
Dans un pays où le soleil brille plus de 300 jours par an, l’énergie solaire s’impose naturellement comme une réponse stratégique aux défis d’accès à l’électricité, en particulier dans les zones rurales reculées. Mercredi 25 juin 2025 restera une date symbolique pour la région de Tadjourah, où deux événements majeurs sont venus marquer la volonté du gouvernement de garantir à tous ses citoyens un accès équitable à une énergie propre et fiable.

À Dorra, un pas vers l’autonomie énergétique
Au cœur de la région de Tadjourah, le village de Dorra, niché au nord-ouest du pays, a célébré avec fierté la pose de la première pierre de sa future centrale électrique solaire photovoltaïque. Le Ministre de l’Énergie, chargé des Ressources Naturelles, M. Yonis Ali Guedi, accompagné d’une forte délégation gouvernementale dont le Secrétaire Général de la Primature, M. Naguib Abdallah Mohamed Kamil, a officialisé le lancement de ce projet structurant aux côtés des autorités locales et d’une population venue nombreuse, dans une ambiance festive rythmée par chants et danses traditionnels.
Cette centrale, qui s’étendra sur une superficie de 5 000 m², sera dotée d’une capacité installée de plus de 150 kilowatts crête (KWc) et d’un système de stockage de plus de 600 kilowattheures (KWh). Fruit d’une collaboration entre Proxy Groupe/Huawei et le gouvernement djiboutien, sa mise en service est prévue dans huit mois. Elle permettra de desservir l’ensemble des ménages, commerces et institutions publiques du village, aujourd’hui isolés du réseau électrique national. Poste de santé, école primaire, boutiques et habitations bénéficieront ainsi d’un accès continu à l’électricité, révolutionnant le quotidien des habitants.

Ce projet illustre la politique nationale d’électrification rurale, portée par le Ministère de l’Énergie sous l’impulsion du Président de la République, Son Excellence M. Ismaïl Omar Guelleh. L’objectif affiché est clair : améliorer significativement les conditions de vie dans les zones rurales à travers une énergie propre, et permettre aux communautés de s’engager pleinement dans le développement économique local. À Dorra, cette transition promet de renforcer la scolarisation, d’améliorer la conservation des denrées alimentaires et des produits médicaux, tout en stimulant l’activité commerciale grâce à un approvisionnement électrique fiable.
Financé en grande partie sur fonds propres de l’État pour plus de 100 KWc et soutenu à hauteur de 50 KWc par le Fonds Vert via le PNUD et le Ministère de l’Environnement, le projet symbolise aussi la diversification des partenariats pour un développement énergétique durable.

Adaillou : une renaissance solaire saluée par tous
Le même jour, la délégation ministérielle a pris la route pour Adaillou, une autre localité de la région, afin d’inaugurer la centrale solaire entièrement réhabilitée. Mise en service une première fois en janvier 2016, cette infrastructure avait besoin d’une remise à niveau pour continuer à répondre efficacement aux besoins croissants des habitants.
À leur arrivée, le Ministre Yonis Ali Guedi, le Secrétaire Général de la Primature et les responsables locaux ont été accueillis par une foule enthousiaste. Dans une atmosphère de fête, ponctuée de chants et de danses, les officiels ont coupé le ruban inaugural et visité le site : 4 000 m² de panneaux solaires flambant neufs, 253 modules photovoltaïques de qualité, trois cabinets de batteries de 500 KWh au total, et trois inverters de 50 KW chacun, financés sur fonds propre grâce au budget national.
Cette centrale réhabilitée affiche désormais une capacité de 165 KWc, suffisante pour alimenter tous les foyers du village, ses commerces, l’école, le centre de santé, la mosquée et même le centre de développement communautaire (CDC). Fait notable : chaque foyer a été équipé gratuitement en lampes, ventilateurs et prises électriques, symbole d’un service énergétique moderne qui garantit confort et sécurité.
Adaillou devient ainsi un exemple de modernité, puisque sa centrale solaire est la première du pays à bénéficier d’un système de suivi à distance depuis la capitale grâce à une technologie intelligente. Pour le gouvernement, il s’agit d’un pas supplémentaire vers une gestion optimisée et transparente de ses infrastructures énergétiques.
Au-delà des infrastructures, ces réalisations s’accompagnent d’un message fort : le gouvernement place la population au centre de ses priorités. Les interventions des différents responsables lors des cérémonies l’ont rappelé : l’accès à l’électricité n’est pas seulement un service technique, c’est un levier pour l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire et la cohésion sociale.
À Dorra comme à Adaillou, la parole a été donnée aux habitants. Chefs coutumiers, parlementaires, représentants des femmes et jeunes ont exprimé leur gratitude envers le Président de la République, la Première Dame et l’ensemble du gouvernement. Tous ont salué une initiative qui transforme leur quotidien et ouvre de nouvelles perspectives de développement. La représentante des femmes d’Adaillou a notamment insisté sur l’impact direct de l’électricité sur les conditions de vie des ménages et la place centrale qu’occupent les femmes dans la gestion de ce progrès.
Pour garantir la pérennité de ces projets, le Ministre Yonis Ali Guedi a appelé les habitants à collaborer étroitement avec les ingénieurs et à assurer l’entretien des équipements. À Adaillou, la réactivation d’un comité de gestion et le recrutement d’un second ingénieur local témoignent de cette volonté de responsabiliser les communautés.
Un modèle pour l’ensemble du territoire
Ces deux projets ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans un vaste programme d’électrification rurale qui vise à doter toutes les localités hors réseau d’infrastructures solaires modernes. Après Dorra et Adaillou, d’autres villages bénéficieront de centrales similaires, afin que l’accès à l’énergie ne soit plus un privilège, mais un droit pour chaque Djiboutien.
Pour les autorités, l’enjeu dépasse le cadre local : dans un contexte mondial où la transition énergétique est devenue impérative, Djibouti entend montrer l’exemple en investissant massivement dans les énergies renouvelables. La stratégie repose sur une exploitation optimale de ses ressources solaires abondantes, combinée à un soutien technique et financier durable et une gouvernance de proximité.
En toile de fond de ces avancées, la vision du Chef de l’État, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, reste la boussole de l’action gouvernementale. La feuille de route énergétique du pays, inscrite dans la Vision 2035, vise une couverture énergétique nationale fondée sur la diversification et l’autonomie, tout en réduisant l’empreinte carbone et en améliorant la qualité de vie des citoyens.
De l’éclairage domestique à la sécurisation de la chaîne du froid pour les médicaments, en passant par l’essor du commerce local, chaque kilowatt produit a un impact concret et immédiat. Grâce à ces centrales solaires, des villages entiers retrouvent la lumière, la chaleur et l’espoir.
Dorra et Adaillou symbolisent donc une nouvelle étape vers un Djibouti plus résilient et plus équitable. Le succès de ces projets témoigne d’une détermination collective : gouvernement, techniciens, partenaires internationaux et communautés locales avancent main dans la main pour que la lumière du progrès atteigne chaque foyer, du village le plus reculé aux quartiers urbains.
Dans un monde marqué par l’incertitude énergétique, Djibouti fait le choix d’une voie durable, tirant parti de ses ressources naturelles et de l’ingéniosité de ses citoyens. Une promesse de lumière pour aujourd’hui, mais surtout pour demain.
Ali Salfa