Plus qu’un simple trait d’union entre Djibouti et l’Ethiopie, la nouvelle ligne ferroviaire électrifiée est un stimulant pour la croissance régionale selon les avis concordants d’experts africains et onusiens. La construction de ce réseau ferré, long de 752,7 kilomètres, a nécessité la mobilisation d’un investissement total de 4 milliards de dollars américains.

La mise en service de la nouvelle ligne électrifiée du chemin de fer, reliant l’Éthiopie et Djibouti, remonte au mois de janvier 2018. L’infrastructure ferroviaire  facilite depuis l’acheminement des biens et des personnes dans les deux sens. Elle permet de réduire le trajet à une seule journée. Tant mieux dans la mesure où l’Éthiopie dépend en effet en grande partie du Port de Djibouti pour ses exportations et importations.

«Cela a beaucoup contribué vu que l’Éthiopie est un pays enclavé. Il fallait entre 6 et 7 jours pour ramener les marchandises par camion du port de Djibouti, mais il ne lui faut plus maintenant qu’une journée», affirme Gedion Jalata, consultant au Centre d’excellence internationale. La construction du nouveau réseau ferré djibouto-éthiopien, long de 752,7 kilomètres,  a nécessité la mobilisation d’un investissement total de 4 milliards de dollars américains, dont 3,4 milliards de dollars pour le tronçon éthiopien de la ligne, qui a été financé à 70% par la China Exim Bank et à 30% par le gouvernement éthiopien.

Mais au-delà d’un simple trait d’union ferroviaire entre les deux pays, les économistes estiment que l’aboutissement de ce projet est un stimulant pour la croissance régionale. James Wakiaga, économiste en chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Éthiopie, estime ainsi que « le chemin de fer djibouto-éthiopien est important non seulement pour fournir le soutien logistique nécessaire pour stimuler l’industrialisation, mais également pour ouvrir le pays à mesure que de nouvelles zones industrielles sont créées. « Ce qui aura un effet externe positif sur le processus éthiopien d’industrialisation», précise-t-il. 

Le PNUD en Éthiopie a d’ailleurs publié un rapport intitulé : «Une industrialisation à visage humain», dans lequel il reconnaît le rôle crucial que ce chemin de fer transfrontalier jouera pour redynamiser le secteur manufacturier du pays.

Et James Wakiaga d’ajouter : «L’initiative ”Ceinture et Route” est de créer une connexion entre tous les pays. Nous aimerions aussi voir une liaison ferroviaire entre le Kenya et l’Éthiopie, et une autre pouvant aller jusqu’en Égypte. Et donc au bout du compte, nous avons une connectivité entre tous les pays africains. Ce qui donnera des coups d’accélérateur au processus  d’intégration économique au niveau régional et continental».

ADI