A l’issue de la cérémonie de lancement du Fonds Souverain de Djibouti qui a eu lieu hier au Palais de la République, nous avons recueillis les réactions de plusieurs responsables impliqués dans ce projet. Voici la teneur de leurs propos.

Ilyas Moussa Dawaleh

Ministre de l’Economie et des Finances

«Le FSD est destiné à développer les activités économiques de notre pays»

«Comme vous le savez, l’événement d’aujourd’hui était très important. Le président de la république a lancé officiellement le Fonds Souverain de Djibouti  qui certes est un fonds destiné au développement de notre pays en ce qui concerne les activités économiques. Notre pays a durant ces deux dernières décennies réalisé une croissance économique due certainement aux divers investissements entrepris par l’état. Nous avons pris beaucoup de dette pour renforcer les infrastructures économiques. Mais nous n’avons pas encore obtenu les résultats attendus dans les domaines de création d’emploi. Il a fallu donc développer le secteur privé. Ce fonds permettra donc de développer les investissements aussi bien nationaux qu’étrangers et développer ainsi le secteur privé générateur d’emploi»

Lionel Zinsou

Co-Président de la « SouthBridge Group

«Nous qui sommes juste les conseils et  panafricains, nous mesurons que c’est quelque chose d’original que met en place Djibouti»

«C’était très clair aujourd’hui, sur les propos du président de la république de bien d’expliquer pourquoi à ses yeux, c’était vraiment un changement de modèle. Ce qui est très frappant,  c’est que toute l’Afrique, aujourd’hui essai de réaliser ce genre d’initiative. Mais nous qui sommes juste les conseils et qui sommes panafricains, nous mesurons que c’est quelque chose d’original que met en place Djibouti. Et comme on fait en sorte d’apporter du capital, c’est-à-dire de l’argent qui est prêt à se risquer le long terme pour renforcer les entreprises de Djibouti. Alors ce sont les entreprises privées, qui sont mis en avant parce qu’elles ont besoins non seulement pour avoir du crédit, (c’est très important et on est en manque à travers toute l’Afrique) .  Il faut prendre des risques pour créer de l’emploi. La rentabilité pour être pérenne crée des emplois parce que le problème de toute l’Afrique même lorsqu’on fait une croissance aussi forte que Djibouti, qui est d’ailleurs les 5 croissances les plus fortes du continent, (quand on prend les prévisions pour les années post-COVID, par le fonds monétaire, par la Banque Mondiale,…etc). (….) Pour que Djibouti ait un avenir qui soit aussi brillant que les toutes dernières années en termes de croissance avec le plus de création d’emploi possible, il faut réussir ce changement. C’est pour ça que c’est un changement économique. Le secteur privé, n’existait pas à l’indépendance. On nous a livré un continent ou il n’y avait pas un secteur privé. Maintenant, il s’agit de donner des vrais moyens à des entrepreneurs, chefs d’entreprises, à leurs salariés, qui au fond représentent l’avenir . C’est aujourd’hui le début d’une vraie économie complète. Ce qui nous a frappés, on aurait mis 3 à 4 ans pour fabriquer ça. Là on est allé de l’idée à la loi en 1      an et de la loi au début des opérations en 3 ans»  

Mohamed Sikieh Kayad

Président du Conseil d’Administration du FSD

«Notre richesse nationale a été multipliée par cinq en deux  décennies».

Comme vous le savez, Djibouti,  dès son accession à l’indépendance en 1977, s’est positionné comme hub commercial et financier international et on a mis en place les textes juridiques et législatifs nécessaires. Djibouti bénéficie d’une monnaie forte et stable. Depuis deux  décennies, la république de Djibouti a connu une croissance soutenue. Notre richesse nationale a été multipliée par cinq en deux  décennies. Mais en dépit de tous les propos économiques, nous avons du mal à éradiquer la pauvreté, et ce fonds a pour rôle clé de créer une économie moderne, sociale et inclusive. Et INCHA ALLAH, avec l’aide de DIEU nous arriverons à relever ce défi.    

Mamadou Mbaye

Directeur général du FSD

«L’ambition c’est de faire du FondS Souverain de Djibouti une référence au niveau continental»

«C’est un honneur pour moi de diriger le fonds souverain djiboutien et je remercie le président de la république pour cette confiance à appuyer l’émergence de cette institution qui va être un vecteur propulser la politique publique. L’idée pour la république de Djibouti,  c’est véritablement de structurer ses ressources d’une manière optimale pour attirer des ressources complémentaires. C’est la fonction d’un fonds souverain de servir d’un levier pour financer le développement national.

Nous avons réussi à faire cela au Sénégal avec la mise en place du FONSIS  pour appuyer le plan du développement national, qui est le plan Sénégal émergent. Ici nous avons la vision 2035, c’est un chemin parallèle, avec une très forte ambition nationale, un volontarisme qui est très clair et une vision impulsée par Monsieur le Président de la République qui va véritablement permettre d’accélérer le plan du développement national.

Et l’ambition c’est de faire du Fonds Souverain de Djibouti, le FSD, une référence au niveau continental. Un fonds dont on parlera comme potentiellement ayant  un impact significatif dans le développement non seulement dans des champs nationaux et internationaux mais surtout dans la création d’une diversification de l’économie nationale qui porte une croissance créatrice d’emplois et de richesses»   

Propos recueilli par Rachid Bayleh