« Notre pays a de tout temps et sans ambiguïté fait le choix irréversible de promouvoir et faire progresser les droits humains sur son sol », déclare le Premier ministre

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale  des droits de l’Homme célébrée jeudi dernier au Palais du Peuple, le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a prononcé un important discours dans lequel il a mis en exergue les avancées de notre pays en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.  Vous trouverez ci-dessous l’intégralité des propos du Premier Ministre.

C’est un moment privilégié qu’est celui de la célébration le 10 décembre de chaque année cette journée internationale des droits de l’homme. Une journée solennelle destinée à nous rappeler que les droits de l’homme est perpétuellement au coeur de nos préoccupations.

C’est tout naturellement un grand plaisir et un immense honneur de célébrer avec vous tous la journée internationale des droits de l’homme, marquée cette année par la pandémie de covid-19 qui a perturbé toutes nos sociétés de plein fouet.

Certes le monde entier et en particulier, les nations les plus développées et ses analystes les plus chevronnés étaient certainement loin de s’imaginer les dysfonctionnements induits et subis par  notre planète sous tous ses aspects. La covid-19 n’a épargné aucun pays, elle a indéniablement remis en cause toute organisation sociétale, balayé nos certitudes notamment sur le plan politique, médical, social et économique. Ses conséquences toutes aussi imprévisibles ont eu un impact sur l’environnement, ont induit une accélération de la pauvreté et des inégalités, voire permis la résurgence  ca et la dans le monde la discrimination tant décriée.

Djibouti, bien que préservé jusqu’à ce jour d’une seconde vague, a su par des dispositions idoines et grâce à la judicieuse stratégie d’anticipation décrétée par le Président de la République,  contenir la pandémie de la covis-19 de la première phase. Nous déplorons malheureusement à ce jour 61 décès et je tiens encore une fois à adresser mes sincères condoléances aux familles éplorées. 

Oui, encore une fois je voudrais rendre un hommage appuyé à tous les professionnels de santé et aux corps constitués pour leur engagement et abnégation et à la population djiboutienne pour sa collaboration et respect des consignes données par les autorités sanitaires. Mais restons toujours vigilants !!

Le Gouvernement djiboutien, au delà de la mobilisation des ressources consistantes au profit du secteur sanitaire, a également su  apporter un soutien appréciable aux familles vulnérables affectées par le confinement ainsi qu’aux sociétés privées dont les activités ont été considérablement ralenties par l’impact des confinements et la conjoncture mondiale. Ce fut une situation sans précèdent depuis notre accession à l’indépendance. Tout compte fait et fort de cette expérience, nous sommes tout aussi convaincus que le reste du monde qu’une fois cette pandémie terminée, nous ne pourrons tout simplement pas revenir au monde d’avant.

Evidemment et avec optimisme, nous pouvons rêver et construire un monde meilleur respectueux des droits de l’homme globalement et sous toutes ses formes. Le thème de cette année 2020 : “Reconstruire en mieux -défendons les droits de l’homme ” nous rappelle justement et avec force qu’a la sortie de cette pandémie de covid-19, nous devons travailler ensemble et solidairement agir car ainsi nous pouvons mieux nous relever, construire un monde plus résilient, durable et juste.

Le développement durable, une société équilibrée qui inspire confiance et ou chacun a sa place malgré les diversités ne sont possibles que si les droits humains sont respectés à tous les niveaux de l’organisation sociale. Le Ministre de la Justice et le Président du CNDH ont chacun dans leurs interventions mis en exergue son importance.  Nous luttons pour entretenir ces valeurs intrinsèques à notre religion et notre culture ancestrale en combattant sans relâche l’intolérance et l’extrémisme de toute nature (religieuse, raciale, tribale, etc…) propagés à travers des discours haineux relayés par les moyens de communication modernes.

Contre ces fossoyeurs masqués, contre ceux agissant sous couverture trompeuse qui se présentent comme des défenseurs des droits de homme et qui en réalité poursuivent d’autres objectifs inavoués nous serons fermes et intransigeants.

Notre pays a de tout temps et sans ambiguïté fait le choix irréversible de promouvoir et faire progresser les droits humains sur son sol. L’éventail d’arsenal juridique existant tant de source nationale que sous forme de convention internationale ratifiée en témoigne largement. Djibouti symbolise un havre de paix ou sont respectés les droits des prisonniers, des refugiés, des migrants, des personnes vivant avec un handicap, des femmes, des enfants et toute personne souffrant de stigmatisation, de discrimination ou de violence. C’est la volonté du Chef de l’Etat et du Gouvernement dans son ensemble et il en sera toujours ainsi.

Enfin avant de conclure mon allocution, je voudrais comme chaque année encourager le Président du CNDH et son équipe à poursuivre leur engagement à renforcer le respect des droits de l’homme sous toutes ses formes et d’y être singulièrement attentifs.

Je voudrais également ici remercier tous ceux qui d’une manière ou d’une autre contribuent au quotidien à la promotion des droits de l’homme dans la paix et dans un esprit constructif et m’adresse particulièrement aux jeunes citoyennes et citoyens, héritiers de nos valeurs et avenir de notre pays.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

. Ali Hassan Bahdon

Ministre de la Justice

« C’est un honneur et un plaisir pour moi de célébrer avec les forces vives du pays et les partenaires, notre bien commun les droits de l’homme, en cette journée commémorative de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (…) Qu’il me soit permis de rappeler les mesures édictées par mon département, entre autres mesures, qui ont consisté à assurer la continuité du service public qu’est la justice, pour protéger les biens et les personnes. L’année 2020 a vu s’accomplir de primordial dans la protection des droits et des libertés fondamentales. Pour ne citer qu’elles, la création d’une nouvelle carte judiciaire, par la création de nouveaux tribunaux dans des circonscriptions qui étaient jusqu’à présents démunies, la création d’une structure de formation pour les professionnels de la Justice. Des mesures qui ont pour vocation à répondre aux exigences de bonne gouvernance en matière judiciaire. L’accès et l’offre d’une justice de qualité, le cadre renforcé de lutte contre les violences faites aux femmes, par l’adoption d’une loi particulièrement adaptée, complète le tableau qui augure des lendemains meilleurs. »

.  Saleban Omar Oudine

Président de la CNDH

« La commission nationale des droits de l’Homme rend un hommage particulier à son excellence le Président de la République, M. Ismail Omar Guelleh et à son gouvernement pour n’avoir décrété l’état d’urgence ou de couvre-feu dans notre pays comme dans d’autres contrées dans le monde.  En outre, le gouvernement a su prendre des mesures d’accompagnement qui ont atténué de manière très significative les conséquences socioéconomiques de cette pandémie. Parmi ces mesures, on doit souligner la grâce que le président de la République a accordée à près de 400 prisonniers. Cela a contribué à réduire de manière significative la proximité entre les détenus. La distribution de produits alimentaires de première nécessité aux ménages nécessiteux, le chômage partiel, l’aide fiscale et financière aux petites et moyennes entreprises ainsi qu’aux artisans. Par ailleurs, on doit saluer les efforts soutenus en matière de sensibilisation sur les mesures barrières mais aussi et surtout en campagne de dépistage. Avec près de 100000 tests, notre pays est l’un des pays africains qui a effectué le plus grand nombre de tests proportionnellement à sa population. Au cours de l’année 2020, la CNDH a ouvert des antennes dans les chefs lieu de régions à savoir Ali Sabieh, Arta, Dikhil, Oboc et Tadjourah. C’est une avancée majeure dans le cadre du développement institutionnel de la Commission. Cette représentation de la CNDH dans les différentes régions contribue aussi à sa visiblité et son accessibilité. Les bureaux et représentations sont logés dans les locaux des conseils régionaux. La coordination de leurs travaux sera assurée par le siège central. La CNDH a validé au cours d’un atelier un manuel de plainte qui va désormais guider les cadres chargés du traitement des plaintes. »