Nous vous reproduisons ci-dessous l’intervention du chef de l’Etat à l’occasion de la semaine nationale de l’handicap. Dans son discours il a notamment rappelé que « nous devons passer de l’intégration à l’inclusion. Et cette démarche commence, à mon sens, sur les bancs de l’école où les enfants porteurs de handicap côtoient tous les jours les autres enfants. »

Nous voilà, encore une fois, réunis aujourd’hui à l’occasion de la semaine nationale du handicap qui est, désormais, devenue un rendez-vous régulier. Lorsqu’on parle du handicap, on ne parle pas d’une simple politique publique ou d’une cause qu’on défend parce qu’il est décent de le faire.

On parle plutôt d’un désir républicain de volonté commune, d’inclusion et de vivre ensemble. C’est pourquoi, je ne veux pas que la semaine nationale du handicap soit vue comme un moment isolé, mais plutôt comme un rappel constant du chemin qui nous reste à faire, de notre capacité à innover, à s’adapter et à progresser. Certes, beaucoup a été fait. Vous connaissez tous, toutes les grandes étapes qui nous ont conduits ici, les textes signés, les stratégies adoptées et les lois votées. Ces actions ne sont, à mon sens, que le début d’une démarche ambitieuse et d’un point de départ d’un engagement collectif en faveur d’une société inclusive.

Comme on dit, il vaut mieux prévenir que guérir. Aujourd’hui, la médecine, nous permet d’éviter, par exemple pour les enfants, la survenue de certains handicaps, de stopper leur progression ou du moins limiter leurs conséquences médicales et sociales. Cette prévention se situe à deux niveaux.

Tout d’abord, dès la grossesse, par l’amélioration de la qualité et la quantité d’examens prénataux destinés à détecter des grossesses « à risque élevé », la sensibilisation des médicaments tératogènes, des dangers de la consommation des produits nocifs tels que la chicha et le tabac, la prévention des formes de prématurités…

Ensuite, lors de l’accouchement. Là aussi, l’accent doit être mis sur la formation de médecins spécialistes, l’équipement des maternités, l’organisation des services d’urgence et de réanimation…

Enfin, on peut prévenir ces tragédies par des campagnes de sensibilisations sur le dépistage du glaucome par exemple, ou encore des facteurs favorisant les accidents vasculaires, le port du casque pour les motocyclistes… Notre objectif a toujours été d’avancer de manière méthodique. Tout d’abord, nous avons, longtemps, travaillé sur la conception même de la société sur le handicap. Nous avons, en effet, fait tomber les cloisons, éliminer le tabou et le mur d’indifférence. Nous avons, ensuite, œuvrer sur l’intégration des personnes à besoins spéciaux à tous les niveaux de notre société, entre autres à travers la scolarisation des enfants ou encore l’insertion dans la sphère de l’emploi…

Cependant, la construction de la société que nous voulons exige plus ; elle mérite plus. Pour ce faire, nous devons passer de l’intégration à l’inclusion. Et cette démarche commence, à mon sens, sur les bancs de l’école où les enfants porteurs de handicap côtoient tous les jours les autres enfants. Cela leur permet, autant aux enfants à besoins spéciaux qu’aux autres, d’élargir leur horizon, d’être plus ouverts et à accepter plus facilement celui qui est diffèrent, à tisser des liens.

Ce que nous voulons aujourd’hui c’est une société qui s’adapte aux personnes en situation de handicap, et non l’inverse. Nous voulons une société qui réponde à cette exigence fondamentale d’égalité des chances, une société accessible à tout le monde. 

Le handicap ayant une dimension transversale, l’intégration de l’ANPH dans les comités de pilotage des projets et des programmes de développement est un impératif.  L’ANPH pourra, ainsi, mettre à profit son expertise, ses données dans le domaine en vue d’une meilleure harmonie de ces programmes aux besoins spécifiques des personnes handicapées.  Je l’ai déjà dit et je le réitère : le handicap doit, désormais, s’imposer comme un véritable réflexe dans l’action publique.

C’est dans cet esprit que nous avons mis en place un Comité National Technique chargé de la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation de la stratégie nationale. De par, sa dimension interministérielle, cette dernière pose les bases d’une meilleure collaboration de tous les acteurs de la prise en charge du handicap car le succès provient de leur capacité à travailler ensemble.

Enfin, je souhaite que le Comité National Technique qui, selon son mandat, doit se réunir deux fois par an, me fasse un rapport biannuel sur le suivi systématique des textes d’application, les avancées et les défis rencontrés.

Je ne saurais terminer mes propos sans exprimer ma gratitude à tous les partenaires qu’ils soient nationaux, bilatéraux ou internationaux pour leur soutien sans faille.