« Résilience », c’est le mot d’ordre de la journée internationale de l’alphabétisation. Quoi de plus logique après une année de perturbations liées à la crise sanitaire, les inondations et les autres cataclysmes ? L’Union nationale des femmes de Djibouti n’a pas manqué l’occasion de le souligner, hier lors de la célébration de la Journée à laquelle ont pris part plusieurs membres du gouvernement, des parlementaires, des hauts fonctionnaires internationaux et des figures de la société civile.

Le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud et sa collègue en charge de la femme et de la famille, étaient les vedettes de la journée aux côtés de la Vice-présidente de l’Assemblée nationale et des parlementaires ainsi que des élus locaux. Et comme à l’accoutumée, l’UNFD a su mettre les petits plats dans les grands. Animation musicale, sketchs et autres divertissements ont égayé le public avant l’ouverture officielle de la cérémonie. De quoi redorer cette belle journée qui fut riche en couleur. Après un large bilan du programme d’alphabétisation fonctionnelle des adultes sur l’année écoulée qui fut perturbée par la pandémie de  COVID 19, les officiels se sont succédés à la tribune.

A commencer par la Vice-présidente de l’UNFD, Mme Hasna Houmed Bilil, qui a rappelé combien la crise sanitaire due au COVID-19 a mis à mal les enseignements et apprentissages de l’alphabétisation. L’occasion pour elle de souligner le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies. Elle a rendu hommage aux ministères de l’éducation, des femmes et de la solidarité qui sont des partenaires précieux dans la stratégie nationale d’alphabétisation fonctionnelle.

De son côté, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, a mis en lumière l’importance de l’alphabétisation pour le gouvernement qui y voit un facteur décisif dans la démocratisation de la culture et un outil de promotion de la population, mais aussi d’intégration sociale. Il a assuré que la mobilisation de l’‘Etat se poursuivra malgré les aléas de la vie et les crises sanitaires ou autres qui nous rappellent que la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

Un enthousiasme partagé par la ministre de la femme et de la famille, Moumina Houmed Hassan, qui a rendu hommage au chef de l’Etat qui a inscrit les programmes dans la feuille de route de l’action gouvernemental. Elle s’est dite heureuse des résultats obtenus depuis les années 2000 qui sont fort probants quant à l’efficacité de cette politique menée tambour battant. Elle a conclu en appelant à une lutte coordonnée et sans merci pour venir à bout de l’analphabétisme dans notre pays.

Les uns et les autres ont longuement plaidé pour un renforcement des engagements en faveur de l’alphabétisation dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie.

La récente crise du Covid-19 a été un rappel brutal de l’écart qui sépare le discours politique et la réalité : ce fossé existait déjà dans la période pré-Covid-19 et il a un impact négatif sur l’apprentissage des jeunes et des adultes qui n’ont pas ou peu de compétences en lecture et en écriture et qui tendent par conséquent à être confrontés à de multiples désavantages. Pendant la crise du Covid-19, dans de nombreux pays les programmes d’alphabétisation des adultes ont été absents des premiers plans de réponse éducative, de sorte que la majorité des programmes d’alphabétisation des adultes qui existaient déjà ont été suspendus, quelques cours seulement se poursuivant en mode virtuel, par le biais de la télévision et de la radio ou dans des espaces en plein air.

Quel est l’impact de la crise du Covid-19 sur les éducateurs en alphabétisation des jeunes et des adultes et sur l’enseignement et l’apprentissage ? Quelles sont les enseignements dégagés ? Comment pouvons-nous positionner efficacement l’alphabétisation pour les jeunes et les adultes dans les réponses mondiales et nationales et dans les stratégies de reprise et de renforcement de la résilience ?

Ce sont autant de questions que les autorités publiques et les partenaires au développement auront à discuter dans les mois à venir. Autant dire qu’il y aura du pain sur la planche !

MAS