Un atelier sur le mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) s’est ouvert  hier dans les locaux de l’institut d’études diplomatiques (IED) du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Animés par la Professeure Fatma Zohra Karadja, cheffe de la mission du MAEP,  les travaux de ces assises ont regroupé autour d’une table ronde le secrétaire national  du MAEP à Djibouti, Abdoulkarim Aden Cher, des secrétaires généraux et directeurs de différents ministères sectoriels,  et des membres du comité technique du MAEP.

La rencontre a été ponctuée de confrontations de points de vue autour des pratiques de la bonne gouvernance et de la  décentralisation en vigueur sous les cieux djiboutiens. Dans une brève intervention faite sur place, M. Abdoulkarim Aden Cher a souligné que «l’objectif de cette mission du MAEP continental est d’effectuer une évaluation ciblée sur la décentralisation visant à assurer l’autonomie financière des collectivités territoriales au nord et au sud du pays. Le gouvernement a entrepris des actions concrètes sur le terrain à cet effet. Puisque le ministère du Budget a mis en place en 2017 l’impôt foncier dans les régions de l’intérieur, et le prélèvement des patentes en 2018 ».

De telles avancées du processus national de décentralisation viennent matérialiser les recommandations formulées après une évaluation complète antérieure du pays par les experts du MAEP continental. La confidence émanait de Mme Fatma Zohra Karadja. Le rappel lui a valu ensuite de se faciliter du respect des engagements pris par le chef de l’Etat djiboutien. 

« Lors du lancement du rapport-pays au mois de mars dernier, le Président Ismaïl Omar Guelleh  a renouvelé son engagement en faveur de l’adoption du mécanisme africain d’évaluations par les pairs qu’il considère comme un outil au service de l’amélioration de la gouvernance sur le continent africain.  Le gouvernement de Djibouti a réagi aussitôt aux recommandations émises par le MAEP continental  à travers la mise en œuvre de réformes opportunes en matière de décentralisation fiscale qui fera l’objet d’évaluation ciblée. Laquelle est un nouvel instrument d’évaluation du MAEP. Et Djibouti est le premier pays à se livrer à cette évaluation ciblée», a-t-elle déclaré en substance.  

La question a alimenté les échanges que la cheffe de la mission du MAEP continental a eus ensuite avec l’édile de notre capitale. Fatouma Awaleh Osman, puisqu’il s’agit d’elle, a salué cette nouvelle vision africaine d’auto-évaluation des africains par les africains eux-mêmes que constitue le MAEP.

La délégation du MAEP s’est par ailleurs entretenu avec la représentante -résidente du PNUD à Djibouti, Barbara Manzi. Leurs discussions ont porté essentiellement sur les progrès enregistrés en matière de gouvernance de la décentralisation dans notre pays. 

 Notons que le MAEP a pour objectifs le partage et la diffusion des meilleures pratiques, ainsi que la rectification des déficiences sous-jacentes en matière de gouvernance et de développement socio-économique dans les Etats membres de l’Union africaine.

Rappelons que le MAEP en tant que mécanisme d’auto-évaluation de la bonne gouvernance est mandaté pour s’assurer que les politiques et pratiques des Etats membres se conforment aux codes, normes et valeurs de gouvernance globale.  Il s’agit donc de promouvoir par ce biais l’adoption de politiques, normes et pratiques qui doivent en définitif mener à la stabilité politique, à une croissance économique élevée, à un développement durable et à une intégration économique africaine à travers le partage d’expériences sur la base de «meilleures pratiques» y compris l’identification des déficiences et l’évaluation des besoins pour le renforcement des capacités.

Mohamed Chakib