de mettre en avant le rôle essentiel du facteur humain dans la cybersécurité. M. Abdillahi a appelé à investir dans la formation continue au sein des administrations, soulignant que les dispositifs de cybersécurité les plus performants ne peuvent être efficaces sans un engagement humain. À cet égard, les campagnes de sensibilisation seront intensifiées dans les médias, les réseaux sociaux et les établissements d’enseignement pour alerter la population et garantir une vigilance accrue.

Cette démarche vise également à sensibiliser les parents afin qu’ils puissent encadrer leurs enfants et leur transmettre les bases d’un usage prudent et conscient du numérique. « Nous devons veiller à bâtir une société consciente des risques numériques et capable de réagir face aux nouvelles menaces », a-t-il souligné, dans un appel direct à l’implication parentale dans cette lutte collective.

Pour clôturer son intervention, le secrétaire général du gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi a mis l’accent sur l’importance de l’engagement collectif pour répondre à ces menaces.

« En repartant d’ici, souvenons-nous que la cybersécurité est un combat que nous devons mener chaque jour », a-t-il rappelé, réaffirmant ainsi la détermination de Djibouti à bâtir une sphère numérique sécurisée pour tous.

Bref la 3ième édition de la Semaine Nationale de la Cybersécurité a été marquée par l’adoption de bonnes pratiques et l’intégration de nouvelles approches sécuritaires pour répondre aux menaces numériques croissantes. En misant sur l’éducation des jeunes, la sensibilisation des parents et la formation de l’ensemble des acteurs liés à internet, et en créant des plateformes adéquates de signalement, l’ANSIE compte faire de Djibouti, un modèle de résilience et de sécurité dans le domaine du cyberespace.

A l’issue de la cérémonie, le secrétaire général du gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi, le directeur général de l’ANSIE, Moustapha Mohamed Ismail, le secrétaire général du ministère délégué chargé de l’économie numérique et de l’innovation Abdallah Ibrahim Omar et les autres officiels participants, ont remis des certificats de participations, des cadeaux et des livrets “Licence Internet” aux jeunes collégiens qui dorénavant seront les ambassadeurs du programme de cybersécurité auprès de leurs camarades.

RACHID BAYLEH