«Je me fais de ma mission. Celle d’être un garant sincère des valeurs de notre République. Celle d’être auprès de chaque djiboutien, attentif à son besoin» Dixit le président Ismail Omar Guelleh
Dans son allocution d’investiture, le président Ismail Omar Guelleh s’est engagé d’être attentif aux attentes du peuple et d’accélérer le processus de développement du pays dans les domaines des services, des communications, des technologies digitales, de l’industrie et de profiter de l’immense potentiel en termes d’énergies renouvelables. Il n’a pas manqué non plus son souhait à mettre en place une économie plus inclusive, avec un rééquilibrage des territoires, et un partage plus efficace des richesses.
(Ci-dessous l’intégralité du discours du président).
Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’États et de Gouvernements,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,
Mesdames et Messieurs les Représentants des institutions,
Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique,
Mes chers compatriotes,
En cette journée si importante pour notre nation, je tiens tout d’abord à souhaiter une très chaleureuse bienvenue aux chefs d’États et de gouvernements qui nous font l’honneur et l’amitié d’être présents parmi nous.
Je voudrais saluer également les chefs de délégations des pays frères, les personnalités amies de Djibouti, venus nombreux, malgré les contraintes sanitaires.
Au nom du peuple Djiboutien, et en mon nom propre, je vous exprime notre profonde gratitude pour ces marques d’estime, de considération qui traduisent la force de nos liens fraternels et indéfectibles.
Je tiens également à ici à saluer la mémoire d’un de nos frères tombé au champ d’honneur, Son Excellence le Maréchal Idriss Deby Itno. Il ne fait nul doute qu’avec sa disparition, nous avons non seulement perdu un ami mais également un leader courageux qui aura servi son pays jusqu’au bout.
Mesdames et messieurs, Devant Dieu et les Hommes, je viens de prêter serment pour assumer, dans la continuité de nos institutions et de mon mandat, la magistrature Suprême.
Au seuil de ce nouveau quinquennat, je souhaite me rappeler ce à quoi, par le cœur et par la raison, les Djiboutiennes et les Djiboutiens aspirent et pour lequel ils m’ont renouvelé leur confiance : à savoir, la stabilité, la concorde civile, la sauvegarde des valeurs de notre République ainsi que la recherche du développement inclusif et accéléré de notre pays.
Je pense que quand on aime profondément son pays, on s’engage.
C’est fort de cette conviction que je me suis engagé en poli-tique. C’est l’idée que je me fais de ma mission.
Celle d’être un garant sincère des valeurs de notre République. Celle d’être auprès de chaque djiboutien, attentif à son besoin.
Et les attentes de mon peuple, dans cette époque particulièrement exigeante que nous vivons, sont nombreuses et tenaces.
La pandémie de Covid 19 est venue bouleverser l’économie mondiale. Le changement climatique nous impose une révolu-tion de notre mode de vie. La digitalisation bouleverse les cir-cuits de communication et de production. La pression démo-graphique est une réalité pour notre continent.
Ces évolutions majeures nous offrent autant de défis que d’opportunités à saisir pour préparer activement le monde qui vient.
Nous engager résolument et sans crainte vers le futur néces-site certes du courage mais aussi beaucoup de sagesse.
C’est résolument en nous, que nous puiserons les ressources nécessaires pour créer les conditions d’une nouvelle donne.
Mesdames et Messieurs,
Djibouti est un grand pays mais à la taille modeste, un carre-four entre l’orient et l’occident, un point de rencontre entre l’Asie, l’Afrique, le Moyen-Orient, et l’Europe.
Nous sommes les héritiers d’une terre rude, aride mais sincère. Une terre qui donne, à nos femmes et nos hommes, force et caractère.
Nous partageons avec les peuples de la Corne, des traditions millénaires dont l’histoire se confond dans les prémisses de l’humanité.
Aujourd’hui, Djibouti est une république jeune, mais une république forte, vivace, une république dynamique, soudée par notre volonté de prendre part à cette nouvelle donne.
Nous sommes unis, en paix, nous vivons dans un pays stable. Et c’est une Bénédiction.
L’Histoire nous a appris que la paix, la stabilité, l’unité sont un préalable, une condition sine qua non pour toute politique de développement économique, sociale à long-terme.
L’Histoire nous apprend aussi qu’il n’y a rien d’acquis en la matière. Que demain, comme hier, nous devons travailler, en-semble sans relâche, à protéger cette stabilité, à renforcer nos institutions, à sacraliser la paix et le vivre ensemble, faire vivre la République en harmonie.
Nous devons aussi protéger notre liberté de choix et de déci-sions sans lesquelles il n’y a pas de souveraineté réelle.
Nous avons su nouer des partenariats à long terme avec des grandes puissances amies.
Nous avons su maintenir l’équilibre de nos alliances et assurer nos obligations de sécurité sur le détroit de Bab el Mandeb. Nous prenons notre part dans l’action humanitaire de solidari-té.
Nous continuerons à nous investir plus encore dans la marche du monde, dans la vie des institutions internationales, à y re-layer notre message de paix et de progrès pour tous.
Nous sommes un pays africain, nous sommes un pays arabe et nous sommes un pays musulman. Nous tenons à notre triple identité, à cette diversité fructueuse source de notre vitalité.
Nous voulons jouer un rôle actif dans l’émergence et l’intégration de notre continent. Nous croyons profondément aux rapprochements des peuples et des économies pour pré-venir les rivalités stériles et contredire ceux qui nous condam-nent aux conflits fratricides.
C’est pourquoi j’ai toujours soutenu les efforts et les initiatives en faveur du rapprochement et de l’intégration des économies africaines, particulièrement dans notre région.
Il nous faut privilégier notre engagement commun pour le dé-veloppement, la culture de paix, la stabilité. Cet engagement, nous devons le prendre au nom des générations nouvelles.
Pour que tout cela ne reste pas un vœu pieu, il nous faut dé-passer nos conflits mortifères, dépasser les intérêts du court-terme pour voir loin.
Il nous faut, une bonne fois, nous défaire de cette croyance qui nous condamne à l’individualisme et qui veut nous opposer les uns aux autres alors même que nos richesses sont plus qu’abondantes si nous faisons le choix de l’union intelligente.
L’Afrique sera puissante si elle est unie, elle sera riche si nous sommes ensemble, si nos pays coopèrent pour se compléter et poursuivre notre vision commune d’avoir des États forts et efficaces.
Nous sommes pleinement engagés dans notre région, dans cette Corne de l’Afrique qui se doit d’être la maison commune de tous les peuples qui y vivent.
Et nous sommes pleinement engagés dans les processus de construction continentale. Je pense tout particulièrement à la Zlecaf, née à Niamey en juillet 2019, à cette promesse d’une vaste zone de libre-échange à l’échelle de l’Afrique, à ce grand marché unique de plus d’un milliard d’habitants. L’Afrique est, dit-on, le continent de l’avenir. À nous de transformer cette perspective en réalité.
Nous sommes, enfin, pleinement engagés dans la consolidation de notre Oumma, de notre communauté de croyants. Pour faire face aux extrémismes et à la violence, nous opposerons notre tolérance, notre foi juste, notre identité profonde.
Nous suivons donc avec émotion les événements qui touchent nos soeurs et nos frères palestiniens. Nous appelons, comme nous l’avons toujours fait par le passé à une juste résolution politique du conflit. Et à la fin de l’occupation israélienne, seul chemin vers la paix des braves.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Djibouti est une nation modelée par le détroit de Bab El Man-deb. Un détroit par lequel transite plus d’un tiers du commerce mondial.
Nous avons su nous appuyer sur notre position géographique, sur la créativité de notre peuple, pour construire un projet de développement.
En vingt ans, Djibouti s’est imposé comme un hub logistique et portuaire de niveau international. Aujourd’hui nous sommes le leader africain en matière d’infrastructures portuaires. Nous avons enchaîné plus d’une décennie de croissance, notre PIB a été́ multiplié par six, le revenu par habitant par cinq.
Aux premiers jours de ce nouveau mandat présidentiel, notre objectif est d’accélérer la cadence, en tenant compte des changements du monde.
Il nous faut investir dans les services, les communications, les technologies digitales. Nous avons un immense potentiel en termes d’énergies renouvelables.
Nous devons également investir dans l’industrie, produire nous-mêmes et faire en sorte que d’autres produisent à Dji-bouti, en particulier dans le cadre de notre politique de zones franches.
Nous devons favoriser l’émergence de ces secteurs créateurs de valeurs ajoutés pour le pays et créateurs d’emploi pour les Djiboutiens et les Djiboutiennes.
Les opportunités sont nombreuses, dans le domaine de l’avitaillement, des chantiers navals, des terminaux pétroliers ou gaziers, de l’industrie légère. Nous pouvons servir toute la sous-région. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les grands projets du parc industriel de Damerjog et du réaménagement du port historique de Djibouti ville.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers compatriotes,
Pour 2021 et les années suivantes, notre croissance devrait rester forte, l’une des plus fortes d’Afrique, malgré les réper-cussions de la pandémie de covid 19.
Mais la croissance, l’émergence ne sont pas une fin en soi. Elles doivent être d’abord et avant tout au service de nos concitoyens et de nos concitoyennes.
L’objectif du développement, c’est l’augmentation des revenus, l’investissement dans le capital humain, dans les secteurs sociaux, la santé, l’éducation, la formation, l’eau, l’accès à l’électricité.
L’objectif c’est également la mise en place d’une économie plus inclusive, avec un rééquilibrage des territoires, un partage plus efficace des richesses. Nous avons déjà fait beaucoup.
Mais, évidemment, nous sommes conscients des défis qui nous font face. La pauvreté et le chômage restent une réalité comme dans nombre de nos pays africains. Le besoin en infrastructures aussi.
Je suis déterminé avec les djiboutiens à agir.
Agir pour consolider notre République.
Agir pour nous débarrasser du fardeau de la pauvreté.
Agir pour l’émergence.
Agir pour le Djibouti de demain, pour ces jeunes générations qui viennent, dont l’engagement est essentiel à la réussite de notre projet collectif. Et qui doivent prendre toute leur place dans le monde moderne.
Nous n’avons pas d’autre choix que l’ambition.
Pas d’autres moyens que le travail.Je suis confiant, je sais que nous pouvons réussir.
Ensemble.
Vive la République,
Vive nos peuples
Vive l’Afrique
Je vous remercie.